Les liens entre changement climatique, agri-élevage et malnutrition

La Professeure rwandaise Eugénie Kayitesi de l’Université de Pretoria a mené une recherche sur les liens entre changement climatique, récoltes de l’agri-élevage, et malnutrition aiguë. Le constat pour elle est qu’en cas de désastre, les récoltes en souffrent beaucoup.

«Ma recherche personnelle s’est focalisée sur les produits de l’agri-élevage. Lors de la récolte, 40 % de la production devient une perte, et le fermier n’enregistre que 60 % de l’investissement. L’on doit réduire ces pertes pour que les enfants ne soient pas la proie de la malnutrition aiguë. Le rôle de la recherche et de l’innovation est de contribuer à réduire ces pertes. Des tomates et des patates douces récoltées peuvent ainsi être conservées toute l’année et les enfants peuvent les manger au fur du temps sans faire face à la malnutrition », indique Dr Eugénie Kayitesi.

Voilà en fait la présentation que cette chercheuse a faite devant les participants à la 2ème Conférence sur la Science, la Technologie et l’Innovation tenue à Kigali les 24 et 25 Septembre 2024 et qui a regroupé des académiciens, des chercheurs, des businessmen, des responsables politique, et des membres de la société civile.

Dr Kayitesi précise que sa recherche est axée sur les aliments africains que l’on cultive surtout. 

«Je suis allée en Afrique du Sud pour des études de PhD. Puis je suis revenue au Rwanda où j’ai enseigné à l’Université du Rwanda. Ensuite, je suis retournée en Afrique du Sud où je suis chercheuse et professeure à l’Université de Pretoria. Des fois, j’y rencontre d’autres Rwandais du secteur académique, santé, économie, enseignants des universités aussi. Nous échangeons sur la science que nous sommes allés chercher, et que nous devons mettre au service d’autres pays africains et du Rwanda », confie Dr Kayitesi.

Interrogée sur la qualité excellente des Universités Sud-africaines au niveau africain et mondial, Dr Kayitesi rétorque qu’effectivement l’Afrique du Sud a mis du temps pour se consacrer à la science dont les bons résultats prennent du temps pour se manifester.

« Les Sud-Africains passent beaucoup de temps dans les labos. Leurs systèmes et leurs institutions sont bien organisés. Les chercheurs universitaires ont accès à des fonds pour la recherche. Même au Rwanda, ces initiatives ont commencé à se montrer. Les politiques de l’Afrique du Sud tablent sur les évidences et des faits. Quand les datas sont en place, tout fonctionne sur une bonne ligne. Les labos sont suffisamment équipés et l’on y trouve tout ce qu’il est nécessaire pour bien travailler. Des investissements sont faits pour comprendre les problèmes. Il y a des recherches soutenues par des industries qui payent des chercheurs pour étudier un problème et lui trouver une réponse », poursuit Dr Kayitesi. (Fin)

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