Kigali: Le rôle crucial des médias dans la mise en œuvre de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) a été mis en exergue lors d’un atelier de deux jours organisé par la Commission Economique pour l’Afrique (CEA) les 2 et 3 octobre à Johannesburg, Afrique du Sud. Les médias représentent un acteur essentiel dans l’émergence d’un récit constructif contribuant à faire de la ZLECAf une réalité tangible et l’un des plus grands marchés du monde, représentant plus de 4 000 milliards de dollars.
«Les médias ont la capacité de façonner l’opinion et le discours publics en traduisant des questions techniques complexes, telles que celles liées au commerce intra-africain, en récits clairs et accessibles au plus grand nombre » a souligné d’emblée Adeyinka Adeyemi, conseiller principal auprès de la CEA. « Cela signifie qu’il relève également de leur responsabilité de faire émerger un discours éclairé sur le libre-échange en Afrique, et d’impliquer activement le public dans cet agenda continental. Dans cette optique, la CEA se doit de les outiller utilement avec des données techniques et des informations fiables.»
Les médias sont souvent confrontés au double défi d’informer le public et faire écho à divers points de vue pour alimenter le vaste débat sur l’intégration régionale africaine.
Cet atelier, organisé pour le pôle médiatique sur la ZLECAf et animé par le Professeur Nixon K. Kariithi de Tangaza Africa Media, a également couvert, outre l’Accord portant création de la ZLECAf, les opportunités qu’il peut susciter pour les jeunes, en soulignant les enjeux au cœur de leurs préoccupations – tels que la création d’emplois, l’agriculture, les infrastructures et l’économie numérique. La session dirigée par l’Alliance de la jeunesse pour le leadership et le développement en Afrique (YALDA) a notamment souligné le rôle fondamental des futures générations dans la mise en place de la ZLECAf.
L’atelier a, en outre, abordé les thèmes suivants:
• Le rôle du journalisme économique dans la société
• Comprendre l’économie africaine
•Couverture médiatique du commerce et autres indicateurs économiques
•Trouver de nouveaux angles sur le plan local: catalyseurs et obstacles nationaux au commerce intra-africain
•Principes de rédaction en économie
•Rapporter des données commerciales
•Questions d’actualité pour les journalistes économiques.
«La mise en œuvre de la ZLECAf aura des impacts très concrets sur la vie quotidienne d’une population qui devrait passer de 1,3 milliard en 2020 à 2,75 milliards en 2060 », a déclaré Mercy Wambui, directrice de la communication à la CEA. «Un processus proactif et inclusif s’avère essentiel pour tenir informées toutes les parties prenantes et les impliquer aux niveaux local, national, régional et international afin de s’assurer que la zone de libre-échange profite réellement à tous les Africains. C’est ici que les médias africains ont un rôle stratégique à jouer – non pas en tant que vecteurs mais en tant qu’acteurs à part entière du développement».
Avec la ZLECAf, l’Afrique se donne la possibilité de créer la plus grande zone de libre-échange au monde, capable de réunir 1,3 milliard de personnes dans un bloc économique de 2,5 billions de dollars, et d’inaugurer une nouvelle ère de développement. Dans ce contexte, il revient aux médias africains d’aider le public à mieux saisir les opportunités ainsi que les défis liés à sa mise en œuvre. En donnant à ces questions une place dans les contenus éditoriaux plus généralistes et en privilégiant l’angle humain dans leurs reportages, la presse africaine a la capacité de mettre en lumière l’histoire du libre-échange africain dans toutes ses nuances. Cela aura le mérite d’aider les Africains à s’approprier les enjeux du commerce intra-continental, améliorer leur compétitivité et assurer une meilleure réaffectation des ressources de manière à avoir un impact concret sur leur propre vie.
L’atelier s’inscrit dans un projet plus vaste visant à approfondir l’intégration de l’Afrique grâce à la mise en œuvre efficace de la ZLECAf. Avec le soutien financier de l’Union européenne, la CEA collabore avec ses partenaires, dont la Commission de l’Union africaine (CUA), le Centre du commerce international (CCI), la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) et une sélection d’experts indépendants en vue d’accompagner les Etats africains dans la formulation de stratégies nationales de mise en œuvre de la ZLECAf. (End)