Kigali: Les mineurs sollicitent qu’un salaire minimum soit décidé pour leur profession, surtout que ce secteur est l’une des principales recettes du pays en devises, et que les mineurs prestent dans de mauvaises conditions de travail et de salaires.
A travers leur syndicat, le Rwanda Extractive Workers Union, les mineurs affirment que leurs employeurs les paient en fonction des volumes de minéraux extraits. Cela signifie que si un mineur n’extrait aucun minerai, il n’obtient pas de salaire même s’il passe de longues heures à creuser le sol dans les tunnels, ce qui affecte non seulement son bien-être, mais met également sa vie en danger.
Les mineurs ont exposé leurs plaintes lors de la Journée Mondiale de la Sécurité et de la Santé au travail dans le District de Rulindo la semaine dernière.
«L’exploitation minière est un travail spécial, au regard de sa nature. Elle nécessite plus d’énergie. Mais beaucoup d’artisans mineurs passent des jours sans toucher de l’argent parce qu’ils sont payés en fonction du volume de minéraux extraits», a indiqué André Mutsindashyaka, président du Rwanda Extractive Workers Union.
Les mineurs ont appelé les institutions responsables à intervenir et à régler leurs problèmes. Le secteur minier emploie environ 80 mille personnes, dont 62 mille travailleurs occasionnels.
La Journée Mondiale de la Sécurité et de la Santé au travail est une occasion de sensibiliser à la promotion de la sécurité et de la santé au travail sur des thèmes particuliers qui restent d’actualité pour le pays, toujours selon les autorités.
Mutsindashyaka a noté que la nature du travail des mineurs ne favorise pas les mineurs occasionnels, mais plutôt les propriétaires des mines et le gouvernement.
«Parfois, vous creusez pour atteindre la base minérale et vous finissez par y arriver, parfois, il faut une semaine pour obtenir des minerais. Imaginer quand on passe une semaine sans être payé. C’est une grave préoccupation. Imaginez un travailleur occasionnel qui passe une semaine sans aucun salaire. Comment survit-il ? Comment parvient-il à éduquer ses enfants et à s’occuper d’eux de différentes manières ? Ces problèmes peuvent être en partie résolus grâce à l’introduction d’un salaire minimum », a-t-il relevé, en sollicitant l’intervention du Gouvernement sur cette question.
L’un des travailleurs occasionnels d’Euro Trade International Ltd est intervenu:
«Les mineurs ne reçoivent pas la valeur qu’ils méritent, s’attendre à recevoir de l’argent parce que vous avez extrait des minéraux est injuste et les propriétaires des mines semblent ignorer nos droits. Nous avons besoin d’un plaidoyer pour que cela finisse. Nous voulons que le Gouvernement travaille avec les sociétés minières afin de fixer une certaine somme d’argent pouvant être versée chaque mois », a-t-il demandé.
Le Directeur Général de l’Office rwandais des Mines, Pétrole et Gaz, Francis Gatare, a promis de régler les problèmes auxquels se heurtent les artisans mineurs.
«La façon dont la profession minière est exercée est actuellement basée sur les contrats que les mineurs signent avec les sociétés minières, les mineurs étant payés en fonction de leur productivité journalière et du prix du marché. Cela varie en fonction de la nature des minéraux et du produit. Même si les sociétés minières ont toujours du mal à faire des affaires et à utiliser un petit investissement, il y a de l’espoir que les choses vont s’améliorer », a-t-il dit, en ajoutant :
«Nous continuons de faire en sorte que les entreprises aient d’abord un montant fixe pour les mineurs, même lorsqu’il n’y a pas de produits. Les mineurs seront payés à un taux correct et harmonisé. Les mineurs ne sont pas ignorés et nous travaillons avec l’association des mineurs et les sociétés minières pour nous assurer que les mineurs sont bien payés ».
Le Rwanda a exporté des minerais pour $US 350 millions l’an passé. Les recettes d’exportation de ce pays devraient atteindre $US 800 millions en 2019/2020, selon les prévisions officielles.
Le Gouvernement envisage des recettes annuelles de $US 1,5 milliards provenant des exportations de minéraux d’ici 2024. (Fin)