La Presidente du parlement du Rwanda, Hon. Donatilla Mukabalisa et le Député Hervé Berville
Par André Gakwaya;
Kigali: Les parlements français et rwandais continueront de travailler sur des choses très concrètes qui permettent à la France et au Rwanda d’aller de l’avant dans leurs relations, selon le Député Hervé Berville, chef de la délégation française à la 25ème Commémoration du Génocide des tutsi du Rwanda. Lire son interview réalisée par André Gakwaya de l’Agence Rwandaise d’Information (ARI-RNA) après que cette délégation eût été reçue par la Présidente du Parlement rwandais :
ARI – Quelle était l’objectif de votre visite au parlement du Rwanda ?
Hervé Berville (H.B.) – Nous sommes venus exprimer toute notre solidarité envers le peuple rwandais, les rescapés, les familles des rescapés, qui ont été massacrés au cours du génocide qui a été perpétré contre les Tutsi. Et puis nous voulons envoyer un message de la part de la France, de nos concitoyens qui veulent témoigner et rendre hommage à toutes ces vies qui ont été fauchées, saluer du fond du cœur le travail de réconciliation qui a été mené, la manière dont le peuple rwandais, le Gouvernement rwandais, le Président Paul Kagame, ont mené ce travail après cette terrible tragédie. Ce qui est important, c’est de travailler ensemble pour faire ce travail de mémoire, rendre hommage aux victimes. Et puis continuer entre les deux parlements, les deux sociétés, à travailler sur des choses très concrètes qui permettent à nos deux pays d’avancer.
ARI- Quel est le rôle de la Commission mise en place récemment par le Président Macron ?
H.B. – C’était un engagement que le Président français avait pris avec le Président Kagame quand il était venu en France de dire il y a un certain nombre de choses que nos deux peuples ont envie de savoir. C’est une commission d’experts, un travail très important. Parce que c’est ce qui va permettre de faire ce travail de vérité, de transparence, pour comprendre les mécanismes de décision, comment établir un certain nombre de faits. Et ça c’est un engagement du Président de la République, c’est un acte politique qui est à la fois courageux et nécessaire pour dire que nous voulons participer à ce travail de mémoire et nous voulons œuvrer pour que le génocide des Tutsi ne se reproduise, et on avance ensemble.
ARI – Face aux gens qui nient le génocide en Europe, que pouvez-vous faire en tant que parlementaire ?
H. B. – La lutte contre les négationniste, les révisionnistes, contre ceux qui veulent nier la réalité du génocide des Tutsi, c’est aussi un engagement de la France, du Président de la République. Il a annoncé que la France allait mettre plus de moyens dans la justice, au tribunal de grande instance de Paris, plus de moyens financiers et humains pour faire en sorte qu’il n’y ait pas d’impunité en France et en Europe. Et que tous les présumés génocidaires soient poursuivis. Et ça c’est un engagement du Président pour dire qu’à côté du travail de mémoire et d’histoire, il faut des actions résolues pour lutter contre l’impunité. C’est dans la loi française, ceux qui nient le génocide des Tutsi, la Shoa, sont punis et doivent être punis. Et ça c’est très important, parce qu’on voit bien que plus le temps passe, moins il y a des rescapés. Donc, la mémoire pour nos jeunes, c’est quelque chose sur laquelle il faut travailler. Et le Président de la République et la France ont une détermination à lutter contre l’impunité et faire qu’il n’y ait pas cette banalisation, ce révisionnisme de cette terrible tragédie.