Kigali: Les pays de l’Afrique australe étant constamment aux premières lignes en matière d’intensification du changement climatique, les pays de la région doivent mieux comprendre les risques liés à l’adaptation et à la résilience au climat, déclare Filipe Lucio, Directeur du Cadre mondial pour les services climatologiques (CMSC).
Dans un discours liminaire, lors d’un atelier de trois jours sur les investissements résilients aux changements climatiques dans la reconstruction et le développement dans les régions du Malawi, Mozambique et Zimbabwe touchées par le cyclone, M. Lucio dit que sans cette compréhension, les gouvernements ne seront pas en mesure d’intégrer la résilience et l’adaptation climatiques pour sauver les vies et les infrastructures en cas de catastrophe.
«Comprendre les dangers, la fréquence, l’intensité et les conséquences potentiels est crucial pour la préparation et les plans de développement à long terme », affirme le Directeur du CMSC.
Le CMSC a été créé à la suite de la troisième Conférence mondiale sur le climat, tenue à Genève en 2009, après que les chefs d’État et de gouvernement aient unanimement reconnu la nécessité d’accélérer et de renforcer la coopération et la collaboration aux niveaux mondial, régional et national afin de garantir aux pays l’accès aux meilleures capacités scientifiques disponibles pour développer des services climatiques conviviaux, pertinents et opportuns.
«Les services climatiques fournissent des informations sur le climat pour aider les gouvernements, les individus et les organisations à prendre des décisions intelligentes sur le climat », déclare-t-il aux participants, ajoutant que le dialogue, la coopération et la collaboration entre toutes les parties prenantes sont également d’une importance cruciale.
Il ajoute qu’il est nécessaire que les acteurs du climat sur le continent tentent de comprendre pourquoi, dans certains cas, les personnes refusent d’évacuer après une prévision de catastrophe imminente pour entreprendre des moyens d’améliorer la prestation de services météorologiques et climatiques au public.
«Pour ce qui est du Cyclone Idai, il est important de savoir si les gens ont saisi les avertissements », dit M. Lucio. « Les gens doivent avoir des informations adéquates sur les risques, la vulnérabilité et les effets de la catastrophe».
M. Lucio fait remarquer que pour renforcer leurs capacités d’adaptation et leur résilience, les gouvernements de l’Afrique australe doivent investir dans le renforcement de leurs capacités pour faire face aux évènements extrêmes.
«Les gouvernements ont besoin d’informations sur les risques et les dangers, sans quoi leurs plans de développement seront anéantis par des conditions météorologiques extrêmes », précise-t-il, tout en déplorant le fait que divers aspects des services climatiques restent isolés, fragmentés et perdus dans la nature, faute de trouver des solutions de manière intégrée aux questions liées à la coordination et au développement et à l’exécution efficaces des services météorologiques et climatiques à l’appui de la prise de décisions.
L’atelier examine les options pour « Bâtir plus solide », en accordant une attention particulière à la nécessité d’améliorer la résilience grâce à de meilleures prévisions météorologiques et climatiques ; une intégration des informations sur le climat dans les infrastructures, écosystèmes et plans de peuplement; un renforcement des capacités pour l’utilisation de modèles d’avantages socioéconomiques (SEB) pour la Réduction des risques de catastrophe (RRC) et un financement innovant pour la reconstruction et la planification d’infrastructures sensibles au climat.
Plus de 100 personnes prennent part à l’atelier, dont des représentants des trois pays, d’autres pays de la SADC, du Centre de services climatiques de la SADC, des Communautés économiques régionales, de partenaires régionaux et internationaux, y compris de la famille des Nations Unies. (Fin)