Suite à la montée du terrorisme, les pays du Sahel et de la Corne de l’Afrique consacrent 1/3 de leurs budgets nationaux à la défense et à la sécurité, selon le Président de la Commission de l’Union Africaine (CUA), Moussa Faki Mahamat.
« L’Afrique est devenue le théâtre de l’instabilité e du trafic de tout genre. Les économies des paysans minés par ces fléaux sont dans le rouge. Mais un fonds africain pour la paix est dans la voie d’y apporter un appui. Nous devons faire des efforts aussi pour améliorer la bonne gouvernance politique, économique et sociale », a-t-il indiqué.
Il a cité le Rwanda qui a marqué des avancées dans la réalisation des ODD (Objectifs de Développement Durable).
« C’est une occasion d’y organiser cette conférence qui est un espace de collaboration entre l’ONU, l’UA et les partenaires, à des fins de réaliser l’agenda 2063. L’on doit travailler en synergie comme base d’un développement durable et de la transformation du contient. L’on devra ainsi associer le Secteur Privé, assurer le suivi et évaluer la mise en œuvre », a poursuivi Moussa Faki.
Il a rappelé ses occasions de rencontre et d’accords avec le Secrétaire Général de l’ONU dans le cadre du financement des ODD, du changement climatique et de la paix et sécurité. L’agenda 2063 de l’Afrique et les objectifs d’intégration, Prospérité et Paix, ont toujours figuré au centre des objectifs.
Moussa Faki est revenu sur le processus de signature et de lancement de la ZLEC à Niamey en Juillet prochain. Il reconnaît que l’on ne peut pas avancer si les pays n’ouvrent pas leurs frontières même en ce qui concerne le Protocole de Libre circulation et droit d’établissement jusqu’ici signé par deux pays seulement, dont le Rwanda.
Pour ce qui est du financement des ODD, il reconnaît que l’Afrique doit faire des efforts à l’interne et aussi bénéficier de l’accompagnement de la communauté internationale.
Le Président de la Commission de l’UA a exhorté les pays africains à reconstituer le capital de la BAD (Banque Africaine de Développement) pour financer le développement du continent. Pour ce qui est de l’agriculture, il a encouragé les pays à consacrer au moins 10 % de leurs budgets nationaux à l’agriculture comme le stipule le Sommet de Malabo.
Pour la Présidente du Liberia, Jewel Howard Taylor, l’Afrique dispose de ressources et de volonté politique. Elle ne doit pas se décourager et baiser les bras.
De son côté, la Secrétaire Générale de la CEA, Vera Songwe, a souligné qu’il faut être efficace dans la collecte des recettes fiscales, en recourant à l’automatisation.
« Les régions à bonne croissance de 6% et 7% pourront mieux réaliser progressivement les ODD. Le problème de l’énergie se pose aussi. La participation des femmes au processus de décision aidera à atteindre l’augmentation de la production » a-t-elle noté.
Pour Hiroshi Kato, Vice-Président de l’Agence Japonaise de Développement (JICA), les pays asiatiques ont massivement investi en zones rurales. Les pays africains n’ont pas fait cela alors que l’agriculture est indispensable pour lutter contre la pauvreté.
«Lutter contre la pauvreté signifie investir dans les zones pauvres et pour les démunis, tout en réalisant l’inclusion sociale », a-t-il dit.
Il a rappelé que JICA est prête à soutenir l’Afrique dans l’appui aux projets d’agriculture, santé et éducation, selon des critères convenus.
Pour le Vice-Président de la Banque Mondiale en charge de l’agenda 2030 du développement, Mahmoud Mohieldin, chaque communauté locale doit prendre en compte les ODD. C’est ce qu’il appelle le localisme inclusif. Il déplore cependant l’absence de données pour une meilleure planification.
« Il faut investir dans l’éducation et l’enseignement de filles auxquelles il faut laisser le libre choix pour la planification familiale. En Afrique, la population devient de plus en plus jeune. Il faut en tirer profit », a-t-il dit. (Fin)