«Les propos du Président Ndayishimiye témoignent d’une absence de volonté pour améliorer les relations avec le Rwanda», Dr Biruta

Le Ministre des Affaires étrangères du Rwanda, Dr Vincent Biruta.

Les propos du Président Ndayishimiye témoignent d’une absence de volonté pour améliorer les relations avec le Rwanda, selon le Ministre des Affaires étrangères du Rwanda, Dr Vincent Biruta.

« Ce qui résulte des récents propos du nouveau Président burundais à propos de la main tendue par le Rwanda pour rapprocher le Rwanda et le Burundi, c’est qu’il y a une absence probable de bonne volonté pour normaliser les rapports entre les deux pays. Le Rwanda est prêt à vivre avec tous les pays voisins. Mais pour que cela soit possible, c’est que pays mette du sien et y participe par sa bonne volonté. Par ailleurs, penser que le Rwanda a pris en otages les réfugiés burundais chez lui implique que les réfugiés burundais hébergés dans d’autres pays voisins sont déjà rentrés. Ce qui n’est pas vrai. Nous n’avons aucun intérêt à prendre ces réfugiés en otages chez nous. Héberger les réfugiés est acte humanitaire. C’est ce qui a été fait quand des réfugiés burundais ont été accueillis dans les pays voisins, dont le Rwanda », a-t-il indiqué.

Dr Biruta a tenu ces propos aujourd’hui lors d’une conférence de presse au cours de laquelle il a abordé les rapports du Rwanda et des pays voisins en cette période de Covid-19.

Il a expliqué qu’avant le Covid-19, les frontières étaient ouvertes avec le Burundi et l’on pouvait enregistrer 200 réfugiés burundais rentrant chez eux.

« Si ces réfugiés ne rentrent pas maintenant suite aux frontières fermées, l’on ne peut avancer qu’il y a quelqu’un qui a interdit à ces réfugiés de retourner au Burundi », a expliqué le Ministre Biruta.

Le retour des réfugiés implique leur pays d’origine, le pays d’accueil, et l’Agence Onusienne en charge des Réfugiés (HCR), toujours selon le chef de la diplomatie rwandaise.

« Jusqu’à aujourd’hui, rien n’empêche ce retour. Même demain se tiendra une réunion technique réunissant le Rwanda, le Burundi et le HCR pour se pencher sur ce retour, voir s’il y a des réfugiés qui veulent rentrer en cette période de Covid-19, qui remplissent les conditions. En tant que pays, nous ne pouvons empêcher quelqu’un de rentrer dans le sien tant qu’il remplit les conditions », a encore expliqué Dr Biruta.

Il a informé qu’il y a 136 Burundais venus au Rwanda dans des conditions de légalité pour des activités diverses, dont des services de soins de  santé, mais les autorités de leur pays leur ont refusé de rentrer chez eux. Leur ambassade est au courant. Ils ont demandé l’aide du Rwanda.

« Ils sont venus au Rwanda avec des papiers de voyage délivrés par leur propre pays. Mais après avoir bénéficié des soins de santé au Rwanda, le Burundi leur a refusé le retour chez eux. Et c’est un problème. Pour le cas des réfugiés, ce n’est pas le Rwanda qui a demandé à ces réfugiés de venir chez lui. Nous n’avons aucun motif de les maintenir au Rwanda quand ils veulent rentrer », a-t-il encore noté.

Les réfugiés se trouvant au Rwanda sont 71.973. Le Rwanda est le 3ème pays qui a accueilli le plus grand nombre de réfugiés burundais. (Fin)