L’Expert en Nutrition, Faustin Macara, en charge de la Nutrition au sein du Programme de Développement de la Petite Enfance, NECDP.
By André Gakwaya;
Kigali: Les protéines animales sont mieux absorbées par l’organisme et renforcent la croissance de l’enfant, selon l’Expert en Nutrition, Faustin Macara, en charge de la Nutrition au sein du Programme de Développement de la Petite Enfance, NECDP en sigle et en Anglais.
«Les aliments issus des animaux sont mieux absorbés par l’organisme et empêchent la malnutrition aigüe ou le « stunting en Anglais ». Ces aliments sont notamment : les œufs, le lait, la viande, les poissons », a-t-il indiqué.
Il a tenu ces propos en marge d’une formation qu’il a donnée à Musanze à 43 journalistes encadrés par NECDP durant une semaine à des fins d’une meilleure vulgarisation des bonnes pratiques pour éradique la malnutrition aiguë dans le pays.
Macara a rappelé qu’il existe au Rwanda d’autres aliments riches en protéines, comme l’iswa (termites), les sumbigiri (rat) et le lait de chèvre, mais dont la consommation n’est pas encore répandue, car elle heurte la culture rwandaise pour certains.
«C’est bon d’amener les parents à changer de perception et accepter de consommer ces aliments très utiles à la bonne santé de nos enfants. L’essentiel est de faire preuve de beaucoup plus d’hygiène dans la préparation. La plupart des gens ont déjà commencé à consommer ces aliments qui sont déjà disponibles sur le marché », a-t-il ajouté.
Macara a rappelé que selon les chiffres des cinq dernières années, la malnutrition aiguë au Rwanda est de 38 %. Les enfants atteints de kwashiorkor (bwaki) sont 2 %. Il faut attendre de nouvelles statistiques à jour pour renseigner sur l’état actuel de la malnutrition au Rwanda.
Interrogé sur la différence entre la kwashiorkor et la malnutrition aiguë ou stunting, Macara a répondu que la kwashiorkor est la conséquence d’une longue malnutrition à travers le temps, en étant soumis à un régime alimentaire maigre. Tandis que la kwashiorkor résulte d’une malnutrition même brusque, courte parfois de deux semaines.
Le stunting est une malnutrition due à beaucoup de causes quand on n’a pas bénéficié de protéines suffisantes. Divers ministères disposent chacun de leurs stratégies pour faire face au stunting. Le Ministère de l’Agriculture et des Ressources animales a sa stratégie. Celui de la Santé s’attèle à éviter les maladies. Tandis que les services de développement de la petite enfance (ECD) font de leur mieux pour promouvoir des services qui assurent une bonne croissance de l’enfant. Le Ministère de l’Education s’évertue pour réveiller assez tôt l’intelligence de l’enfant par une alimentation riche et des exercices qui stimulent le corps et l’esprit.
Pour ce qui est de la relation « stunting et hérédité », Macara a informé qu’une mère anémique et sous-alimentée peut donner naissance à un enfant souffrant de stunting ou malnutrition aiguë.
« Mais quand cet enfant bénéficie d’une riche et complète alimentation, le stunting disparaît. Quand la mère enceinte ou allaitante bénéficie d’une riche et complète alimentation, le stunting disparaît aussi.
«Une alimentation complète, riche est à donner à toute personne, adulte ou enfant. Une femme allaitante ou enceinte doit bénéficier de soins particuliers pour ce chapitre. C’est pour cela que l’homme a le devoir de bien nourrir les membres de sa famille afin qu’ils soient sains et productifs dans leur travail quotidien », a souligné l’Expert en Nutrition du NECDP.
Il a rappelé que le pays investira toujours dans la croissance de ses enfants afin qu’ils soient sains et plus productifs à l’âge adulte. C’est pour cela que l’on doit bannir le stunting qui empêche d’avoir des adultes forts, laborieux et productifs.
«Le Rwanda investit chaque année sept (7) milliards Frw pour disponibiliser «Shisha Kibondo » ou supplément nutritif pour protéger les ménages vulnérables en guise d’appui aux mères enceintes ou allaitantes, ainsi qu’aux enfants vulnérables. Ce sont des services de protection sociale pour avoir des citoyens sains », a encore confié l’Expert Macara.
Il a ajouté que la réponse contre la malnutrition consiste en des services intégrés agissant en même temps contre un même mal. La réponse est à saisir au sens large avec des connaissances renforcées dans la préparation des repas, l’entretien d’une cuisine du village ou jardin potager pour chaque ménage. C’est pour cela que chaque village du Rwanda est doté de quatre conseillers en santé qui s’occupent aussi de la nutrition par des conseils, un bon encadrement et disponibilisation d’un supplément alimentaire riche pour les nécessiteux.
L’on doit noter dans tout cela que le lait maternel demeure essentiel pour le développement de l’enfant dès la naissance. Toutes les mères le savent et ne doivent pas adopter une pratique contraire. Il est d’ailleurs établi que pour une mère qui allaite, après l’accouchement, l’utérus se rétablit rapidement et retrouve ses bonnes formes. Une mère qui allaite a aussi plus de chances de ne pas attraper le cancer. (Fin)