Le Ministère des Finances et de la Planification économique et l’Agence Française de Développement (AFD) ont signé le 24 Mars dernier un prêt concessionnel de l’AFD de 40 millions d’euros pour améliorer les conditions de vie des habitants des quartiers informels de Kigali, au Rwanda. 60 000 personnes bénéficieront directement de ce projet.
La Ville de Kigali, en forte croissance depuis 1990, fait face à une forte expansion spatiale dans un territoire fortement contraint par ses caractéristiques topographiques et climatiques. Malgré la réforme foncière lancée en 2009 et un niveau d’accès aux services essentiels supérieur à la moyenne régionale, plus de la moitié de la population vit dans des quartiers informels, enclavés et sujets à de forts risques naturels induits par le changement climatique.
Pour accompagner la ville et le gouvernement face à ces défis, l’AFD et l’Union européenne financent un projet qui vise à améliorer les conditions de vie des habitants de trois quartiers informels de Kigali, tout en favorisant le maintien des ménages à bas revenus. L’Union européenne soutiendra ce projet par une subvention de 10 millions d’euros au gouvernement rwandais, qui sera signée dans les prochains jours. Plus spécifiquement, ce projet devrait permettre un meilleur accès aux services essentiels et une préservation du tissu urbain.
Pour cela, le projet se concentrera sur trois axes : améliorer l’accès aux infrastructures de base et aux services sociaux pour tous les habitants des quartiers de Kagugu, Rwezamenyo et Nyakanbanda ; soutenir la transformation de l’action publique en faveur des quartiers informels visant des trajectoires résilientes (participation citoyenne et co-design, amélioration des outils ou process interne à la ville de Kigali) et enfin tester le développement de solutions de logements locatifs décents et abordables pour les ménages à faibles revenus.
« Kigali, en tant que principal centre économique du Rwanda, devra accueillir une population beaucoup plus nombreuse dans des quartiers bien planifiés et sûrs. Environ 63 % des quartiers de Kigali sont considérés comme non planifiés, caractérisés par un accès limité aux infrastructures de base et des conditions de vie médiocres. En conséquence, l’amélioration des quartiers informels continue d’être une priorité importante pour la ville de Kigali (CoK) ainsi que pour le gouvernement du Rwanda, soutenue par des politiques telles que la Stratégie nationale d’amélioration des quartiers informels urbains, et la Stratégie d’amélioration des quartiers non planifiés et mal desservis à l’échelle de la ville de Kigali (2019), le Plan stratégique du secteur de l’urbanisation pour 2018-2024 qui comprend l’objectif politique de réduire le pourcentage de la population urbaine vivant dans des quartiers non planifiés d’environ 10%. Ce projet vise à aider le CoK à améliorer la planification et les investissements dans les quartiers », a expliqué Pudence Rubingisa, le maire de la ville de Kigali.
« Ce projet augmentera la résilience de la ville de Kigali face aux catastrophes, en particulier dans les zones caractérisées par des établissements informels où le niveau de vulnérabilité est élevé. Il assurera également une bonne connectivité entre les zones sélectionnées et les zones urbaines environnantes, améliorant ainsi la mobilité des citoyens et créant plus d’emplois et d’opportunités économiques dans les quartiers ciblés. »
« Ce nouveau projet est très complet, puisqu’il permettra de réduire les inégalités dans ces quartiers avec une emphase particulière sur le genre, tout en améliorant la résilience des populations aux événements climatiques, notamment aux inondations. Il permettra aussi la participation et l’inclusion des habitants dans les décisions de développement de leur quartier » s’est réjoui Arthur Germond, directeur de l’AFD au Rwanda.
« Près de deux ans après la visite du président Emmanuel Macron à Kigali, la collaboration française poursuit son engagement en faveur de l’ambitieuse trajectoire de développement du Rwanda. La réhabilitation des quartiers informels de Kigali permettra d’améliorer la vie de 60 000 résidents vulnérables au changement climatique. La France est heureuse de renforcer son partenariat avec la ville de Kigali, pour construire la résilience et la durabilité » a souligné l’Ambassadeur de France au Rwanda Antoine Anfré.
L’ambassadrice de l’UE, Belén Calvo Uyarra, a souligné : « En tant qu’équipe européenne, nous sommes fiers de soutenir les ambitions du gouvernement rwandais en matière d’urbanisation durable et d’amélioration des conditions de vie des habitants des zones d’habitat spontané de Kigali. Ce projet fait partie d’une initiative plus large de Team Europe, dans le cadre de l’axe principal de la stratégie Global Gateway, dans laquelle l’Union européenne travaille avec ses États membres et les institutions financières internationales, telles que l’AFD, afin de fournir un soutien plus coordonné aux gouvernements partenaires. Au total, Team Europe fournit jusqu’à présent 280 millions d’euros pour soutenir l’urbanisation au Rwanda. »
Une visite de terrain, réunissant les ambassadeurs français et européens, ainsi que le vice-maire de Kigali, a également été organisée le 24 mars pour leur permettre de faire un état des lieux et d’échanger avec les futurs bénéficiaires.
A propos de l’Agence française de développement (AFD)
L’Agence française de développement (AFD) met en œuvre la politique de la France en matière de développement et de solidarité internationale. À travers ses activités de financement du secteur public et des ONG, ses travaux et publications de recherche (Éditions AFD), de formation sur le développement durable (Campus AFD) et de sensibilisation en France, elle finance, accompagne et accélère les transitions vers un monde plus juste et résilient.
Nous construisons avec nos partenaires des solutions partagées, avec et pour les populations du Sud. Nos équipes sont engagées dans plus de 4 000 projets sur le terrain, dans les Outre-mer, dans 115 pays et dans les territoires en crise, pour les biens communs – le climat, la biodiversité, la paix, l’égalité femmes-hommes, l’éducation ou encore la santé. Nous contribuons ainsi à l’engagement de la France et des Français en faveur des Objectifs de développement durable (ODD). Pour un monde en commun. (Fin)