La principale association des rescapés du génocide des Tutsi du Rwanda, Ibuka (“Souviens-toi”), est reconnaissante envers la justice belge et française qui viennent de condamner trois génocidaires de renom qui étaient exilés dans ces deux pays européennes.
«IBUKA est reconnaissant au tribunal populaire de France qui a condamné Munyemana Sosthène pour le génocide commis contre les Tutsi dans le secteur de Tumba, et nous sommes très reconnaissants au tribunal populaire de Belgique qui a condamné Twahirwa Séraphin et Pierre Basabose», indique Ibuka dans un message laconique via les réseaux sociaux.
Au terme de 6 semaines de procès devant la cour d’assises de Paris en France, le Dr Sosthène Munyemana a été condamné à 24 ans de réclusion criminelle pour son rôle dans le génocide des Tutsi du Rwanda en 1994.
Les 24 années de prison sont assorties d’une peine de sûreté de 8 ans. (Ndlr. : Dans 8 ans, il pourra demander sa remise en liberté!) Il a été incarcéré à l’audience. Ses avocats ont décidé de faire appel.
Marié et père de trois enfants, le Dr Sosthène Munyemana exerce depuis 17 ans comme médecin urgentiste dans un hôpital de Villeneuve-sur-Lot (sud-ouest de la France). Il était médecin directeur du CHUB (Centre Hospitalier Universitaire de Butare) au sud du Rwanda pendant le génocide de 1994 contre les Tutsi.
La cour d’assises de Bruxelles en Belgique a également condamné la veille, le 19 décembre 2023, deux Rwandais qui étaient des proches du régime extremiste hutu qui avait fomenté le génocide des Tutsi en 1994. Elle a reconnu les deux Rwandais coupables de crimes de guerre et de crimes de génocide.
Séraphin Twahirwa, 66 ans, a été condamné à la détention à perpétuité, et son arrestation immédiate a été ordonnée. Pierre Basabose, 76 ans, sera interné en raison d’un état de déficience mentale. Leur procès a mis en exergue l’importance des viols comme arme des génocidaires.
« Cette décision de la cour d’assises de Paris, ainsi que celle rendue le mardi 19 décembre à Bruxelles, permettent enfin d’espérer que la vérité et la justice triompheront et nous montrent que les distances temporelles, géographiques et culturelles ne peuvent garantir l’impunité aux auteurs des crimes de masse dès lors qu’il existe une volonté politique », se facilite pour sa part Ibuka France qui est le pendant français de l’association Ibuka (“Souviens-toi”) dédiée au “soutien aux rescapés” et à la “mémoire” du génocide des Tutsi du Rwanda.
Plus d’un million de personnes ont péri dans le génocide des Tutsi du Rwanda en 1994 qui est considéré comme le plus rapide et le plus atroce de toute l’histoire humaine. (Fin)