François Moreillon, Chef de délégation du CICR, délivrant son message.
By RNA Reporter;
Kigali: Les responsables des prisons de neuf pays africains échangent du 28 au 31 Janvier sur les meilleures pratiques des conditions de détention lors d’une rencontre à Kigali organisée par le Comité International de la Croix-Rouge (CICR)-Rwanda en collaboration avec les Services correctionnels du Rwanda (RCS).
Ce genre de concertation sur les droits des détenus et l’amélioration des conditions de vie et des infrastructures pénitentiaires en Afrique a été lancé par la CICR en 2017.
«Il s’agit d’identifier des solutions aux défis communs observés dans tous les pays concernés. Un bon entretien des infrastructures pénitentiaires est essentiel pour tout pays qui respecte les droits de ses citoyens, y compris des détenus. Ces droits des détenus comprennent un environnement dans lequel les détenus peuvent pleinement jouir de leurs droits à un logement équitable, à des services de santé, à l’eau et à la nourriture, à l’éducation et aux sports, entre autres. Il est important de comprendre qu’une bonne infrastructure pénitentiaire est un droit humain et s’inscrit dans la perspective du traitement humain qu’exigent les normes internationales sur les prisons. Au Rwanda, les droits et l’infrastructure des détenus font partie de nos priorités», a indiqué Béata Mukeshimana, Secrétaire Permanente (PS) au Ministère de la Justice.
Le RCS alloue 10% de son budget annuel aux infrastructures. Cette année, environ deux milliards Frw ont été affectés à l’amélioration et à la modernisation des infrastructures des centres correctionnels dans le pays.
«Au Rwanda, nous avons essayé dans la mesure de nos moyens d’améliorer nos infrastructures pénitentiaires et nous continuons de les moderniser pour qu’elles disposent de toutes les installations nécessaires. Cependant, je dois dire que le budget n’est jamais suffisant, nous nous efforçons de faire de notre mieux en tenant compte du fait que le maintien de ce que nous avons réalisé est également crucial », a-t-elle ajouté.
Pour François Moreillon, Chef de délégation du CICR, les autorités pénitentiaires africaines ont encore des difficultés à entretenir correctement les infrastructures existantes en raison des contraintes budgétaires.
«Ce que nous devons savoir, c’est« quel devrait être le rôle des prisons dans le discours plus large sur la justice? ». Nous devons veiller à ce que les personnes soient détenues dans des conditions respectueuses de la dignité humaine et conformes aux normes nationales et internationales et veiller à ce que l’architecture de la prison réfléchit au choix politique », a-t-il souligné.
Il a ajouté que la question de l’entretien des infrastructures, récentes ou anciennes, représente très souvent un défi majeur aggravé par la surpopulation et dont les coûts indirects, humains et financiers, sont souvent sous-estimés au fil du temps.
Le manque de formation appropriée faisait partie des facteurs qui limitaient la capacité des administrateurs à fournir les services pénitentiaires souhaités.
«La présente plate-forme demeure un forum unique où les bonnes personnes se réunissent autour de la table avec les connaissances sur la réalité de la situation des infrastructures pénitentiaires et les défis qui peuvent être rencontrés afin qu’elles puissent trouver des solutions ensemble », a-t-il poursuivi.
Le présent atelier réunit des participants de neuf pays, dont l’Éthiopie, la Gambie, le Kenya, la Libye, le Nigéria, le Soudan du Sud, l’Ouganda, la Tanzanie et le Rwanda.
Le CICR a recensé en 2018 environ 1300 lieux de détention qu’il a visités dans 86 pays, dont 32 en Afrique. Les prisons du monde entier abritent plus de onze millions de personnes, dont plus de 75 mille détenus au Rwanda dans 13 prisons. (Fin)