Bruxelles – La décision unilatérale de l’Algérie de suspendre l’approvisionnement de l’Espagne et du Portugal en gaz via le gazoduc Maghreb-Europe continue de susciter la désapprobation au sein du Parlement européen.
Après la réaction de plusieurs députés, notamment celle du président de la Délégation pour les pays du Maghreb Andréa Cozzolino, soutenue par la Commission des Affaires étrangères du Parlement européen, l’eurodéputé espagnol José Ramón Bauza Diaz a adressé le jeudi, 4 novembre, 2021 une question parlementaire au Haut représentant de l’UE pour la politique étrangère M. Josep Borrell sur cet acte qui menace la sécurité énergétique de l’Europe.
«Les derniers mois ont été marqués par une escalade de tensions entre l’Algérie et le Maroc qui a touché de façon collatérale l’Espagne après la fermeture du gazoduc maghrébin. Durant les dernières 24 heures, l’Algérie a accusé le Maroc du meurtre de trois citoyens algériens. Si la tension débouche sur un conflit ouvert, les risques pour l’Espagne et l’ensemble de l’Union européenne seraient extrêmement graves, allant d’une intensification des flux migratoires et de l’insécurité au Sahel, à la menace directe sur l’approvisionnement énergétique et les routes maritimes et aériennes qui traversent la Méditerranée occidentale», a mis en garde le député européen.
Dans ce contexte, il interpelle M. Borrell sur les mesures qu’il compte prendre pour empêcher une escalade du conflit entre l’Algérie et le Maroc et pour protéger la sécurité et les intérêts européens.
Pour sa part, la députée européenne Dominique Bilde a appelé l’UE à réagir face aux pratiques de chantage inacceptable par l’Algérie.
«L’Europe, si véhémente contre la diplomatie du gaz de la Russie, dénoncera-t-elle la décision de l’Algérie, qui menace le Maroc et indirectement l’Espagne? », s’est-elle interrogée, notant qu’ «en ces temps de flambée de l’énergie, ces pratiques sont intolérables ».
Même son de cloche chez l’eurodéputé bulgare Petar Vitanov pour qui «la décision de l’Algérie de couper l’approvisionnement en gaz est inquiétante».
«Après avoir rejeté la résolution 2602 du Conseil de sécurité de l’ONU qui demande son implication effective dans le processus politique, l’Algérie menace désormais son voisinage et l’Europe. Nous ne devrions pas accepter cela», a-t-il souligné dans un tweet.