Principaux orateurs à l’ouverture: de g.à d.: Dr James Smith; Amb Peter Vrooman; Amb. Ron Adam; un participant; Hon.Dr Faustin Ntezilyayo; Alan M. Schneider; Freddy Mutanguha; et Tom Ndahiro.
By André Gakwaya;
Kigali: Le Génocide se produit suite à une combinaison des facteurs à diverses étapes, mais trois facteurs qui sont l’incitation à la haine, la déshumanisation et l’impunité ont concouru à commettre le Génocide contre les Tutsi, ainsi que l’Holocauste contre les Juifs, selon le président de la Cour Suprême du Rwanda, Dr Faustin Ntezilyayo.
«L’incitation directe à commettre le génocide et les crimes contre l’humanité, la déshumanisation et la diabolisation de l’autre en le traitant d’inyezi (cafards) ou de vermine et de singes, ainsi que la culture de l’impunité, ont contribué à commettre le Génocide contre les Tutsi et la Shoa contre les Juifs. Plusieurs chercheurs ont établi que l’impunité a été sponsorisée par le pouvoir depuis l’indépendance au Rwanda. Cela a créé les prémices d’un Génocide qui a emporté plus d’un million de Tutsi au Rwanda, et l’Holocauste qui a exterminé six millions de Juifs en Europe durant la 2ème guerre mondiale», a-t-il indiqué.
Il a tenu ces propos lors de la Conférence sur l’Incitation au Génocide et crimes contre l’humanité, et à la déshumanisation qui sont des préalables pour le Génocide et la Shoa.
Cette réunion regroupe plus de 120 participants dont des chercheurs et académiciens spécialistes du Génocide des Tutsi et de la Shoa.
La Conférence est organisée par AEGIS Trust en collaboration avec l’Ambassade d’Israël au Rwanda.
«Le plus important est la négation du génocide, qui consiste à minimiser un acte de génocide. Les exécutants du Génocide ou de la Shoa cachent la vérité et les criminels, tout en minimisant leur culpabilité. Il faut créer des mécanismes légaux de lutte, renforcer une collaboration internationale comme l’a souligné le rapport du Sénat rwandais rendu public en Octobre 2019. Il faut adopter de nouvelles méthodes de lutte, dont les réseaux sociaux à propager hors du pays. Le Rwanda est reconnaissant envers le système juridique international qui a permis de déporter vers le Rwanda des criminels du Génocide pour les juger au Rwanda. Le Rwanda respectera les standards de jugement des exécutants du Génocide et d’autres crimes contre l’humanité », a promis le Chef de la Justice au Rwanda, Dr Ntezilyayo.
Il a rappelé que la prévention contre les génocides doit être obligatoire et collective, que «cela est du devoir de la communauté internationale », comme le disait l’ancien SG de l’ONU, Ban Ki-moon.
Dr Nteziryayo a souligné qu’il faut continuer à enseigner les jeunes générations à lutter contre l’impunité dont jouissent les personnes coupables de génocide. Il faut pour cela éduquer et faire grandir les jeunes dans l’engagement du plus jamais de génocide dans le monde.
Pour l’Ambassadeur d’Israël au Rwanda, Ron Adam, les leaders politiques, la Société civile et les médias sociaux, doivent tous lutter contre l’Holocauste et les actes antisémites à traves le monde.
«Il faut promouvoir pour cela la lutte contre la haine et l’intolérance. L’on a encore beaucoup à faire 75 ans après la Shoa et 25 ans après le Génocide des Tutsi. Il y a des différences et des similitudes entre la Shoa et le Génocide des Tutsi. Nous devons impérativement privilégier la prévention, renforcer des relations étroites entre Israël, le Rwanda et l’Afrique, éduquer les jeunes générations en mettant l’accent sur la tolérance, la lutte contre la haine et l’antisémitisme. C’est cela le rôle des musées de l’Holocauste et des sites mémoriaux du Génocide», a poursuivi Ron Adam.
Ces propos vont dans le sens des interventions de plusieurs orateurs comme l’Ambassadeur des USA au Rwanda, Peter Vrooman, et le Directeur Général d’Aegis Trust et président du Centre de l’Holocauste au Royaume Uni, Dr James Smith.
Tous privilégient des mécanismes légaux internationaux de lutte conte le négationnisme et l’éducation des jeunes pour assoir plus de tolérance dans les communautés.
Divers exposés enrichissant sur l’histoire de la Shoa et du Génocide des Tutsi ont été présentés et ils entrent dans la profondeur des sujets tout en montrant des stratégies de lutte efficaces axées sur la coopération internationale des Etats et la vulgarisation de la tolérance dans les communautés. Des lois doivent sévir contre des actes d’antiféminisme et de négation du Génocide. (Fin)