La Directrice de la Banque Mondiale Bureau de Kigali, Rolande Pryce, présente le Rapport au public
La Banque Mondiale/ Bureau de Kigali, a présenté l’état actuel de l’économie du Rwanda et ce Rapport se focalise sur l’Investissement Direct Etranger/Foreign Direct Investment (FDI) qui demeure le moteur de la croissance et de la création d’emplois, selon Peace Aimée Niyibizi, économiste à la Banque Mondiale Bureau de Kigali.
« Ce rapport porte le titre de Rwanda Economic Update de Juillet 2023, 21ème Edition. Comme d’habitude chaque Edition porte deux parties : Les développements récents (une partie courte) ; et une deuxième partie sur une des priorités du pays sur laquelle nous voulons apporter nos conseils pour renforcer à l’avenir l’économie du pays. Au niveau économique, ce rapport montre que le Rwanda a poursuivi un grand rythme de croissance au niveau du PNB au premier trimestre. Pour la période 2020-2021-2022, le Rwanda a maintenu sa croissance, sauf dans la période Covid-19 où la croissance est descendue à moins de zéro. L’an passé, la montée des prix est allée en grimpant trop haut. Mais en 2022, ce rythme s’est réduit. Il y a espoir qu’il régresse encore », a indiqué Dr Niyibizi.
Une autre chose importante que le rapport montre, c’est la première fois que depuis 2013, les dettes du Rwanda ont commencé à se réduire. De 2013 à 2021, les dettes étaient en hausse. Dès 2022, les dettes ont commencé à régresser suite à des stratégies prises par le Gouvernement pour les réduire. L’investissement a été engagé dans des priorités, juste dans des secteurs porteurs. C’est ce qu’on appelle l’efficience de l’investissement public.
Dr Peace Niyibizi.
Dans la 2ème partie du rapport, l’on montre comment l’investissement direct étranger (FDI) a été utile au pays. Au cours des quinze dernières années, le FDI a beaucoup augmenté. Il est parti de moins de 1% du PNB à près de 6 % en 2014. Les années suivantes, il atteint presque 4 % du PNB. Même s’il a diminué pendant la période de Covid-19, le constat est que cet investissement a continué à croître.
Le FDI a été essentiel dans l’investissement général du pays. Il a atteint une moyenne de 25 % ces quinze dernières années. Il a comblé le déficit entre les importations et les exportations.
Au niveau de l’emploi, il a contribué à créer des emplois dans le pays surtout dans l’industrie et de façon durable. Des emplois ont été créés dans la construction et dans d’autres services. Mais souvent, ces activités sont de courte durée, par exemple deux ans selon la nature du projet. Mais pour l’industrie, les activités s’étalent sur un temps long.
Le rapport montre aussi que le FDI, en travaillant avec des businessmans rwandais, pousse ces derniers à initier des emplois. C’est ce qu’on appelle la création d’emplois indirects. L’on doit constater que les emplois annoncés quand l’investissement arrive pour la première fois ne sont pas tous initiés.
Le constat est que beaucoup d’investisseurs parviennent à initier des emplois. Mais ces emplois ne sont pas en grand nombre. Il y a une lacune de presque 45 % des emplois qu’on ne parvient pas à mettre en place. Toutes les promesses faites ne sont pas réalisées. C’est seulement certaines entreprises qui réalisent beaucoup d’emplois. Même si les femmes et les jeunes parviennent à être embauchés, la majorité des emplois sont raflés par des hommes. On ne peut donc pas affirmer que ces emplois sont destinés aux femmes et aux jeunes, toujours selon Dr Niyibizi.
Vue partielle du public présent lors de la présentation du Rapport
« Autre chose : le rapport montre que ces entreprises s’installent à Kigali et dans les districts proches ou dans les districts à pauvreté réduite par rapport au niveau national. Nous concluons ici qu’il faut de solides stratégies pour que chaque Rwandais bénéficie du FDI », dit-t-elle.
L’on espère que le FDI s’étendra aussi aux six villes secondaires du pays. Cela dépendra des infrastructures et du marché en place.
Selon le Rapport de la Banque Nationale du Rwanda (BNR) de 2022, on estime que les FDI (investissements directs étrangers) qui entrent dans le pays atteignent presque $ 300 millions.
Parmi d’autres importantes recommandations faites lors de la présentation du Rapport, c’est que le Rwanda continuera d’attirer le FDI qui demeure utile au pays. Mais l’on doit tenir compte des districts qui ont un niveau de pauvreté élevé, et qui doivent aussi attirer des investisseurs afin de les aider à s’extirper de la pauvreté. L’on considèrera également que les femmes et les jeunes doivent avoir des emplois. (Fin)