Un hélicoptère décolle d’une base de la MONUSCO à Beni, au Nord-Kivu, pour une mission de reconnaissance. (photo d’archives)
Les Nations Unies ont fermement condamné l’attaque lundi contre la Mission de l’ONU en République démocratique du Congo (MONUSCO) au cours de laquelle un Casque bleu a perdu la vie.
Le 10 mai, une position temporaire de la MONUSCO a été attaquée près de Beni, dans la province du Nord-Kivu, située à l’est de la République démocratique du Congo (RDC). L’attaque a été menée par des membres présumés du groupe armé nommé Forces démocratiques alliées (ADF). Un Casque bleu du Malawi a été tué dans cette attaque.
Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, et le Conseil de sécurité des Nations Unies ont fermement condamné cette attaque. Ils ont rappelé que les attaques contre les Casques bleus peuvent constituer un crime de guerre et appelé les autorités congolaises à enquêter sur cet incident et à traduire rapidement les responsables en justice.
Les membres du Conseil ont par ailleurs « condamné dans les termes les plus forts toutes les attaques et provocations contre la MONUSCO ». Ils ont souligné l’importance pour la mission de paix de disposer des capacités nécessaires pour remplir son mandat et promouvoir la sûreté et la sécurité de ses Casques bleus, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.
Les membres du Conseil ont également réitéré leur soutien total aux activités de stabilisation de la MONUSCO et exprimé leur profonde gratitude aux pays contributeurs de troupes et de police.
« Le Secrétaire général réaffirme que les Nations Unies, par l’intermédiaire de sa Représentante spéciale en RDC, continueront à soutenir le gouvernement et le peuple congolais dans leurs efforts pour instaurer la paix et la stabilité dans l’est du pays », a précisé son porte-parole.
Une région très instable
D’une taille comparable à celle de l’Europe occidentale et riche en ressources naturelles, la RDC est en proie à la violence et à l’insécurité depuis des années, ce qui a entraîné une pauvreté et une famine généralisées. Elle a également connu de fréquentes épidémies de maladies mortelles, notamment d’Ebola, aujourd’hui compliquées par la pandémie de Covid-19.
La situation dans l’est de la RDC, en particulier dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri, est très instable, avec des affrontements entre groupes armés pour le contrôle du territoire et des ressources naturelles. Les civils ont été les premières victimes du conflit, des milliers d’entre eux ayant perdu la vie au cours des dernières années.
Les ADF, l’un des nombreux groupes armés de la région, est actif depuis les années 1990. Elle a ciblé à plusieurs reprises les forces de sécurité congolaises et la MONUSCO, notamment lors d’une attaque en décembre 2017, dans laquelle 15 Casques bleus tanzaniens ont perdu la vie et 44 autres ont été blessés. (Fin)