Kigali: Dans un contexte dominé par la pandémie de Covid-19, la Représentante spéciale du Secrétaire général en République démocratique du Congo (RDC), Leila Zerrougui, a exprimé mercredi son inquiétude concernant la recrudescence des attaques de groupes armés locaux et étrangers contre la population civile à l’est du pays.
« Malgré l’urgence que représente la gestion de la pandémie de Covid-19, la MONUSCO s’efforce de s’adapter aux contraintes, dans le respect des recommandations sanitaires, afin de poursuivre ses actions de protection des civils et d’appui aux forces de sécurité congolaises », a souligné Leila Zerrougui, qui est la cheffe de la Mission des Nations Unies en RDC (MONUSCO). « Plus que jamais, les autorités nationales et provinciales ont besoin du soutien de tous les partenaires pour faire face ».
Les Forces armées de la RDC (FARDC) sont actuellement engagées sur plusieurs fronts dans des opérations complexes et périlleuses, avec le soutien de la MONUSCO.
Dans l’Ituri, où les territoires de Djugu et de Mahagi sont le théâtre de tueries contre les populations civiles depuis plusieurs mois, la MONUSCO a multiplié ses patrouilles dans les zones les plus vulnérables, y compris les camps de déplacés et le long de la Route nationale 27, et vient de renforcer sa présence militaire autour de Fataki, a précisé la mission onusienne dans un communiqué de presse.
Soutien logistique aux militaires congolais
La MONUSCO a par ailleurs intensifié son soutien logistique aux militaires congolais, notamment en matière d’évacuations médicales des soldats blessés, ainsi que les vols de reconnaissance pour notamment permettre aux FARDC de localiser les combattants armés. La mission onusienne continue aussi à documenter les violations des droits de l’homme en RDC et demande que les auteurs de ces crimes graves ne restent pas impunis.
Dans la province du Sud-Kivu, où les tensions dans les Hauts-Plateaux se sont aggravées ces dernières semaines, la MONUSCO a déployé plusieurs bases avancées en soutien aux FARDC, action qui a permis de contenir la situation et limiter l’action des groupes armés dans une certaine mesure, notamment à Bijombo, Mikenge et Minembwe. Outre l’appui tactique en renseignement et en soutien aérien, la Mission facilite logistiquement le déploiement des renforts FARDC, le transport d’équipements et les évacuations médicales.
Ces dernières semaines, les Casques bleus ont aussi contribué à sauver des centaines de vies lors des inondations meurtrières survenues à Uvira.
Enfin, au Nord-Kivu, la Mission poursuit son appui aux FARDC dans leur lutte contre les ADF qui continuent de s’en prendre à la population civile pour tenter de décourager les opérations en cours contre leurs positions.
La Représentante spéciale a rappelé la nécessité de poursuivre les efforts de stabilisation en suivant une approche globale : d’un côté, fermeté et pression maximale sur ceux qui refusent de rendre les armes, de l’autre, mise en place de mécanismes de résolution pacifique des conflits en accompagnant la restauration des fonctions régaliennes de l’Etat, au bénéfice des populations.
Elle a aussi noté que le soutien des populations à leurs institutions, notamment leurs forces armées, était essentiel au succès des opérations en cours contre les groupes armés. « Il n’y a d’avenir que dans l’unité, et j’appelle tous les Congolais à ne pas tomber dans les pièges tendus par ceux qui attisent les haines communautaires dans leur seul intérêt et aux dépens des plus vulnérables », a-t-elle dit. . (Fin)