L’ONU renforce sa présence à Goma au Nord-Kivu en raison de la détérioration sécuritaire

Des Casques bleus patrouillent la ville de Goma, dans l’est de la RDC. MONUSCO/Kevin N. Jordan

La Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUSCO) a indiqué avoir renforcé sa présence au cours du weekend à Goma, dans la province du Nord-Kivu, en raison de la nouvelle escalade des hostilités dans l’est du pays et réitéré son appel au groupe armé M23 à cesser son offensive.

Les Casques bleus de la MONUSCO continuent de soutenir l’armée congolaise en défendant les principales routes menant aux villes clés de Sake et Goma, la capitale du Nord-Kivu, a précisé le porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric, lors d’un point de presse à New York.

En raison de la détérioration de la situation sécuritaire autour de Sake et Goma, la Mission y renforce sa présence en y faisant venir des Casques bleus sud-africains de la Brigade d’intervention de sa Force, basée à Beni, dans le nord de la province, a-t-il ajouté.

Détermination à protéger les civils

Le porte-parole militaire de la MONUSCO, le lieutenant-colonel Mensah Kadagni, a précisé que le  déploiement de ces soldats sud-africains vient renforcer les unités de la MONUSCO déjà déployées. Le Commandant de la force avait déjà déployé des forces pakistanaises de la province du Sud-Kivu dans le cadre de la coopération avec l’armée congolaise.

« Cet effort témoigne de la ferme détermination de la force à protéger les civils de Goma et de Sake », a dit le lieutenant-colonel Kadagni.

« Dans le but de remplir son mandat de protection des civils et de permettre aux personnes déplacées, notamment les femmes, les enfants ainsi que les vieillards, la force de la MONUSCO a établi un périmètre de sécurité près de sa base à Kitshanga en vue de protéger les 25.000 civils qui cherchent refuge en raison de la détérioration de la situation sécuritaire », a-t-il ajouté. « Elle a permis l’acheminement d’aide médicale et l’approvisionnement en eau potable aux déplacés. Enfin, un axe sécurisé a été défini dans la zone générale Mweso Kashiru pour permettre aux personnes déplacées de se rendre au camp des déplacés en toute sécurité ».

De son côté, le porte-parole du Secrétaire général a indiqué que la MONUSCO a rencontré le Coordonnateur des forces armées congolaises (FARDC) au Nord-Kivu ce weekend, afin de coordonner une action militaire conjointe pour la défense de Sake et de Goma.

Désinformation

La MONUSCO s’est également dit préoccupée par les récentes campagnes de désinformation visant les Casques bleus, qui entravent la capacité de ces derniers à mettre en œuvre leur mandat.

« Les fausses informations et la désinformation peuvent causer de graves dommages. La MONUSCO continue de soutenir activement les FARDC dans leurs efforts pour protéger les civils en RDC », a déclaré lundi la cheffe de la Mission, Bintou Keita, dans un message sur la plateforme X.

Cette dégradation sécuritaire au Nord-Kivu intervient alors que la MONUSCO prépare son désengagement progressif de la RDC.

En décembre, le Conseil de sécurité de l’ONU a décidé de proroger, pour un an, jusqu’au 20 décembre 2024, le mandat de la MONUSCO, tout en décidant d’initier son « retrait progressif, responsable et durable » du pays. Le Conseil a décidé notamment que la MONUSCO retirera sa force de la province du Sud-Kivu d’ici à la fin avril 2024 et limitera son mandat aux provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri de mai 2024 jusqu’à la fin de la période couverte par le mandat actuel. (Fin)