Le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme a exprimé, le vendredi 05 mars 2021, ses préoccupations concernant la détérioration de la situation des droits de l’homme en Algérie et la poursuite de la répression contre les membres du mouvement Hirak, pro-démocratie”.
“Nous sommes très préoccupés par la détérioration de la situation des droits de l’homme en Algérie et par la poursuite et l’intensification de la répression contre les membres du mouvement pro-démocratique Hirak”, a déclaré le porte-parole du Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, M. Rupert Colville, dans un communiqué.
Les protestations, qui se poursuivaient en ligne à la suite de la pandémie COVID-19, ont repris dans les rues ces dernières semaines, les autorités réagissant de la même manière répressive qu’en 2019 et 2020, a noté M. Rupert.
Le porte-parole du Haut Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme a souligné “qu’il y a eu de nombreux cas dans tout le pays où les forces de sécurité ont fait usage d’une force inutile ou excessive et procédé à des arrestations arbitraires pour réprimer des manifestations pacifiques. Selon des informations fiables, des centaines d’individus ont été arrêtés depuis la reprise des manifestations le 13 février 2021.
Ces développements font écho à ce qui s’est passé en 2019 et 2020, au cours desquels un total d’au moins 2500 personnes ont été arrêtées ou détenues en rapport avec leur militantisme pacifique, a-t-il rappelé.
De même, les poursuites pénales en 2019 et 2020 de militants, de défenseurs des droits de l’homme, d’étudiants, de journalistes, de blogueurs et de citoyens ordinaires exprimant leur dissidence se sont poursuivies pendant les deux premiers mois de 2021, a déclaré M. Rupert.
Des dispositions du code pénal algérien, rédigées en termes vagues, sont utilisées pour restreindre indûment la liberté d’expression et poursuivre les personnes exprimant des opinions dissidentes, a-t-il ajouté.
Selon des rapports crédibles, un millier de personnes ont été poursuivies pour avoir participé au mouvement Hirak ou pour avoir publié dans les médias sociaux des messages critiques à l’égard du gouvernement, a souligné le porte-parole. Selon les mêmes rapports, au moins 32 personnes sont actuellement détenues pour l’exercice légitime de leurs droits de l’homme, et certaines d’entre elles risquent de longues peines alors que d’autres sont encore en détention préventive.
“Nous avons également reçu des allégations de torture et de mauvais traitements en détention, y compris des violences sexuelles. Nous demandons aux autorités algériennes de cesser d’utiliser la violence contre les manifestants pacifiques et de mettre fin aux arrestations et détentions arbitraires”, a-t-il déclaré.
Le Haut Commissaire aux droits de l’homme a également appelé les autorités à mener des enquêtes rapides, impartiales et efficaces sur toutes les allégations de torture et de mauvais traitements en détention, à demander des comptes à tous les responsables et à garantir que les victimes aient accès à des voies de recours.
Il a exhorté les autorités algériennes à abroger les dispositions légales et les politiques qui sont utilisées pour poursuivre les personnes qui exercent leurs droits à la liberté d’opinion et d’expression et de réunion pacifique.