Dans une note publiée dans son journal officiel en anglais dont SOS Médias Burundi s’est procuré une copie, l’Union Européenne(UE) a annoncé avoir renouvelé les sanctions contre deux hauts responsables policiers et proches du chef de l’État burundais.
Selon le collectif SOS Médias Burundi, il s’agit de Gervais Ndirakobuca et Godefroid Bizimana. L’annonce intervient quelques jours après la sortie d’un rapport de la commission d’enquête des Nations Unies sur le Burundi qui a dressé « un bilan sombre » en matière de droits humains.
Le Burundi a nié les allégations qualifiant la commission d’être «politisée» et de «servir les intérêts de ceux qui l’ont mandatée».
Le commissaire de police chef Gervais Ndirakobuca voit les sanctions prises contre lui par l’Union Européenne renouvelées. Elles ont aussi été maintenues pour le commissaire de police principal Godefroid Bizimana.
Les deux hauts responsables policiers et proches collaborateurs du président Ndayishimiye sont originaires de la même province de Cibitoke (nord-ouest du Burundi). Ils occupent successivement les postes de ministre de l’intérieur, de la sécurité publique et du développement communautaire ; et de chargé de missions à la présidence de la République du Burundi.
« Le Conseil a l’intention de maintenir des mesures restrictives à l’encontre des personnes susmentionnées avec une nouvelle déclaration des raisons », peut-on lire dans la note.
Selon la note de l’UE, les concernés avaient jusqu’avant ce 29 septembre pour demander des clarifications au conseil sur les sanctions dont ils font objet.
En octobre 2015, l’Union Européenne avait pris des sanctions contre trois proches de feu président Pierre Nkurunziza dont Ndirakobuca, alors chef de cabinet au bureau du chef de l’État et Bizimana, directeur adjoint de la police nationale du Burundi (PNB) à l’époque.
Bruxelles avait adopté des restrictions en matière de déplacements et un gel des avoirs à l’égard des trois individus. Elle avait précisé que les personnes visées sont impliquées dans des actes de violence, de répression, ou d’incitation à la violence, y compris par des actes constituant des atteintes graves aux droits de l’homme.
Un autre haut dignitaire burundais est toujours sous sanctions internationales. Il s’agit du nouveau premier ministre Alain Guillaume Bunyoni. Il est sous sanctions américaines depuis novembre 2015 pour les mêmes raisons que les deux premiers. À l’époque, il était ministre en charge de la sécurité.
Vendredi dernier, lors de sa première conférence publique, le président Évariste Ndayishimiye a affirmé que l’UE a échoué dans son plan de déstabilisation des institutions au Burundi en 2015 avant de déclarer que « l’accord de Cotonou (qui liait le Burundi et l’UE) ne tient plus ».(Fin)