Kigali: Plus de 3 mois viennent de s’écouler sans que les réfugiés burundais ne soient pas approvisionnés en combustible dans le camp de réfugiés burundais. Ils sont obligés d’aller chercher du bois de chauffage dans les forêts environnantes, ce qui n’est pas sans inconvénients.
Chaque matin, des milliers de réfugiés de Mahama demandent la permission de sortir. Ils prennent le chemin des forêts proches de ce camp à la recherche du bois de chauffage.
SOS Médias Burundi qui livre cette information a rencontré une longue file d’hommes et de femmes à l’entrée du camp. Ils revenaient de ces forêts. Tous se disaient fatigués de ce trajet journalier.
“Nous revenons à 13h alors que nous sommes partis avant 7h du matin. Nous ne parcourons pas moins de 40 km à pied à la recherche du bois qui ne peut être utilisé qu’une journée. C’est donc un calvaire quotidien”, indiquent deux hommes portant un tas de bois sur la tête.
Pas plus loin, une femme d’une cinquantaine d’années affirme que plusieurs fois, elle dort sans manger à cause du manque de bois de chauffage.
“J’ai déjà oublié le goût des haricots. Ça prend beaucoup de temps pour cuire et je n’ai pas assez de combustibles”, regrette-t-elle, elle aussi avec du bois sur la tête.
“Moi je vais vendre ce tas à un prix variant entre 1300 et 1500 Frw. Mes clients sont des personnes plus âgées qui ne peuvent pas aller dans les forêts. Elles vendent une partie de leurs provisions accordées par le HCR pour acheter du bois de chauffage”, explique un autre jeune homme qui porte un tas un peu plus considérable par rapport à ses compatriotes.
L’administration du district de Kirehe où est installé le camp de Mahama accuse ces réfugiés de détruire l’environnement. “C’est d’ailleurs pourquoi des fois nous sommes battus ou emprisonnés par les administratifs à la base”, expliquent ces Burundais.
Jean Bosco Kwibishatse, président du comité de ces réfugies burundais lance un appel pressant au HCR et à ses partenaires pour approvisionner les réfugiés en bois de chauffage.
“Ce manque de combustible vient de durer environ 4 mois. Nous sommes vraiment malheureux. Des gens ne mangent plus alors qu’ils ont à manger. Auparavant, on nous donnait des stères de bois de chauffage. Mais pour le moment, nous avons été informés que le HCR veut remplacer ce système par des gaz. Mais plus ça traine, plus nous mourrons lentement”, regrette-t-il.
Le HCR et le PAM tranquillisent ces réfugiés que cette question va trouver solution incessamment. Le Rwanda héberge plus de 70.000 réfugiés burundais. Plus de 60 000 sont installés au camp de Mahama à l’est du pays. (Fin)