Même si le Rwanda a une petite superficie, il demeure un grand pays par sa justice. Certes, l’on doit noter que parmi certains grands pays, il y en a qui sont petits au regard de leur justice, selon le Président Kagame, lors de son message à la communauté internationale et aux Rwandais lors de la 28ème Commémoration du Génocide des Tutsi.
A cette occasion, le Président Kagame et la Première Dame Jeannette, ainsi que les Ambassadeurs accrédités au Rwanda ont posé des gerbes de fleurs au site mémorial de Gisozi où s’est tenue la cérémonie de commémoration. Puis le Président Kagame accompagné de la Premier Dame ont allumé la Flamme de l’Espoir qui symbolise le courage des Rwandais dans la reconstruction post-génocide.
« La communauté internationale qui a joué un rôle dans le Génocide des Tutsi du Rwanda continue de ternir l’image de notre pays pour faire oublier son rôle dans l’histoire du Rwanda. Les combattants de l’Armée Patriotique du Rwanda (APR) ont opté de ne pas se livrer à la vengeance après le Génocide. Mais en même temps, le pays a aboli la peine de mort pendant qu’il y avait des criminels qui ont tué plus d’un million d’innocentes personnes. Pourtant certains de ces grand pays ont encore la peine de mort dans leur législation. La communauté internationale veut toujours donner des leçons au Rwanda sur comment ce pays doit se comporter, alors que le Rwanda s’est déjà reconstruit, et qu’il est guidé par le respect de la justice et des lois. Les Rwandais ne sont pas petits même si la superficie de leur pays est petite », a indiqué le Président Kagame.
Le Président Kagame a souligné que les Rwandais sont des gens de valeur et de dignité et que celui qui veut les sous-estimer doit savoir qu’aucune vie n’a plus de valeur que celle des Rwandais.
Il a noté qu’actuellement, il existe trois systèmes de gouvernance : la démocratie, l’autocratie et l’hypocrisie.
« Le système jugé plus puissant et d’une efficacité silencieuse est le système basé sur l’hypocrisie. Nous prendrons l’appellation que l’on voudra bien nous accoler. Je n’ai pas de problème sur cela. Seulement la leçon que nous avons apprise et que nous connaissons, peu importe le long trajet que l’on parcourra, l’on ne rencontrera pas une vie qui a plus de valeur que la nôtre. Seulement notre vie a été abîmée, comme l’a révélé le témoignage du jeune homme que nous venons d’écouter », a poursuivi le Chef de l’Etat rwandais.
Le Président Kagame est revenu sur le terme « héros » pour désigner les gens qui émergent pour sauver d’autres personnes en cas catastrophes diverses.
« J’estime que la meilleure situation n’est pas d’avoir des héros, mais plutôt d’éviter d’voir des situations qui créent des héros. Pour le cas du Rwanda, comment être héros, alors qu’on a perdu plus d’un million de personnes ? Le meilleur choix eut été d’éviter d’avoir des problèmes qui fassent que les héros se manifestent. Autre chose, l’on peut appeler quelqu’un héros. Et lorsqu’on amène des contestations, on se voit réduit au silence. C’est que ce que j’expliquais. Les plus puissants sont effectivement puissants. Mais ils sont petits en matière de justice », a encore expliqué le Président Kagame.
Il déplore que même actuellement l’on continue de fabriquer de fausses informations sur le Rwanda et le Génocide. Et quand quelqu’un veut donner des clarifications, les protes lui sont fermées et il ne peut être écouté.
Le Chef de l’Etat a ajouté que seule la vérité guide le Rwandais. « Maintenant, une certaine opinion doute de notre justice, alors que nous avons aboli la peine de mort pendant que ces gens pendent ou électrocutent leurs condamnés. Nous avons aboli la peine de mort au moment où nous pourrions l’infliger. Et personne n’a fait pression sur nous pour cette abolition. Les coupables de crime de Génocide ont été pardonnés. Certains d’entre eux ont même oublié que le pardon leur a été accordé. Et ce sont ces gens qui veulent nous apporter la démocratie au Rwanda. Nous ferons face à ces problèmes », a encore dit le Président Kagame.
Il a remercié les rescapés du Génocide pour leur courage à se relever et à se reconstruire.
Le Ministre Jean-Damascène Bizimana en charge de l’Unité des Rwandais a parcouru une série d’étapes qui montrent que le Génocide n’est pas un accident. Mais qu’il a été préparé par les régimes d’avant 1994 en se référant au système mis en place par le colonisateur belge, et qui était axé sur l’exclusion des Tutsi de l’emploi, de l’éducation et de la défense nationale.
Aujourd’hui sous le leadership du Président Kagame et de la mise en place de la politique de l’identité rwandaise ou Ndi Umunyarwanda, l’on espère affermer l’unité nationale et la tolérance, et promouvoir un développement inclusif. (Fin)