Dr. Mukwege vu exposant ses craintes à l’ambassadeur américain Hammer à Kinshasa
By Roger Munyampenda
Dr. Mukwege vient de déclencher une campagne demandant une protection spéciale pour des menaces vagues et imprécises en réaction aux propos tenus dans les media au Rwanda.
Tellement vigoureuse et globale comme si l’avenir de RDC en dépendait qu’elle suscite questionnement sur le destin singulier de cet homme propulsé sur l’avant-scène malgré lui.
Les tapages énormes en RDC, servent toujours de diversion médiatique, précédant ou couvrant un gros forfait planifié, une fortune illicite ou une opération d’éviction imminente!
Un mode opératoire rodé depuis Léopold II usé pour fabriquer des hommes « providentiels » certes jetés dans la poubelle de l’histoire dès que leur mission spécifique était accomplie.
Rappelons ici la star Morton Stanley et la montée mystique des Désiré Mobutu et Kabila!
Denis Mukwege de son vrai nom de famille Mukwengere, a vu sa carrière prendre une tournure inattendue par son travail apprécié dans les hôpitaux de Lemera puis à Bukavu.
Denis Mukwege
Reconnu pour les prises en charge efficaces et empathiques dans son hôpital de Panzi des femmes sauvagement violées dans la région, il recevra de nombreux dons et prix pour ce rôle pénible, et exercé certes dans des circonstances exceptionnellement délétères.
Surnommé réparateur des vagins, il fut même récompensé du prix Nobel en 2018 pour lequel il fut nominé 3 ans de suite grâce au travail de ses lobbyistes bien actifs en Europe.
Mukwege était une notabilité locale lorsque Lemera fut pris dans le feu comme parmi les premiers objectifs miliaires y compris le camp de Panzi à Bukavu en Octobre 1996.
Visés par les militaires de l’ADFL et Armée Rwandaise APR qui disloquèrent les camps des refugies transformés en véritables camps d’entrainement pour la reconquête du Rwanda.
Mukwege y perdit des membres de famille et ou du personnel et lui-même échappera de justesse semble-t-il lors d’un massacre déplorable dans l’enceinte de hôpital de Lemera.
Mais il oublie de fixer le contexte pourri de l’époque avec l’ultimatum de 72h donné aux Banyamulenge de quitter le territoire congolais, déclencheur oublié de cette guerre AFDL.
Et il reste muet sur la raison qui justifierait tant d’animosité à son égard ou son hôpital (?) notamment ses relations avec les « extrémistes » dont Anzuluni Bembe et Lubanji vice-gouverneur, ayant justement proféré ce fameux ultimatum.
Il ne fit jamais allusion ni d’équivalence au massacre de Mokoto en mai 1996 dont 170 sauvagement tués dans l’enceinte du monastère par des bandes de génocidaires Hutu armées déclenchant la phase finale du nettoyage ethnique des Tutsi congolais au Nord-Kivu!
Il fait peu de cas de massacres récents en Ituri, au Kasaï ni du Tanganyika tout proche. Il est resté muet lors de massacres de Bundu dia Kongo de Nsemi et des nombreuses tueries survenues suite aux sorties fumeuses de Gédéon Kyungu, réclamant le Katanga autonome.
Et ses sorties restent à géométrie variable ou sélective dont Beni, Lemera, Kasika et Kisangani (2000!), relayant des accusations implicites à la fois contre Kabila et son successeur Tshisekedi et le Rwanda de Kagame supposé en être alliés.
Pour une nouvelle alliance et idylle idéologique avec Fayulu qui jouera leur diatribe haineuse de plus contre les Tutsi et Rwanda au colloque du Senat français en mars 2020.
Mukwege ne verra pas de problèmes pour l’arrivée massive des réfugiés Hutus mais il questionnera les interventions qui démantelèrent ces superstructures insidieuses prenant les populations du Sud Kivu en otage et il continue aujourd’hui sous une autre forme!
Pourtant le grand sponsor du transfert massif de ces populations malmenées et utilisées comme des pions dans une guerre d’influence assez simplifiée par Mitterrand comme une défense contre l’attaque sur la majorité de francophones menacés, est hélas bien connu!
Il est donc à craindre que le Nobel de Paix accordé à Mukwege Denis procède de la même logique de blanchissement-diversion pour occulter un gros dossier, sombre et très tabou.
Par une fin positive ou happy-end des films classiques joués sur fond de déplacement forcé et vain des millions de refugies rwandais, on ne sait comment et sans aucun accord international connu et donc sans aucune responsabilité pénale ni politique.
Aussitôt passé à la notoriété, ses lobbyistes et sponsors n’héritèrent pas de le présenter en recours potentiel -le fameux plan B, si les élections de 2018 avaient débouché sur un chaos.
Et depuis peu, les diplomates occidentaux en poste à Kinshasa et des officines ou Think tank le voient en médiateur ou rempart de quelque sorte, du genre de président de la CENI.
Mais Mukwege vise plus haut: il a commencé sa campagne 2023 en avance en essayant de disqualifier les ténors de la coalition CACH-FCC, très subtilement et méthodiquement. Dans une conviction irréversible d’opportunité politique et aubaine économico-financière!
Surtout qu’avec les FARDC démantelant les poches FDLR, la « source » des femmes violées allait tarir; nécessitant un plan de reconversion rapide comme dans un bon business plan.
Il préférera alors l’espace des rumeurs et agitant les interventions militaires directes et ressortira le fameux rapport Mapping 2002-3 des NU, jamais débattu contradictoirement.
D’abord par des allusions voilées puis ouvertement dans une nouvelle croisade populiste en jonction avec Fayulu-Muzito vers une attitude agressive dont l’annexion du Rwanda!
Sieur Rusesabagina fit un parcours similaire débutant par l’humanitaire pour finir dans la lutte armée censée libérer les Rwandais des effets tragiques du génocide de Tutsi.
Paul Rusesabagina
Egocentrique et excentrique, il se voyant refaire le coup 25 ans plus tard en se hissant au sommet de l’état rwandais au travers d’une rébellion armée, sonnant comme une revanche.
L’homme qui rançonnait les riches et refusait aux pauvres d’entrer dans l’enclos de hôtel, deviendra le pseudo héros de ce seul épisode positif grâce aux forces du FPR qui bataillèrent pour se rapprocher de Kigali en mai 1994 et accueillirent les refugies transférés de l’hôtel sous la logistique et médiation de la Minuar de Dallaire vers les zones FPR!
Il niera ces mêmes réalités indélébiles qui l’avaient pourtant enrichi et rendu célèbre et mettra en doute le trame tragique dont les massacres et viols des Tutsi perpétrés aux alentours, abandonnés par tous jusqu’au terme du génocide presque accompli!
Et dont les planificateurs furent exfiltrés en RDC en faveur de l’opération française Turquoise qui balisera l’afflux des millions de réfugiés Hutu y déversés (Bukavu et Goma).
Dans une curieuse coïncidence et une jonction historique entre ces deux personnages ambitieux et opportunistes que les événements tragiques ont mis à l’avant plan sans effort!
La ressemblance avec Rusesabagina est vraiment frappante même si l’aventure du dernier se termine avec son arrestation; le pseudo héros tombé dans un attrape nigaud ayant fait appel à sa propre folie de grandeur et qui fait l’hilarité générale au Rwanda.
Notre Nobel a ainsi franchi le pas décisif s’opposant aux deux coalisés Tshisekedi et Kabila.
Sa campagne médiatique sur la menaces qui le guetteraient a fait le tour du monde et vite arrivée au siège de l’ONU en un quart de tour, relayée par de diplomates plus que zélés.
Dans un unisson mais comme l’occident aime faire quand il prépare quelque coup fourré ou immoral, du genre d’intervention militaire ou de sanction sur régime indépendant.
Son réseau de 40 ONGs, coordonné et soutenu logistiquement de Bruxelles et Strasbourg, agissant instantanément en concert est une démonstration de l’étendue de son obédience.
Mukwege vient de se démasquer et vise le pouvoir suprême, mais c’est son droit absolu. Comme c’est le droit des Congolais de connaitre l’homme, sa vraie nature et son caractère au-delà d’une image polie et embellie.
Lorsque qu’un militaire ivre a abattu 12 personnes à Sange près d’Uvira, il s’empressera de décrire le coupable comme ressemblant et du même bord que les méchants de Lemera !
C’était un appel en clair au lynchage dans ce coin déjà en proie aux représailles ethniques cycliques et où des milices locales côtoient des groupes étrangers du Burundi et Rwanda !
Par la suite il ne rectifiera pas son propos lorsque l’individu bien identifié comme soldat des FARDC et pas du tout de type nilotique, fut arrêté par la population un peu moins dupe.
Au fait, c’est comme si son Nobel lui avait donné une licence de parler sans être contredit, de condamner sans appel ni jugement, de jeter l’anathème sur des gens sans défense ou de faire des allusions belliqueuses et sectaires sans que personne n’ait le droit de protester.
Et surtout d’avancer son agenda sans que personne ne questionne sa démarche politique ! Mukwege n’est pas le seul Nobel se plaçant au-dessus de la critique ou dérapant fortement.
Le prof Montagnier a proféré une opinion hasardeuse sur l’origine du virus Covid19 qu’il imputera aux labos de Wuhan en Chine, versant dans le sensationnel avec enjeu électoral aux USA; lui qui avait hurlé sur un holdup américain qui le privât du Nobel sur le SIDA!
On a vu la Nobel Ang Suu Kyi coqueluche des occidentaux qui l’avaient élevé au niveau de Super Héroïne tomber en disgrâce avec affaire du nettoyage ethnique des Rohinya; et bien décodée par la junte Birmane comme une diversion des objectifs réels de ses sponsors visant les richesses économiques et leur proximité avec la Chine?
Aung San Suu Kyi
Même Trump réclame le Nobel pour les guerres qu’il n’aurait pas déclenché contrairement aux démocrates belliqueux et la médiation des eaux du Nil bien hors propos!
Au fait, l’agitation autour de la protection de Mukwege sent une arnaque classique de l’attentat bidon avec des pistes et coupables déjà désignés et créant le choc émotionnel et sympathie populaire pour déclencher une réaction de sanction et condamnation sans appel.
Dans une version tropicalisée du vrai faux attentat manqué de l’Observatoire avec François Mitterrand et mis en scène pour remonter sa cote aux élections législatives alors en 1959; ou du massacres fictif de Timisoara qui emportera vite fait le couple Ceausescu en Roumanie!
Les images de panique d’un tireur isolé visant une marche de protestation créerait ce scenario ou une mise en scène de tentative d’enlèvement, empoisonnent, accident ou incendie; on voit les conséquences gravissimes de la liquidation de Kadhafi pour la mort des civils lui imputés!
Mukwege semble vouloir effacer le passage de Joseph Kabila comme Trump s’ingénie pour détruire l’image d’Obama par des artifices inimaginables; il fut ulcéré de voire Ruberwa en Vice-Président de la RDC et insupporte de le voir en leader d’opinion dans la coalition FCC?
Il ne sait avoir du recul et apprécier que Kabila ait usé de la patience pour garder ce pays en entier et que son successeur peut fonder ses actions sans détruire les acquis et équilibres.
Il feint d’ignorer que sans les AFDL entrés en action 25 ans auparavant, le pouvoir n’aurait jamais changé de mains ni de province et qu’il serait resté un bon médecin de zone rurale.
Il semble incapable de transcender ses rancœurs et capable de défaire des relations de bon voisinage comme si il était le seul à avoir souffert durant ces 30 ans d’instabilité régionale. Sa voie nourrie de populisme destructif mènera toujours vers une impasse chronique!
Les Congolais devraient se méfier des gens qui ont fait leur notoriété sur la tragédie humaine par des réseaux obscurs, qui s’autoproclament défenseurs du peuple sans débat.
Mais faire croire aux Congolais que les problèmes structurels et contentieux jamais résorbés depuis 1960 seront résolus par l’élimination des Tutsi ou l’érection d’un mur de méfiance avec le Rwanda est son plus gros mensonge, proféré délibérément sur commande.
Dénoncer l’impunité est un devoir mais user de sa notoriété pour reloger ses comptes est inacceptable et rentre dans la logique cyclique des vengeances: il faut du recul et neutralité. Son appel à protection sert à renforcer globalement l’image des méchants tueurs connus!
Pour les Rwandais intrigués, Mukwege fait dans l’exploitation tangentielle et belliqueuse du prix Nobel de paix les portant en bouc-émissaires de problèmes locaux enfouis bien loin.
Et la dominante de son activisme pointe vers une région plus agitée, dans une vision déformée par la peur et soif de revanche, avec peu de transcendance et de prospective.
On imagine les bénéficiaires du chaos en cette période de recomposition et où les vautours cherchent manifestement des prétextes de confrontation et ou de retour ici en Afrique!
Il reste le seul politicien à avoir fait appel à intervention internationale sur le modèle de l’opération militaire française Artémis en Ituri 2002-3; qui ne semble pas avoir résolu les problèmes de fonds, loin de là au contraire et en plus comme si la Monusco ne suffisait pas!
Son impertinence mal dirigée et sa tendance belliqueuse et mercenaire sont aux antipodes des attitudes de grands africains, autonomes et visionnaires comme Nyerere et Sankara! Et il manque visiblement la carrure et pertinence, la sagesse et le cœur de Mandela.
Un Congolais averti en vaut plus qu’un autant que le Rwandais qui n’est pas à l’abri de la bêtise humaine, même si bien divinement protégé par les Mille Collines érigées en citadelle. (Fin)