En cette Journée internationale de réflexion sur le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994, le Mécanisme international appelé à exercer les fonctions résiduelles des Tribunaux pénaux (le « Mécanisme »), ses juges et les membres de son personnel se joignent au peuple rwandais pour commémorer les plus de 800 000 hommes, femmes et enfants assassinés en l’espace d’à peine 100 jours. Ensemble, nous réfléchissons aux dangers de la discrimination, de la haine et de l’idéologie du génocide. Et ensemble, nous renouvelons notre attachement à la paix, à la réconciliation et à la prévention du génocide.
Les rescapés et les familles des victimes doivent également être au centre de notre attention. Pour eux, le génocide n’appartient pas au passé, mais à tout jamais au présent, de par le traumatisme qu’ils continuent d’endurer et les proches qui ne reviendront jamais mais qui jamais ne seront oubliés.
Comme nous le savons, pour véritablement commémorer les victimes et les rescapés, nos pensées d’aujourd’hui doivent être traduites dans nos actes quotidiens.
Au Mécanisme, nous continuons de nous battre pour la justice et de poursuivre les responsables du génocide des Tutsis au Rwanda en 1994. Nous avons réalisé une avancée importante dans nos travaux avec l’arrestation en mai 2020 de Félicien Kabuga, qui s’est soustrait à la justice pendant plus de 22 ans. Son procès par des juges indépendants et impartiaux compte parmi nos responsabilités les plus importantes. Dans le même temps, nous continuons d’appuyer les pouvoirs judiciaires nationaux au Rwanda et à travers le monde, qui entendent toujours traduire les génocidaires présumés en justice.
Nous avons tous l’obligation de défendre la vérité à propos du génocide et de lutter contre la négation du génocide. Dans chaque salle de classe, les jeunes doivent apprendre les conséquences de la discrimination et de la haine, et à être vigilants face à l’idéologie du génocide. À tous les niveaux de la sphère publique, nous devons rejeter la négation du génocide et chacune des tentatives visant à occulter les victimes et leurs souffrances. Aujourd’hui plus que jamais, nous devons parler d’une seule voix pour défendre la vérité et veiller à ce que la négation du génocide ne prenne pas racine dans nos cœurs et nos esprits.
Nous célébrons cette journée pour nous remémorer les immenses souffrances de tant de civils innocents et l’incapacité du monde à les empêcher. Mais aussi, nous nous unissons pour renouveler notre attachement à un avenir meilleur partout dans le monde grâce à la réconciliation, à la justice et au respect des droits de l’homme. Au nom du Mécanisme, nous exprimons du fond du cœur notre soutien au peuple du Rwanda et réaffirmons notre engagement d’honorer la mémoire des victimes en garantissant la justice en leur nom. (Fin)