Comme l’explique l’étude menée par la Commission Nationale de Lutte contre le Génocide (CNLG) sur l’histoire du génocide commis contre les Tutsis dans l’ancienne préfecture de Gitarama, la perpétration d’actes de meurtres et de violences contre les Tutsis a commencé fin février 1973. Le complot des cerveaux de ces actions ignobles était de viser tous les Tutsis, à commencer par ceux des écoles et des différents services. Les hauts dirigeants du parti PARMEHUTU, dont le président Kayibanda Grégoire lui-même, ont incité leurs partisans à incendier et détruire les maisons des Tutsis et à les tuer.
Dans la commune de Buringa, parmi les Tutsis tués figurent Karuyonga Léonidas, frère de Kagabo, Nkurikiyinka, Karerangabo et Nyamugari. D’autres incluent un homme appelé Kakuze qui a été tué avec sa mère, Gataramirwa de Rugwiza et Odette et sa famille entre autres. Les plus notoires parmi ceux qui ont commis les massacres incluent Murera Théogène, fils de Nyirimpeta et Mukabushi, Makore et d’autres. Outre les meurtres, les biens des Tutsis ont été pillés et leurs vaches mangées.
Dans la commune de Nyabikenke, les massacres et les actes de violence contre les Tutsis ont été commis en mars 1973. A l’endroit appelé Kiyumba, les Tutsis ont été tués dont Bidaharinka, Nyiramakomari, Bitukwa, Kayishunge, Gashugeri, Kabundi, Mukarugambwa et autres. Les tueurs les ont emmenés sur la rivière Nyabarongo et les ont tués. Parmi les personnes impliquées dans leur assassinat figurent les députés Muvunankiko Gérard, Niyonzima Maximilien et d’autres.
Dans la commune de Mushubati, les Tutsis ont été tués et leurs maisons incendiées. Dans une lettre du 24/4/1973, le bourgmestre de la commune de Mushubati, Rwanyabugigira Melchior, a informé le préfet Karuta Tharcisse de Gitarama de l’état de la sécurité. La lettre indique que 208 maisons avaient été incendiées, 29 Tutsis tués et 1075 avaient fui.
Dans la commune de Musambira avant de brûler les maisons des Tutsis, les propriétés et les portes des maisons étaient enlevées. Pour les maisons couvertes de tôles ou de tuiles, celles-ci étaient enlevées avant de mettre le feu à la maison. Les personnes impliquées dans ces actes étaient pour la plupart des partisans du parti PARMEHUTU. Parmi les personnes tuées figurent Gatsimbanyi, Rukatibumba et Bisingira, entre autres.
Parmi les notoires dans ces actes de meurtres et de violence, on peut citer Rucyaba Thaddée de Musumba et Nkeramihigo qui ont collaboré avec les élèves de Shyogwe. Les élèves portaient leur uniforme scolaire et étaient dirigés par les deux hommes mentionnés ci-dessus.
Certains Tutsis ont cherché refuge dans la paroisse de Kamonyi tandis que d’autres ont fui vers la paroisse de Musambira. Ils y ont passé près de deux semaines jusqu’à ce que le député Niyonzima Maximilien vienne leur dire de retourner dans les ruines de leurs maisons incendiées. Après avoir refusé, le bourgmestre Simbizi de la commune de Musambira est venu voir les Tutsis et leur a assuré que la paix avait été rétablie et qu’ils pouvaient rentrer. (Fin)