Par André Gakwaya
Muyira (Nyanza): En 1994, Mme Jeannette Kanyange, 54 ans aujourd’hui, a survécu au génocide avec son seul enfant. Son mari a malheureusement été tué. Mais Jeannette a maintenu son moral pour éduquer son enfant et d’autres six neveux orphelins qu’elle a adoptés. Certains d’entre eux ont fondé maintenant leurs foyers grâce à l’appui de Jeannette.
«J’ai cultivé du manioc qui a rapporté un revenu. Cela m’a permis de m’acheter progressivement des vaches qui se sont multipliées jusqu’à douze. Par jour, je vendais 15 litres issus de six vaches. J’ai décidé de les vendre pour acheter trois vaches de la race Jersey, plus productives en lait. Chaque vache Jersey fournit maintenant 8 litres par jour. Soit 24 litres par jour vendu à 170 Frw le litre. L’élevage des trois vaches Jerseys a rapporté plus de revenu et réduit le poids des activités», témoigne-t-elle.
Kanyange affirme qu’elle gardera seulement trois vaches Jerseys. Elle vendra du lait et les veaux. Cela constitue déjà un revenu consistant puisqu’à la fin d’une année, elle confie que son revenu annuel dépasse plus de $ 1200, juste ce qui était prôné dans la Vision 2020 du Rwanda. Bien plus, elle a payé le minerval des enfants qu’elle a éduqués et construit deux maisons.
«L’essentiel pour le moment est d’investir pour bénéficier d’un appui face à mon âge qui avance », dit-elle.
Grâce au soutien et à l’encadrement de l’ONG Send a Cow, elle a construit une étable modèle divisée en trois parties : la mangeoire, l’espace cimenté pour bouger librement et la place pour le repos et le sommeil des vaches.
Les autres éleveurs viennent apprendre chez Mme Jeannette l’art d’élever les vaches Jerseys tout leur évitant des maladies, et en procédant à des inséminations artificielles.
Un autre rescapé du génocide, Alexis Ruyombyana de Nyamiyaga, secteur Muyira, élève des vaches Frizones et Jersey. En plus de revenu issu de soin agriculture, son bétail affiche un revenu annuel au-delà de $ 1200 par an.
« Je ne manque de rein avec mon élevage. Mais je dois m’acheter une autre vache Jersey qui remplacera celle qui n’a pas donné des génisses au cours de ses six naissances. Le secret de la croissance pour nous réside dans l’élevage de la race Jersey. Il nous faut répandre cette race dans le pays », confie-t-il.
Le secteur de Muyira s’est doté de trois vétérinaires inséminateurs qui prodiguent des soins aux vaches ou procèdent à des inséminations artificielles. Jean-Claude Nsabimana fait partie du groupe. Il vient d’achever six ans d’activités intenses pour améliorer le bétail dans le secteur.
« J’insémine 40 à 50 vaches par mois. Je soigne aussi les maladies qui attaquèrent le bétail. En un mois, je soigne 500 vaches. Mon salaire mensuel arrive à 80 mille Frw. Cela m’a permis de faire des économies pour me payer les études universitaires l’an prochain. Car, je ne suis qu’un vétérinaire qui a terminé l’école secondaire et suivi une formation d’inséminateur », rappelle-t-il.
Il ajoute qu’une vache qu’il insémine lui rapporte entre 1500 Frw et 3000 Frw. (Fin)