Nécessité d’améliorer les curricula dans les écoles professionnelles (TVET) et la coordination entre le Secteur Privé et le marché du travail

Après la publication hier de la 23ème Edition du Rapport sur la situation économique du Rwanda ou Rwanda Economic Update (REU), l’économiste en chef de la Banque Mondiale basé ici à Kigali, Calvin Zebaze Djiofack (CZD), confirme la nécessité de continuer à améliorer les curricula (skills) dans les écoles professionnelles (TVET), en même temps que l’on renforcera la coordination entre le Secteur Privé et le marché du travail et les universités. Lire son interview à André Gakwaya de l’Agence Rwandaise d’Information (ARI-RNA). 

CZD – Ce rapport sur la situation économique du Rwanda ou Rwanda Economic Update (REU) est publié tous les deux fois au Rwanda. Il vient chaque vois avec deux composantes. Une composante sur les derniers développements sur la situation macroéconomique du pays et l’autre composante c’est sur un sujet d’intérêt pour la croissance à long terme du pays. Cette fois, ce sujet d’intérêt portait sur comment développer les talents et les qualifications qui sont importantes pour développer le Secteur Privé et la croissance dans le pays.  

La présentation s’est bien passée parce que c’est un sujet qui est extrêmement important pour le Rwanda. Comme vous le savez, le Rwanda a des ambitions très importantes. Le pays voudrait être un pays à revenu élevé d’ici 2050, mais il voudrait être d’ici 2035 un pays à revenu intermédiaires. Pour cela il faut que la croissance économique du pays soit portée par un secteur privé vraiment vibrant, avec une productivité qui est importante. Une des choses qui détermine un secteur privé vibrant, cette productivité, c’est le capital humain, les talents, ces qualifications que nous avons dans le pays.

Dans le rapport, 11 % des entreprises du Rwanda disent que les premières contraintes pour faire grandir une entreprise c’est le manque de qualifications dont ils ont besoin. Donc c’est une question cruciale qu’il faut résoudre pour permettre au secteur privé de se développer afin de permettre au pays d’atteindre ses objectifs. Ce qui explique la présence des autorités importantes que vous avez vu et nous avons eu des discussions importantes. Une des questions discutées : où sont véritablement les écarts en termes de qualifications.   

ARI – Quelles sont les solutions proposées ?

CZD – Voyez au Rwanda vous n’avez que 7% en effet des personnes qui doivent être à l’université et qui y sont. Vous avez encore un nombre de personnes qui partent au TVET. Ce nombre reste relativement bas par rapport aux ambitions du gouvernement. On est dans les 15 % alors que le gouvernement viserait un chiffre dans le 64 %.  C’est très important parce que même si vous avez le 7 % qui vont à l’université, vous avez 64 % d’entre eux qui ont un diplôme de façon générale, non spécialisés sur aucune profession. Ils ne peuvent pas vraiment pratiquer un métier. Donc il y a un besoin d’investir pour encourager dans ces écoles professionnelles. C’est un premier point.

Deuxième point. Parfois vous avez des talents dans le marché, mais les entreprises ne sont pas au courant. Ces talents ne savent pas où chercher du travail. Il y a un besoin de lier les demandeurs d’emploi avec le marché.

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Au Rwanda vous avez 33 % qui sortent du TVET qui n’utilisent que leurs relations personnelles pour avoir leur premier emploi. Donc il y a un besoin de créer un marché pour avoir une plateforme qui facilite ce lien-là.

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Et puis vous savez que les talents de demain demandent des qualifications dans l’informatique, le digital. Il faut renforcer notre système avec ces qualifications dans l’informatique et les nouvelles technologies.

ARI – Sur quel message se focalise le Directeur pays de la Banque Mondiale ?

CZD –  Il a insisté sur ce message de renforcer les qualifications dans l’informatique et les nouvelles technologies.  La Banque Mondiale se sent privilégiée de travailler avec le gouvernement du Rwanda sur ces questions-là. Nous avons dans ce pays un engagement de plus de 800 millions de dollars sur l’éducation de façon générale. Cela comprend l’éducation de base primaire, secondaire, tertiaire. Ça représente 25 %^ du portefeuille de la Banque mondiale. C’est une question importante pour nous. Et le Directeur pays de la Banque mondiale a dit qu’il engage la Banque Mondiale à continuer à travailler dans cette direction et a pris pour preuve l’approbation  il y a juste deux semaines d’un nouveau programme pour le développement des skills au Rwanda  d’à peu près 200 millions de dollars US dans le développement des qualifications, des écoles professionnelles, l’amélioration des  curriculum et faire en sorte qu’il y ait plus de coordination entre le secteur privé et le marché de l’emploi et les universités  et les autres acteurs. (Fin)

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