La Vice-Maire des affaires sociales du district de Ruzizi, Anne-Marie Dukuzumuremyi.
Nkombo (Rusizi): La distribution de la supplémentation alimentaire aux personnes sous ARV sera bientôt rétablie et le secteur de Nkombo est classé comme prioritaire à développer, car il est le plus pauvre du district après Bweyeye, selon la Vice-Maire des affaires sociales du district de Ruzizi, Anne-Marie Dukuzumuremyi.
« La distribution de la supplémentation alimentaire SOSOMA s’est arrêtée suite à la rupture des stocks et à l’arrêt de production de l’industrie SOSOMA. Pour le moment, l’hôpital de Gihundwe qui alimente le Centre de santé de Nkombo en SOSOMA a introduit une requête pour être à nouveau réapprovisionné. Le district de Ruzizi suit de plus près cette question vitale. Bien plus, la mise à jour des catégories d’Ubudehe qui est maintenant publiée permettra d’identifier les personnes bénéficiaires de la supplémentation alimentaire en SOSOMA, et d’y intégrer toutes les personnes sous ARV », a-t-elle indiqué.
Elle a tenu ces propos devant les journalistes qui luttent contre la VIH/SIDA et les autres maladies (ABASIRWA) qui étaient en tournée fin cette semaine dans le district de Ruzizi.
La Vice-Maire Dukuzumuremyi a reconnu que le secteur de Nkombo est le plus pauvre du district après Bweyeye. Mais que Bweyeye a été sérieusement renforcé, et que Nkombo s’avère le plus pauvre. Raison pour laquelle divers efforts se focalisent sur cette Ile de Nkombo en plein Lac Kivu afin de l’aider à émerger de la pauvreté.
«Déjà, nous venons d’octroyer des semences et des intrants au secteur de Nkombo. Nous avons distribué des menaces pour la patate douce et le haricot. Un appui particulier et substantiel sera focalisé sur Nkombo. Lors de la Journée de la Femme le 8 Mars, 28 ménages ont reçu chacun un animal domestique. Un programme intégré est en train d’être mis en œuvre pour appuyer ce secteur à sortir de la pauvreté. Cela se fait par une sensibilisation accrue à travers les radios et les formations pour éviter le VIH/SIDA. Les associations des personnes vivant avec le SIDA (RRP+) sur place intensifient des efforts pour approcher tout le monde », a-t-elle promis.
La facilitatrice du projet Gimbuka, Mme Pascasie Nisingizwe.
Elle a informé que Nkombo affiche une séropositivité de 0,3 %, alors que celle-ci est un peu élevée dans les autres secteurs. Le constat est qu’il y a eu une régression des infections dans l’ensemble du district.
Interrogée sur la situation des grossesses non désirées chez les jeunes filles mineures, la Vice-Maire des affaires sociales a rétorqué que 345 cas de ce genre ont été enregistrés cette année, dont 105 dossiers ont été transmis au parquet.
« Nous avons mené une forte sensibilisation pour lutter contre le VIH/Sida. Cette semaine au Centre Pastoral de Rusizi, des formations ont été organisées en matière de lutte contre le Sida, la santé reproductive et la planification familiale. Dans chaque village, ce genre de sensibilisation se poursuivra afin d’éviter des grossesses non désirées et des infections contre le Sida. Nous exhortons les populations à ne pas cacher les cas des grossesses non désirées, même devant la justice. Car, une telle poursuite pour ces cas décourage d’autres contrevenants ultérieurs. La sensibilisation se fait aussi dans les écoles. Pour les jeunes filles qui ont été victimes de ces abus, le district leur accorde un appui pour les aider et les réhabiliter, grâce aussi à l’appui des divers partenaires. C’est dans ce cadre qu’actuellement trois jeunes filles mères suivent des formations en couture. Actuellement, la séroprévalence dans le district de Ruzizi est de 0,1%, alors qu’elle était de 3,7 % auparavant. La forte sensibilauiton et la diffusion de plus d’informations sur la prévention et les relations sexuelles protégées a permis d’atteindre ce bon résultat », a expliqué Dukuzumuremyi.
Pour le titulaire du Centre de Santé de Nkombo, François –Xavier, la séroprévalence sur l’Ile est minime. Les personnes sont infectées à l’extérieur de Nkombo dans une aventure sexuelle, et non pas sur ce secteur.
« Le Centre de Santé de Nkombo est doté de tous les services de santé les plus importants : maternité, pédiatrie, santé reproductive pour les jeunes et planification familiale, services pour le VIH/Sida et les ARV, etc… la supplémentation alimentaire est donnée aux personnes de la 1ère catégorie d’Ubudehe seulement ou aux personnes présentant un état nutritionnel critique. Nous avons même un Docteur », a-t-il indiqué.
Pour le président de l’Association des pécheurs du secteur de Nkombo, Antoine Barengayabo, trois conseillers en santé mobilisent les jeunes de Nkombo à éviter le VIH/Sida. Les pécheurs sont informés comme les autres membres de la communauté à se protéger contre le VIH/Sida. En cas d’infections, les gens suivent la voie connue de se faire dépister et de prendre des ARV. Le condom et les autres services de VIH/Sida sont disponibles au Centre de santé de Nkombo.
« Les hommes-pêcheurs sont plus nombreux dans la pêche proprement dite la nuit. Tandis que pendant le matin, on trouve que les femmes qui achètent et vendent le petit poisson isambaza sont plus nombreuses dans ce genre de commerce. Les tentations existent pour les pêcheurs, mais ce qui comptent pour eux, c’est de se consacrer d’abord à leur profession et au gain, au lieu de se laisser distraire par des plaisirs sexuels à risque », témoigne-t-il.
Le projet Gimbuka soutenu par USAID apporte son appui.
Selon la facilitatrice du projet Gimbuka (signifiant : « atteins ta puberté »), Mme Pascasie Nisingizwe, ce projet est financé par l’agence américaine de développement (USAID) et il est mis en œuvre par la Caritas Rwanda.
« Le projet Gimbuka aide les enfants victimes des violences basées sur le genre et les jeunes filles ex-prostituées, mais on ne trouve pas d’ex-prostituées à Nkombo. Nous appuyons les enfants de moins de 17 ans, et ceux entre plus de 17 ans et 20 ans. Nous tenons pour eux des séances de sensibilisation en groupes animées par deux enseignants une fois les trois mois. Le thème est centré sur la prévention contre le VIH/Sida et sur grossesses non désirées. Chaque école anime un club de ce genre sous la supervision des enseignants encadreurs. La même activité est organisée dans des clubs pour les personnes adultes », a précisé Nisingizwe.
Elle a informé que dans chaque ménage contaminé par le VIH/Sida, le projet Gimbuka donne du matériel scolaire, cahiers et bics, ainsi que des cotex aux jeunes filles. Le projet paye aussi le minerval à chaque enfant interne dans une école et qui est issu d’une famille avec un parent infecté.
«Nous avons classé en groupes les personnes sous ARV afin de les rencontrer facilement en cas de besoin. Nous leur apprenons à réaliser l’épargne et s’octroyer mutuellement des crédits. Nous avons conduit une évaluation des résultats. Nous venons d’octroyer 509 mille Frw au 1er groupe afin qu’il initie un projet pour son futur. Nous avons placé dans des écoles de métiers (mécanique et couture) des enfants qui ont réussi leur test de fin du primaire, mais qui n’avaient pas eu les moyens de se payer l’école secondaire. Certains d’entre eux sont en stage dans la société qui fabrique le ciment à Bugarama (CIMERWA). Les personnes sous ARV doivent comprendre qu’ils sont des êtres humains au même titre que d’autres, et qu’elles doivent se lever, demeurer actives, vivre des activités qu’elles ont créées. La supplémentation alimentaire de SOSOMA n’est pas inscrite dans les interventions de Gimbuka », a rappelé la facilitatrice Nisingizwe. (Fin)