Le Président de la BAD Akinwumi Adesina s’adresse aux institutions partenaires.
By André Gakwaya;
Kigali: Le projet AFAWA (Affirmative Finance Action for Women in Africa) doit atteindre un total de $ 3 milliards qui financent les entreprises des Femmes Africaines afin de rendre celles-ci plus autonomes et plus productives sur l’ensemble du continent, et c’est dans ce cadre qu’une série d’accords avec diverses institutions ont été conclus hier pour rendre plus opérationnel le projet AFAWA lancé par la Banque Africaine de Développement (BAD), selon Akinwumi Adesina, Président de la BAD.
«Aujourd’hui est un grand jour qui a commencé quand le Président Macron a joué un rôle important au Sommet de Biarritz en mobilisant $ 251 millions pour soutenir le Mécanisme de Fonds Africain de Garantie en faveur de l’autonmisation des Femmes Africaines. Les autres banques dont celles présentes ici sont exhortées à apporter de nouveaux prêts jusqu’à atteindre $ 3 milliards. Toutes les entreprises des femmes seront ainsi couvertes. On va tout connecter pour avoir un grand écosystème», a-t-il indiqué.
Dans le même temps, le Ministre rwandais des Finances, Uzziel Ndagijimana, a annoncé que le Gouvernement du Rwanda s’engage à verser un million de $ pour soutenir le Fonds Africain de Garantie pour les entreprises des Femmes Africaines, AFAWA en sigle.
« Merci à la BAD qui a eu cette idée brillante et historique pour la création d’un Fonds facilitant l’accès des femmes aux financements. AFAWA réduira le fossé financier et contribuera à l’action inclusive sur le continent. Le Gouvernement rwandais, nos institutions financières et d’autres, sont prêtes à travailler avec la BAD pour faire d’AFAWA un succès. Le Gouvernement du Rwanda soutient AFAWA et contribuera pour un millions de $ », a-t-il annoncé.
De son côté, Philippe Lacoste, Directeur du Développement Durable au Ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères, a informé que la France s’est engagée à verser $ 130 millions des $ 251 millions qui ont été mobilisés au dernier Sommet de Biarritz.
«Ceci fera baisser le taux d’intérêt et permettra d’avoir des produis accessibles aux Femmes Africaines pour lesquelles les conditions de garanties seront baissées », a-t-il noté.
L’Ambassadeur des Pays-Bas au Rwanda, Matthijs Wolters, a relevé que les PME (Petites et moyennes Entreprises) se portent mieux quand il y a des financements pour les femmes. Quand j’ai commencé ma carrière dans une banque, tous les clients étaient des hommes. Ceci a changé même ici au Rwanda et en Afrique. Nous devons êtres fiers de ce changement. Mon ministère a identifié la question d’égalité du genre qui est essentielle pour le succès des autres Objectifs de Développement Durables (ODD).
«Le Secteur Privé doit s’impliquer aussi pour rendre effective l’égalité des genres », a-t-il dit, en informant que l’on annoncera prochainement sa contribution.
Puis un Mou de $ 50 millions a été signé entre la BAD et la banque tunisienne Attijariwafa bank.
«Le Fonds Africain de Garantie a des bureaux et des opérations dans 45 pays. Il faut que ses opérations atteignent le niveau le plus bas, la base même. Car, c’est cela notre engagement. Au 1er trimestre de 2020, on commencera à avoir des prêts en route. Une assistance sera assurée pour les entreprises des femmes dont nous renforcerons aussi les capacités. Les risques d’échecs seront réduits. Il faudra beaucoup communiquer, mesurer, rendre des comptes. Nous voyons ici la décision la plus importante du continent », a encore souligné le Président de la BAD.
Il a ajouté qu’il faut que les femmes participent à la mise en œuvre de la ZLEC/CFTA, car leurs PME restent essentielles pour cet objectif.
Les secteurs qui recevront des prêts sont ceux qui sont engagés dans l’agriculture où prestent 75 % de femmes. Les autres secteurs bénéficiaires sont les services informatiques (TIC), le tourisme et d’autres secteurs transformateurs.
La Ministre rwandaise du Genre, Solina Nyirhabimana, a rappelé qu’AFAWA répond mieux aux besoins des femmes et que ces prêts auront des résultats importants.
« Nous sommes dans un environnement sensible à la parité et au droit d’accès à la terre. Les femmes auront certes accès au crédit. Mais le secteur informel reste exclu. Des services seront organisés avec la BAD pour expliquer le fonctionnement du fonds dans différents pays. Nous voulons que toutes les femmes africaines en bénéficient. Il faut aussi qu’elles aient droit à la terre. Car au Rwanda, 38% de femmes ont eu accès au crédit récemment grâce à leurs titres fonciers », a-telle précisé.
Notons que la BAD a initié avant AFAWE d’autres initiatives de fonds envers les femmes. Elle a donné un milliards de $ aux femmes engagées dans le commerce. Et l’initiative demeure porteuse.
« En Afrique du Sud, la BAD a engagé $ 630 millions de crédit pour le commerce dans 20 pays. Au Rwanda et en Tanzanie (Banque de Développement), il existe une ligne de crédit à travers Ecobank, UBA, Access Bank, et BRD (Banque Rwandaise de Développement). La comptabilité se fait sur une ligne de crédit. Ce qui est important pour AFAWA, c’est de changer l’écosystème pour les femmes, développer des systèmes bancaires plus larges. On développe des projets bancables de femmes. On renforce des capacités avec des chaînes de valeur. A Kigali, on est déterminé à changer les choses. Ce n’est pas un spectacle. Nous concrétisons les promesse », a rappelé Akinwumi Adesima. (Fin)