Ouverture solennelle de l’hôpital du camp de réfugiés de Mahama
Le gouvernement rwandais vient d’ouvrir un hôpital de référence construit au camp de réfugiés de Mahama à l’Est du pays. La ministre rwandaise de la gestion des catastrophes, qui est aussi en charge des réfugiés, indique que l’hôpital a été construit pour servir surtout les femmes enceintes présentant des complications ou nécessitant une césarienne.
D’après le Collectif SOS Médias Burundi qui livre cette information, les réfugiés du camp de Mahama saluent l’initiative et promettent de soutenir toute action servant à valoriser l’infrastructure mise à leur disposition. Des réfugiés, surtout des femmes du camp de Mahama poussent un ouf de soulagement. Elles affirment qu’elles ne pourront plus faire des dizaines de kilomètres à la recherche d’un service médical de qualité.
“Avant on faisait plus ou moins 27 km pour se rendre à l’hôpital de district de Kirehe qui est capable de traiter des cas présentant des complications ou nécessitant des césariennes. Mais, pour le moment l’hôpital est proche de nous. Ça va diminuer sans doute des cas de morts-nés ou des femmes qui pouvaient aussi mourir en cours de route en se rendant à l’hôpital pour un accouchement”, disent des femmes, avec joie.
Construit au village 1 de la zone Mahama 1, l’infrastructure a ouvert ses portes le mardi 10 mai 2022. Elle offrira des services de maternité, de consultation, de suivi des femmes enceintes, des opérations chirurgicales, des séances de lutte contre les violences basées sur le genre (VBG) et des sensibilisations à la limitation des naissances, selon les autorités rwandaises.
Le comité exécutif du camp de Mahama souligne que ces services sont d’une importance capitale dans un camp qui héberge plus de 41 mille réfugiés, essentiellement burundais. “Des fois, un autre dispensaire d’ici était débordé en cas d’épidémie”, avoue Jean Bosco Kwibishatse, président du comité exécutif des réfugiés.
Pour d’autres, cela témoigne d’un bon accueil du pays hôte. “Ailleurs, en Tanzanie par exemple, nos compatriotes sont maltraités, torturés et poussés au rapatriement forcé. Mais voilà ici, des hôpitaux, écoles et autres infrastructures sont construites, en dur même, ce qui montre combien au moins ce pays se soucie de notre bien-être même s’il ne peut pas combler le vide créé en nous par l’exil”, estiment des réfugiés.
La ministre rwandaise en charge de la gestion des catastrophes, en charge aussi des réfugiés, exhorte les réfugiés de bien valoriser ces infrastructures et des services qui y sont offerts. “Nous avons agrandi et retapé en fait les bâtiments en y ajoutant des services de base. Nous sommes conscients que ça va alléger la souffrance des réfugiés surtout les femmes à qui nous recommandons également de suivre les séances de lutte contre les VBG et des sensibilisations pour la limitation des naissances. Nous resterons toujours aux côtés de ces vulnérables chaque fois que de besoin”, a annoncé Kayisire Marie Solange.
L’hôpital de référence au camp de Mahama a été construit grâce à un financement de plus de 45 millions de francs rwandais accordé par l’ambassade du Japon en collaboration avec le gouvernement du Rwanda, le HCR et l’ALIGHT, une ONG internationale qui s’occupe du volet médical. (Fin)