Chaillot-Théâtre national de la danse et l’Institut Français du Rwanda s’associent pour un partenariat triennal autour d’un projet de Dorothée Munyaneza, artiste associée de Chaillot, d’origine rwandaise.
Ce projet est née de la volonté conjointe de Dorothée Munyaneza, de l’Institut Français du Rwanda et de Chaillot-Théâtre national de la danse de porter une action de fond au Rwanda, dans la durée, dans une logique pluridisciplinaire et partenariale.
Ce partenariat intervient une année après la visite du Président de la République française à Kigali et l’inauguration du Centre culturel francophone géré par l’Institut français du Rwanda.
Ce partenariat vise trois objectifs prioritaires :
1-Accompagner la production d’un spectacle de Dorothée Munyaneza en lien avec le tissu artistique et social du Rwanda. Ce spectacle s’inscrit dans le statut d’artiste associée de Dorothée Munyaneza à Chaillot et fera l’objet d’une diffusion au Rwanda et à Chaillot-Théâtre national de la danse.
2-Proposer des sessions de formation (masterclasses, workshops, etc.) pilotées par Dorothée Munyaneza à destination des artistes rwandais.
3- Structurer, à partir du Rwanda, un réseau de partenaires à l’échelle de l’Afrique subsaharienne pour diffuser le spectacle et envisager l’extension du travail de formation à l’échelle africain.
Ce partenariat fait l’objet d’un premier séjour, de Dorothée Munyaneza, du 2 au 12 mai 2022, en présence de Pierre Lungheretti, directeur délégué de Chaillot-Théâtre national de la danse. Cette première étape permettra d’identifier, avec l’Institut français du Rwanda, le matériau artistique pour le projet de création, de rencontrer des artistes et des acteurs culturels rwandais qui seront impliqués dans le projet et d’amorcer une première étape d’écriture.
Biographie de Dorothée Munyaneza :
Dorothée Munyaneza, née en 1982 à Kigali, est une chanteuse, une actrice, une danseuse et une chorégraphe britannico-rwandaise. Elle quitte Kigali en 1994 à 12 ans pour s’installer avec sa famille en Angleterre. En 2010, elle sort son premier album solo enregistré avec le producteur Martin Russell et collabore en 2012 à l’album Earth Songs du compositeur James Brett.
Elle fait dialoguer la musique avec les autres modes d’expression, entrelaçant afrofolk, ou croisant danse, poésie et musique expérimentale. Elle expérimente des performances in situ au Centre Pompidou, au sein des collections du MuCEM de Marseille, à l’occasion d’une exposition photographique au BAL à Paris (Par la mer) et élabore ses créations chorégraphiques.
En 2013, elle crée sa compagnie Kadidi. D’un texte écrit pour donner forme et voix à ses souvenirs du génocide de 1994, elle tire le canevas d’un spectacle, Samedi détente, créé vingt ans après, en novembre 2014, au théâtre de Nîmes. Ce spectacle fait ensuite l’objet d’une tournée dans une centaine de lieux, y compris au Rwanda en 2016.
En juillet 2017, elle présente au festival d’Avignon sa deuxième pièce, Unwanted, dans la suite de Samedi détente. Elle est consacrée aux enfants nés des viols perpétrés pendant le génocide au Rwanda, et au traumatisme des femmes violées.
Pour élaborer cette pièce, elle a rencontré une soixantaine de femmes et leurs enfants. « Elles racontent des faits d’une extrême violence avec une telle douceur et un tel calme.
Elle était programmée en 2020 au Festival d’Automne à Paris où elle a été invitée pour une carte blanche, avec notamment la présentation du spectacle Mailles où elle évoque le corps et la voix des femmes africaines victimes des viols de guerre. (Fin)