Pays du Sud – Partage et échange de solutions au service du développement durable

By Beth Bechdol*

Vous êtes-vous déjà demandé comment les principales solutions de développement étaient élaborées, échangées et partagées dans les pays du Sud et entre eux? Voici la réponse: grâce à la coopération Sud-Sud!

Les résultats importants de la coopération Sud-Sud, qui permet de mettre à disposition des savoir-faire et des technologies concrètes adaptés aux conditions locales, et de s’attaquer aux problématiques que sont l’insécurité alimentaire, la pauvreté et l’agriculture durable au moyen de solutions novatrices, sont de plus en plus visibles.

En dépit des progrès accomplis ces dernières années, les pays en développement demeurent confrontés à des défis et des situations extrêmement divers, qui concernent notamment la croissance économique et les aspects environnementaux et sociaux, présentent souvent de multiples facettes et sont en général difficiles à surmonter. La bonne nouvelle est que les pays du Sud détiennent nombre des solutions à ces problèmes.

Depuis quelques années, la coopération Sud-Sud et sa proche alliée, la coopération triangulaire, sont de plus en plus présentes dans le dialogue sur le développement car elles sont reconnues comme des mécanismes importants dans la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Imaginez un triangle équilatéral, dont plusieurs pays du Sud occupent deux des sommets et dont le troisième sommet est habituellement une institution multilatérale ou un partenaire fournisseur de ressources, qui complète parfaitement ce polygone, en prêtant un appui au titre de la coopération Sud-Sud (ressources financières, humaines, techniques et en nature).

Citons quelques exemples. Depuis quelques années, des partenaires du Nord mettent en œuvre des projets de coopération triangulaire, notamment par l’intermédiaire de fonds fiduciaires.

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), par exemple, a lancé un projet de coopération triangulaire sur le développement durable de la chaîne de valeur du riz en 2014, en collaboration avec la République de Corée, afin de renforcer les capacités commerciales et entrepreneuriales des organisations de riziculteurs et des petites entreprises rizicoles dans certains pays d’Afrique de l’Ouest.

Un autre projet de coopération triangulaire, lancé en 2016 en partenariat avec le Japon, vise à promouvoir l’agriculture durable, le développement rural, la sécurité alimentaire et le commerce et à réduire la pauvreté en Afrique. Il consiste à prêter un appui à la mise en œuvre du Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine (PDDAA), qui est le cadre régional à l’appui de la transformation agricole, de la création de richesse, de la sécurité alimentaire et de la nutrition, de la croissance économique et de la prospérité.

Dans le contexte de la pandémie de covid-19, les types de collaboration susmentionnés sont plus importants que jamais.

Il est crucial de prendre conscience du fait que la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire peuvent contribuer efficacement à relever les défis et à atténuer la vulnérabilité des systèmes alimentaires dans les pays en développement, en particulier au vu des effets préjudiciables de la covid-19 et des autres chocs qui y sont associés. Le moment est idéal puisque nous célébrons ce mois la Journée des Nations Unies pour la coopération Sud-Sud (12 septembre).

Pour en revenir aux pays du Sud, en quoi les types de coopération décrits ci-dessus profitent-ils aux véritables bénéficiaires? Comment la coopération Sud-Sud aide-t-elle les pays à définir leurs besoins en capacités, à déceler les lacunes en matière de connaissances et à trouver des solutions durables, rentables, pérennes et viables sur le plan économique?

Sosorbaram Lkhagvaa (34 ans), qui vit en Mongolie, est l’un des nombreux bénéficiaires du programme de coopération Sud-Sud FAO-Chine; il travaille maintenant dans une exploitation pratiquant la culture sous serre à laquelle le programme prête un appui.

Dans le cadre du projet, il a été formé directement par des spécialistes chinois dans les domaines suivants: culture de différents types de légumes, lutte intégrée contre les ravageurs dans les serres et construction de serres solaires passives. Sosorbaram rêve désormais de créer sa propre exploitation, et sa passion pour l’agriculture est incontestable.

En une dizaine d’années, le programme est venu en aide à plus de 70 000 bénéficiaires directs vivant en zone rurale comme Sosorbaram, au niveau local, et à plusieurs centaines de milliers de bénéficiaires indirects.

Notre voyage dans les pays du Sud ne s’achève pas là. De toute évidence, la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire sont des moyens efficaces d’améliorer l’accès aux sciences, aux technologies et à l’innovation, grâce au partage de connaissances et d’expertise ainsi qu’au renforcement des capacités nationales, ce qui offre d’infinies voies et possibilités. (Fin).

* Beth Bechdol, Directrice générale adjointe de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)