Petit Déjeuner de Prière: Kagame met en garde contre l’extrémisme religieux

Le Président Paul Kagame a indiqué que la politique, la religion et la culture se complètent, mais que leur pratique doit être faite avec prudence pour ne pas tomber dans l’extrémisme. Il a souligné que tout doit rester simple. 

Le Chef de l’État et la Première Dame Jeannette Kagame ont rejoint des responsables gouvernementaux, des dirigeants du Secteur Privé, des diplomates et de hauts dirigeants religieux, entre autres, lors du petit déjeuner de prière de Thanksgiving organisé au Centre des Congrès de Kigali (KCC). 

L’événement du petit-déjeuner de prière, organisé par Rwanda Leaders Fellowship (RLF), vise à inculquer des valeurs divines au leadership, et s’est tenu sous le thème : « Les fondements d’une nation reconnaissante ». 

L’occasion était destinée à remercier Dieu pour le succès des élections et à prier pour les objectifs de développement du pays au cours des cinq prochaines années.

Martine Muhongayire, conseillère pédagogique du programme du baccalauréat international à l’École Ste Anne de Kigali et membre de RFL, a évoqué différentes raisons pour lesquelles il faut remercier le Rwanda, notamment les réalisations en matière de développement socioéconomique du pays au cours du dernier mandat, les élections sécurisées et pacifiques et la mobilisation nationale de toutes les ressources nécessaires pour les mener à terme.

Dans son discours, le Chef de l’État a indiqué que la singularité du Rwanda vient de son histoire, selon le regard que les gens portent sur elle, c’est-à-dire à la fois le passé tragique et la façon dont les Rwandais ont pu se reconstruire à partir de cette histoire. 

Il a relevé qu’il croyait que les leçons tirées des mauvaises actions que quelqu’un peut commettre permettront aux gens de continuer à montrer des choses positives qui peuvent être faites et maintenues. 

Kagame a noté que l’action de grâce ne peut pas être une fin en soi, qu’elle ne peut pas être juste une cérémonie, mais qu’elle doit être une question de faits tangibles à reconnaitre, en tenant compte de l’apport de chacun. 

Kagame a dit que l’action de grâce est une action qui doit être alignée sur la satisfaction. Il a demandé aux participants si la richesse d’une personne riche leur procure de la satisfaction. Il a souligné qu’il y a des cas où l’on a tout ce dont on pourrait avoir besoin, mais un jour on se suicide, ce qui signifie qu’il manque en fait quelque chose d’important. 

En ce qui concerne la construction sociale, Kagame a noté que la religion, la politique et la culture ont leurs propres particularités et résultats, ajoutant qu’il y a non complémentarité lorsque ces trois éléments sont isolés les uns des autres. 

« Ces trois éléments ont joué leur rôle dans notre reconstruction. Pour que le Rwanda se reconstruise et atteigne l’état actuel, nous avons utilisé ces trois éléments ».

 Il a dit que lorsque la religion est pratiquée d’une manière appropriée, elle donne aux gens une autorité morale. Elle les outille en bonnes valeurs morales, et l’aspect spirituel contribue à la stabilité des gens et de la société dans son ensemble. 

D’un autre côté, la politique trace la voie des lois et des politiques tout en s’appuyant sur l’autorité morale pour assurer la sécurité des gens, tandis que la culture détient des valeurs et des limites morales que les gens jugent appropriées pour eux-mêmes.

« Si nous ne faisons pas attention à ce mélange de bonnes choses qui devraient produire de bons résultats, cela peut causer du tort. Gardez la religion simple et elle fonctionnera pour vous et produira de bons résultats. La politique doit aussi rester simple, en tenant compte de ce qui est bon pour les citoyens », a expliqué le Chef de l’Etat.

Il est revenu sur l’urgence d’éradiquer les escrocs dans les organisations religieuses. Pour lui, il est honteux que certains dirigeants soient restés témoins de tels cas. Il a noté que pour résoudre ce problème, il faut que les gens sachent que ces escrocs dans les organisations religieuses ne sont pas réellement envoyés par Dieu.

Il a déclaré que tout le monde doit savoir ce qui doit être fait en matière de religion, de politique et de culture. 

Dans le souci du partage de la Parole de Dieu, Lambert Bariho, Directeur d’Ellel Ministries Rwanda, a fait référence aux Psaumes 100 pour souligner l’importance de la culture de l’action de grâce dans une nation. 

Il a noté que l’action de grâce doit être faite à tout moment et en toutes circonstances, soulignant qu’une nation doit rendre grâce pour les réalisations accomplies et même pour les objectifs qui restent à atteindre. 

Bariho a dit qu’il faut être reconnaissant pour la main de Dieu et aussi pour les personnes qu’il utilise. 

Il a ajouté qu’une culture de remerciement élimine la complaisance des gens et les pousse à travailler pour de meilleures opportunités. Cette culture augmente le bonheur et crée un état d’esprit positif parmi les gens. 

« L’action de grâce est importante pour l’individu, la société, les institutions et le pays. Elle est intentionnelle et vient du cœur, elle ne dépend pas des circonstances », a noté Bariho. 

Moses Ndahiro, président de RFL, a noté que le petit-déjeuner de prière arrive pour remercier Dieu pour les élections pacifiques et réussies comme cela a été le cas lors de la période précédente en 2017. 

Il a souligné qu’avoir un président qui aime Dieu et agit selon les valeurs divines est quelque chose pour lequel les Rwandais sont reconnaissants. L’organisation RFL tient aussi des rencontres mensuelles ciblant différents secteurs pour prier et réfléchir à de meilleures façons d’offrir une bonne gouvernance aux personnes qu’ils servent. (Fin)