Un homme marche dans les eaux de crue à Gatumba, au Burundi, une région qui reçoit des précipitations imprévisibles en raison du changement climatique. © UNICEF/Karel Prinsloo
Plus de 10.000 personnes ont été déplacées par des inondations dévastatrices à la suite des fortes pluies qui ont frappé le Burundi ces dernières semaines, a indiqué une agence des Nations Unies.
Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), les habitants ont été contraints de chercher refuge dans des écoles, des églises ou parfois dans des abris de fortune improvisés au bord de la route dans la zone rurale de Gatumba, dans la province de Bujumbura. En plus de perdre leur maison, beaucoup ont perdu leurs moyens de subsistance car les inondations ont détruit les récoltes et endommagé les commerces.
Cette situation fait suite au déplacement de 1.000 ménages dans la même zone en avril 2023, selon la matrice de suivi des déplacements (DTM) de l’OIM.
“Les conséquences des catastrophes d’origine climatique requièrent une assistance continue et vitale pour les communautés affectées, et plus particulièrement pour les personnes déplacées internes. Un soutien financier est nécessaire de manière urgente pour aider les plus vulnérables et ne laisser personne de côté”, a déclaré dans un communiqué, Vijaya Souri, Cheffe de mission de l’OIM au Burundi.
Ces dernières semaines, des pluies torrentielles ont provoqué des inondations dévastatrices dans la région des Grands Lacs de l’Afrique de l’Est, affectant non seulement le Burundi mais aussi la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, déplaçant des milliers de personnes et provoquant des décès.
Le risque de maladies hydriques
Au niveau mondial, le Burundi fait partie des 20 pays les plus vulnérables au changement climatique, a souligné l’OIM, relevant que la situation pourrait s’aggraver car le changement climatique intensifie l’occurrence et l’impact des aléas naturels.
Avec l’épidémie de choléra qui a éclaté au Burundi en janvier 2023, les risques de santé publique pour les personnes déplacées et hébergées dans des zones surpeuplées, souvent sans accès adéquat aux infrastructures de base en matière d’eau, d’assainissement et d’hygiène, sont sérieusement aggravés.
Près de la moitié des 187 cas confirmés dans la province de Bujumbura au 4 mai 2023 se trouvaient dans la région de Gatumba, et une personne est décédée, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA). Les enfants sont particulièrement touchés, car les écoles ont été transformées en abris, ce qui a interrompu les cours.
Certains habitants de Gatumba ont été déplacés à plusieurs reprises ces dernières années, notamment en raison de fortes inondations en 2020 et 2021. La récurrence des catastrophes d’origine climatique au Burundi, combinée à l’augmentation du coût de la vie, continue d’entraver la résilience des populations affectées.
En tant que chef de file du secteur des abris et des articles non alimentaires, l’OIM travaille en étroite collaboration avec le gouvernement du Burundi et d’autres acteurs humanitaires pour fournir des abris et des articles non alimentaires à la population déplacée.
“Les populations déplacées ont un besoin urgent d’aide humanitaire, notamment d’abris, de nourriture, d’articles non alimentaires et de protection”, a conclu l’OIM relevant que sans soutien aux populations déplacées, d’autres catastrophes d’origine climatique pourraient rapidement s’intensifier et aggraver les situations d’urgence existantes. (Fin)