Il faut redoubler d’efforts pour indemniser les rescapés du génocide dont les biens ont été endommagés ou pillés pendant le génocide des Tutsi en 1994, préconise le collectif des associations des survivants du génocide-IBUKA.
L’indemnisation sera couronnée de succès en redoublant d’efforts pour exécuter plus de 30.000 affaires concernant les propriétés des survivants du génocide pillées à travers le pays pendant le génocide. Ce plaidoyer a été fait par IBUKA en réagissant aux recommandations des résultats d’une recherche sur le génocide des Tutsi dans le district de Kicukiro, à Kigali.
La recherche présentée le 16 avril a analysé la situation de 1959, 1963, 1973, 1990 et 1994. Elle a été menée par une équipe des chercheurs dirigée par le professeur Deo Mboninkebe. L’étude montre comment le génocide a été planifié, les cas de persécution des Tutsi depuis 1959, le génocide de 1994 contre les Tutsi et les effets post-génocide.
L’étude recommande entre autres de concevoir de nouvelles stratégies pour forcer les auteurs du génocide à indemniser les rescapés du génocide dont les propriétés ont été endommagées ou pillées. Les chiffres montrent qu’il y a 1,3 million affaires jugées par les juridictions Gacaca jusqu’en 2012, date à laquelle elles ont été clôturées.
Naphtal Ahishakiye, le Secrétaire exécutif d’IBUKA, a déclaré qu’en novembre de l’année dernière, «il y avait plus de 36.000 affaires concernant les propriétés des survivants qui n’avaient pas encore été exécutées dans tout le pays».
«Il n’y a aucun obstacle qui puisse empêcher l’exécution de 2.960 affaires d’entre elles. L’exécution des autres affaires pourrait être compromise par le fait que les auteurs du génocide qui ont endommagé des propriétés ne sont pas disponibles, d’autres sont morts, d’autres sont en fuite, tandis que d’autres n’ont aucune capacité financière», a-t-il dit.
Naphtal Ahishakiye a dit qu’il était nécessaire de discuter pour voir comment les survivants du génocide peuvent être indemnisés. «Le grand défi à relever immédiatement concerne ceux qui sont financièrement capables et qui n’indemnisent pas les survivants dont ils ont pillé et endommagé les propriétés. Nous demandons aux institutions concernées de fournir des efforts pour récupérer les propriétés. Si les auteurs ne veulent pas payer volontairement, il devrait y avoir des mesures d’exécution », a-t-il déclaré.
Selon le chercheur Deo Mboninkebe, le génocide a eu des effets sur le district de Kicukiro comme partout ailleurs dans le pays. Mais il a insisté sur le fait que ne pas indemniser les survivants du génocide dont les propriétés ont été endommagées pourrait saper les efforts de réconciliation. (Fin).