Plus de 30 individus de la communauté Banyamulenge réunis dans 6 familles ont été arrêtés hier dans le centre de Gatumba, en commune de Mutimbuzi ( province de Bujumbura, ouest du Burundi).
C’est non loin de la frontière entre la RDC (Republique Démocratique du Congo) et le Burundi. Ils sont détenus dans un poste de la police locale.
Selon le Collectif SOS Médias Burundi, les interpellés venaient de passer au moins dix ans à Gatumba. Ils y vivaient en qualité de « réfugiés urbains ». La police burundaise a indiqué rechercher des personnes parlant Kinyarwanda.
« Des policiers sont venus et ont ciblé des maisons occupées par des Banyamulenge seulement. Ils disaient qu’ils cherchent des gens qui collaborent avec le Rwanda. Ils les ont appréhendés sur le champ sans donner plus d’explications », racontent des voisins des personnes arrêtées.
Depuis mercredi 7 octobre, plus de 110 congolais Banyamulenge ont été chassés des villes de Gitega (centre), Muyinga et Ngozi (nord-est). Ils ont été acheminés dans des camps de réfugiés congolais installés dans les deux dernières provinces et à Ruyigi (est).
L’opération de les traquer intervient quelques jours après la visite de la cheffe de la diplomatie congolaise au Burundi, Marie Tumba Nzeza.
Selon SOS Médias Burundi, elle aurait demandé aux autorités burundaises de surveiller des jeunes congolais qui quittent le Burundi pour aller rejoindre le groupe armé du colonel dissident Michel Makanika( de la communauté Banyamulenge) dans les hauts plateaux du Sud-Kivu( est de la RDC).
Quand le premier groupe composé de 64 personnes a été arrêté à Gitega, le 7 octobre dernier, le porte parole du ministère en charge de la sécurité avait dit: « Nous demandons à tout citoyen burundais de signaler aux autorités administrative et policière chaque fois qu’ils rencontrent une personne qui parle Kinyarwanda. Les criminels qui perturbent la sécurité au Burundi proviennent du Rwanda ».
Le Burundi compte 5 camps de réfugiés congolais installés dans les provinces de Ruyigi et Cankuzo ( est) ainsi que Muyinga et Ngozi ( nord-est).
Ils hébergent plus de 80.000 individus dont la plupart sont des Banyamulenge qui ont fui des violences dans la partie orientale de la RDC en proie à des combats entre des groupes armés locaux et étrangers et les FARDC( Forces Armées de la République Démocratique du Congo) depuis plusieurs années. (Fin)