En mars 2018, des travailleurs humanitaires fournissent des rations alimentaires à des réfugiés du camp de Lovua, en Angola.
Kigali: Depuis le 18 août, environ 8.500 réfugiés ont spontanément quitté le camp de réfugiés de Lóvua, dans la province angolaise de Lunda Norte, avec l’intention de rentrer chez eux en République démocratique du Congo (RDC), a annoncé vendredi l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).
Ces réfugiés ont décidé de rentrer en RDC après avoir reçu des informations faisant état d’une amélioration de la sécurité dans certains de leurs lieux d’origine, souligne l’agence onusienne. Ils ont également émis le souhait de rentrer chez eux à temps pour le début de l’année scolaire.
«Plus d’un millier de réfugiés ont déjà franchi la frontière avec la RDC et beaucoup d’autres se dirigent vers la frontière avec la région congolaise du Kasaï », a déclaré un porte-parole du HCR, Andrej Mahecic, lors d’un point de presse à Genève.
La province du Kasaï se remet des affrontements meurtriers entre des groupes armés et les forces de sécurité de la RDC en 2017 qui avaient déraciné quelque 1,4 million de personnes. Environ 37.000 réfugiés qui avaient fui la violence avaient alors rejoint l’Angola.
Les retours spontanés de cette semaine en provenance du nord-est de l’Angola sont liés aux élections présidentielles et font suite à de récentes discussions entre des responsables congolais en visite en Angola et des réfugiés, durant lesquelles les réfugiés ont été informés des améliorations de la situation sécuritaire dans les provinces du Kasaï.
Jusqu’à présent, le camp de Lóvua accueillait plus de 20.000 réfugiés. « Le gouvernement angolais a assuré le transport pour certains, mais d’autres ont quitté le camp par leurs propres moyens », a précisé M. Mahecic, ajoutant que de nombreux réfugiés campent le long des principales routes du nord-est de l’Angola, notamment des femmes et des enfants.
Le HCR travaille avec ses partenaires et les gouvernements angolais et congolais pour répondre aux besoins humanitaires. « Nous avons placé du personnel le long des routes de retour pour surveiller, s’entretenir avec les réfugiés et leur apporter de l’aide si nécessaire. Le personnel du HCR fournit également des informations aux réfugiés », a dit le porte-parole.
En RDC, le HCR travaille avec les autorités locales pour mettre en place des systèmes de suivi aux points de passage frontaliers afin d’évaluer la nature de ces retours spontanés et d’obtenir des informations sur le type d’assistance dont la population a besoin une fois de retour chez elle.
Tout retour d’un réfugié dans son pays d’origine doit être librement consenti
Le HCR est actuellement engagé dans des discussions tripartites avec l’Angola et la RDC pour mettre en place un dispositif de retours volontaires, dignes et durables.
«Le principe international selon lequel tout retour d’un réfugié dans son pays d’origine doit être librement consenti doit s’appliquer », a souligné M. Mahecic. « Tout en comprenant l’empressement des réfugiés à rentrer chez eux, le HCR appelle les deux gouvernements à éviter les situations dans lesquelles des milliers de réfugiés pourraient être exposés à des risques en raison d’un manque de planification, de transport et d’assistance appropriés ».
Alors que la sécurité s’est améliorée dans la région du Kasaï ces derniers mois, ailleurs en RDC, l’insécurité continue de chasser des milliers de personnes de leurs foyers dans les provinces du Sud-Kivu, du Nord-Kivu et de l’Ituri, près de la frontière avec l’Ouganda.(Fin)