Plus de quarante Femmes Avocates du Rwanda ont suivi une formation de renforcement des capacités face au COVID-19, surtout que le confinement les a amenées à concilier le devoir familial et professionnel, tout en esquissant de meilleures stratégies pour le futur, en maintenant plus de confiance et de compétences, selon le Bâtonnier du Barreau du Rwanda, Me Julien- Gustave Kavaruganda (J.K.). Lire son interview :
Agence Rwandaise d’Information (ARI-RNA) – Monsieur le Bâtonnier, quel est l’objectif de cette rencontre des Femmes Avocates ?
J.K.- C’était une opportunité de discuter ensemble, en petits comités parce qu’il y a les règles de distanciation sociale, certaines représentant d’autres. C’est notamment après le Covid-19 et il faut voir les difficultés rencontrées spécifiquement par les Femmes Avocates qui devraient concilier le fait qu’on devait travailler à la maison avec les obligations familiales, les obligations professionnelles qui incombent en général aux Femmes Avocates. Donc,cetteconciliationétait difficile. Le métier de pouvoirconcilier ces obligationspersonnelles, professionnelles, avec le manque de ressources parce que pendant un certain temps, les services judicaires ne fonctionnaient pas. Donc, certaines Femmes Avocates ne pouvaient pas avoir des revenus suffisants pour pouvoir assumer leurs chargesprofessionnelles. Cette rencontre tient en considération un ensemble d’aspects comme les problèmes rencontrés et elle essaye de voir les solutions pour le futur. Ceux qui ont pu mieux s’en sortir, donnent des conseils à d’autres, notamment en matière de comment faire de l’épargne pour pouvoir résister quand il y a des périodes de vaches maigres où on n’a pas de rentrées, alors que les dépensesse poursuivent. On a les dépenses qui restent les mêmes, ou augmentent pendant que les revenus étaient diminués pendant la période du Covid-19. Donc, l’une des solutions était l’épargne ; l’autre manière, c’est de faire des formations, de travailler avec desservicesen ligne, c-à-d des formations qui sont disponiblesen ligne pendant qu’on est à la maison, sans devoir se déplacerpendant la périodeduCovid-19. L’on fait de sorte que ces formations, ces connaissances leur servent en ayant confiance en elles pour avancer durant des périodesmême troubles, comme celles dont on vient de sortir et qui continuent. Et la crise continue encore un peu. Voilà le parcours qui a fait l’objet de notre discussion.
ARI- Combien de Femmes Avocates participent à cette rencontre ?
J.K.- On était plus dequarante Femmes qui représentent à peu près les 300 Femmes du Barreau du Rwanda. Mais c’était une formation pour celles qui se sont enregistrées les premières en tenant en considération celles qui font leurs stages, ainsi que les plus expérimentées, et celles qui sont aussi dans différentes commissions du Barreau.
ARI- Et il y a combien de Femmes Avocates au Rwanda?
J.K.- On approche les 300 Femmes membres du Barreau. On n’est pasencore à 30 % du Barreau.
ARI – Combien d’Avocats au total au Rwanda ?
J.K.- Autour de 1200 Avocats enregistrés.
ARI – Quelle recommandation pouvez-vous faire exactement ?
J.K.- C’est que la profession de Femme Avocate petit à petit se féminise, ce qui est une bonne chose. Mais le nombre n’est pas encore suffisant. Les femmes dans le management maintenant arrivent à près à 50 % parce qu’au sein du Conseil de l’Ordre, on a six femmes pour sept hommes. Petit à petit dans le leadership, on acquiert des connaissances, on acquiert de l’expérience et la représentativité des Femmes Avocates atteint maintenant un bon chiffre. Mais il y a des améliorations à faire parce que bien qu’on ait beaucoup de Femmes Avocates qui veulent entrer dans la profession, il y a aussi celles qui quittent la profession en cours de route, parce que c’est une profession qui n’est pas toujours facile, qui n’est toujours pas facilement conciliable avec la vie familiale, et les autres obligations qui incombent à la femme.
ARI – A titre de rappel, que signifie RIFAV ?
J.K.- C’est le Réseau Internationale des Femmes Avocates. Elle est plutôt de tradition francophone, mais elle est ouverte à toutes les femmes au niveau mondial qui font la profession d’avocat. C’est RIFAV qui a organisé cette formation en partenariat avec le Barreau du Rwanda.
ARI – Qui a financé la formation ?
J.K.- La formation est financée par le Barreau du Rwanda et le PNUD qui sponsorise la plupart des événements pour la promotion du Genre,ainsi que la Commission du Genre du Rwanda représentée par consœur Maître Céline Karugu. (Fin)