Vue des participants durant les travaux de la conférence
By André Gakwaya;
Les Ambassadeurs des pays membres de l’UA réfléchissent à Kigali durant quatre jours, du 22 au 25 Octobre 2019, sur la solidarité mondiale envers les personnes déplacées de force suite aux conflits armés, aux autres crises humanitaires ou aux désastres climatiques.
Il s’agit d’une Réunion consultative continentale sur la solidarité mondiale et le partage des responsabilités afin de s’attaquer aux causes profondes et de trouver des solutions en Afrique: « Soutenir l’appropriation locale, l’inclusion socio-économique et des solutions durables », tel que prôné par le thème de cette rencontre qui a lieu tous les quatre ans, comme le souligne la Ministre rwandaise, Germaine Kamayirese, à l’ouverture de la rencontre.
« La portée, l’ampleur et la complexité des situations de réfugiés ont augmenté, et les réfugiés ont besoin de protection, d’assistance et de solutions. Des millions de réfugiés vivent dans des situations prolongées, souvent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire confrontés à leurs propres problèmes économiques et de développement, et la durée moyenne de séjour a continué de s’allonger. Malgré l’immense générosité des pays hôtes et des donateurs, y compris des niveaux sans précédent de financement humanitaire, l’écart entre les besoins et le financement humanitaire s’est également creusé. Un partage plus équitable des responsabilités liées à l’accueil et au soutien des réfugiés est un besoin urgent, mais il convient avant tout de s’attaquer aux causes profondes du déplacement forcé et de trouver des solutions », a-t-elle indiqué.
La Ministre Kamayirese a informé que le Rwanda accueille maintenant plus de 149 000 réfugiés et demandeurs d’asile, principalement venus de la RDC et du Burundi. Environ 90% de la population réfugiée réside dans des camps, tandis que les réfugiés urbains représentent 10% de cette population.
« Le Rwanda a récemment mis en place un mécanisme de transit d’urgence pour les réfugiés et les demandeurs d’asile bloqués en Libye. J’espère que certains d’entre vous les ont visités dans le centre de transit de Gashora où 189 personnes sont hébergées et le mois prochain, nous recevrons 124 personnes supplémentaires. Je saisis cette occasion pour remercier l’Union africaine et le HCR de leur soutien dans cette opération qui sauve des vies », a souligné la Ministre rwandaise en charge des Réfugiés.
Elle a rappelé que le Rwanda en tant que signataire de la Convention de 1951 sur les Réfugiés offre un environnement favorable aux réfugiés et les intègre dans des programmes socio-économiques tels que l’éducation, la santé, les opportunités économiques, pour n’en citer que quelques-uns.
À cet égard, dans le cadre du cadre global d’intervention pour les réfugiés, tous les étudiants réfugiés sont intégrés au système éducatif national. Le Gouvernement rwandais et le HCR mettent en œuvre la stratégie commune sur l’inclusion économique des réfugiés. Ceux-ci bénéficient d’un document de voyage et d’une carte de réfugié pour circuler librement et d’avoir accès à certains services.
Au nom du sous-comité des représentants permanents sur les réfugiés, Migrants et personnes déplacées dans leur propre pays de l’Union africaine, l’Ambassadeur Patrick Brima Kapua de la Sierra Leone et Représentant Permanent de son pays à l’UA, s’est réjoui que les délégués des communautés refugiées participent à la conférence.
« Le sujet de cette réunion est urgent et opportun. Aujourd’hui, l’Afrique accueille un nombre disproportionné de réfugiés et de personnes déplacées. Les problèmes de déplacement sont devenus longs, complexes et possèdent des implications massives sur l’économie, la situation politique et la situation de sécurité des pays d’accueil. On assiste à une tendance inquiétante à la réduction de l’espace d’asile et refoulement. Le thème de l’année 2019 de l’UA marque également les 50e et 10e anniversaires de Convention de l’OUA de 1969 sur les réfugiés et la Convention de Kampala, respectivement. Ces anniversaires nous offrent l’occasion de réfléchir à la manière dont leur prestation soutient et renforce la solidarité nationale, régionale et mondiale. Nous devons saisir cette occasion pour réaffirmer notre engagement en faveur de l’asile et notre détermination à trouver des solutions pour les personnes déplacées », a souligné l’Ambassadeur Kapua.
Il a relevé que le niveau de soutien technique et financier de la communauté internationale est minimal. L’Union africaine fait appel à la Communauté internationale afin qu’elle apporte des soutiens financiers et techniques durables, spécifiques et nouveaux.
«Nous, Africains, devons posséder nos problèmes et nos solutions. Nous devrions être inspirés par les Gouvernements et les communautés qui ont ouvert leurs portes aux réfugiés pour des décennies. Nous devrions être encouragés par la solidarité exemplaire manifestée par le Niger et le Rwanda. Nous disposons des cadres et des outils nécessaires pour soutenir, explorer et renforcer les approches régionales en matière de solutions et de solidarité. Je tiens à vous assurer que le sous-comité du COREP et ses Etats membres continueront à explorer les moyens de renforcer davantage ces efforts», a-t-il poursuivi.
Aujourd’hui, l’Afrique abrite le tiers des 70 millions de personnes déplacées de force dans le monde. Avec 8 millions réfugiés et environ 16 millions de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays (PDIP), plus que les continents les plus riches, l’Afrique a une plus grande part de responsabilité dans le soutien accordé aux personnes déplacées de force. (Fin)