
Le ministre congolais de la Justice, Constant Mutamba, a ordonné l’ouverture de poursuites judiciaires contre le Président honoraire de la RDC Joseph Kabila, ainsi que contre ses complices, soupçonnés de soutenir les rebelles de l’AFC/M23 qui ont conquis des pans entiers de territoire dans l’est de la RDC.
Dans un communiqué officiel, le ministre a donné instruction à l’auditeur général des Forces armées de la RDC (FARDC) et au procureur général près la Cour de cassation d’engager des poursuites contre l’ex-chef de l’État, qui a dirigé la RDC pendant 18 ans. Par ailleurs, il a ordonné la saisie de l’ensemble de ses biens mobiliers et immobiliers.
Le communiqué précise également que des mesures de restriction de mouvement ont été prises à l’encontre de tous les membres et responsables du PPRD, le parti de Joseph Kabila.
Parallèlement, le ministère de l’Intérieur a annoncé la suspension sur tout le territoire national des activités du Parti du PPRD dont Joseph Kabila est l’autorité morale.
Le 18 avril, Joseph Kabila, président honoraire et sénateur à vie, est arrivé à Goma, dans la province du Nord-Kivu, actuellement sous contrôle des rebelles de l’AFC/M23. Il a justifié son retour par la nécessité de contribuer à la recherche de solutions à la crise sécuritaire.
Dans une lettre adressée à Jeune Afrique le 8 avril, Joseph Kabila affirmait vouloir rentrer “sans délai” en RDC par sa « partie orientale » après six ans de silence, une année d’exil, et face à la dégradation de la situation sécuritaire.
Le régime au pouvoir à Kinshasa considère ce retour comme une preuve de sa collusion avec la rébellion, tandis que le PPRD dénonce des accusations politiques infondées visant à masquer l’échec du gouvernement actuel. (Fin)