Procès Munyemana à Paris pour génocide, 4 décembre 2023. J15

           Audition de Rose NIKUZE, partie civile.

           Audition de Bosco HABINEZA, détenu.

           Audition de Josépha MUJAWAYEZU.

           Audition d’Emmanuel NDAGIJIMANA, partie civile.

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Audition de madame Rose NIKUZE, citée par l’accusation, partie civile du CPCR, en visioconférence de Kigali.

Mme NIKUZE est une rwandaise Hutu habitante de Rango dont le mari Vénuste GASIRABO a été tué durant le génocide probablement le 23 mai, parce qu’il était Tutsi. Elle a néanmoins réussi à sauver ses 8 enfants, malgré les menaces, en les cachant dans un orphelinat et chez des voisins Hutu.

En ce qui concerne ce qui est arrivé à son mari, il est parvenu à se cacher dans la brousse pendant une partie du génocide mais il rentrait parfois chez eux pour reprendre des forces. C’est ainsi qu’il a été capturé par le « Japonais », Athanase et d’autres puis amené à la « maison 60 », où d’autres Tutsi avaient déjà été enfermés durant la nuit. Ces arrestations auraient été décidées la veille lors d’une réunion au bureau de secteur dont Mme NIKUZE a entendu parler par un certain Abdou aussi surnommé Toto.

Ce groupe de prisonniers de six hommes, dont un jeune, a ensuite été conduit au bureau de secteur que Sosthène MUNYEMANA aurait ouvert. Elle apprend que l’accusé en avait les clés par Rurangwa lors du son procès devant les gacaca. Selon la témoin, il aurait également été présent lors du transfert de ce groupe à la brigade de gendarmerie de Butare. Ce serait même l’accusé qui aurait fait venir le véhicule communal pour les transporter. Cela lui a été rapporté par Mme MUTETERI qu’elle a croisée en se rendant au bureau de secteur ce jour-là pour apporter de la nourriture.

Mme NIKUZE s’est rendue à la brigade pour apporter à manger à son mari. Les détenus étaient fatigués et avaient été frappés. Son époux avait des côtes cassées et lui a dit qu’il se préparait à mourir. Lors de sa seconde visite, on lui a dit qu’ils avaient été évacués la veille. Elle n’a jamais revu son mari et n’a pas pu l’enterrer car son corps n’a jamais été retrouvé.

Audition de monsieur Bosco HABINEZA, détenu, cité par l’accusation, en visioconférence de Kigali.

Monsieur HABINEZA est un Tutsi qui s’est enfui de Tumba dès le 23 avril 1994. Au début de son audition, il affirme avoir vu lui-même ce jour-là Sosthène MUNYEMANA charger des personnes, dont son père et un de ses frères, à bord d’un véhicule qui est parti du bureau de secteur pour les tuer.

Le président remarque que c’est quelque chose dont le témoin n’avait jamais parlé auparavant et celui-ci dit l’avoir déjà évoqué devant le juge d’instruction. Il se contredit ensuite en expliquant que son père et son frère n’ont été capturés que lorsqu’ils sont sortis de leur cachette en entendant les messages de pacification. Le président l’interrogeant sur cette divergence, monsieur HABINEZA répond qu’il faut tenir compte de son précédent témoignage.

Autre point de discordance, il dit aujourd’hui connaître monsieur MUNYEMANA car ils habitaient tous deux à Tumba, alors que dans ses précédentes auditions il déclarait ne pas le connaître.

Concernant ces contradictions, la défense met en évidence le fait que le témoin est actuellement en détention depuis 2019 pour des faits étrangers au génocide, alors qu’il déposait libre en 2011 lors de son audition devant la juge d’instruction française.

Déclarations de monsieur Sosthène MUNYEMANA

Monsieur MUNYEMANA reproche, notamment au président du CPCR, monsieur Gauthier, l’acharnement des associations de parties civiles contre lui. Il évoque des manifestations organisées à son travail à son encontre. Le président note que le CPCR n’existait pourtant pas encore à ces dates. Maître DUPEUX élève la voix et interpelle son client:  « Monsieur MUNYEMANA, je vous demande une réponse par OUI ou NON.  Est-il normal que monsieur Gauthier ne rapporte que des témoins à charge ? »  Comme un enfant devant son maître, l’accusé répond par la négative. Me Foreman, l’avocat du CPCR, se lève alors et apostrophe l’accusé:  «Vous, monsieur MUNYEMANA, combien de témoignages à charge avez-vous produits? N’avez-vous pas apporté que des attestations à décharge ? » Attirant ainsi l’attention sur la mauvaise foi de l’accusé dans les reproches qu’il adresse à monsieur Gauthier. Peu avant, maître BOURG était sorti de ses gonds en frappant des poings sur la table et en demandant à son client de répondre clairement à une question.

Concernant les déclarations d’Evariste Ntirenganya, monsieur MUNYEMANA constate qu’il n’a jamais cité son nom parmi la liste  des participants aux attaques qu’il a dressées. Il relève aussi des contradictions dans ses auditions. L’avocate générale observe que s’il n’apparait pas dans la liste des attaquants dressée par monsieur NTIRENGANYA, il est cité parmi les organisateurs du génocide à Tumba. Les discussions sur le thème étant prévues ultérieurement, le président interrompt les explications de l’accusé sur le fait que les personnes désignées comme telles sont seulement les membres du comité de crise, dont d’ailleurs il n’était pas membre à part entière.

Monsieur MUNYEMANA se serait procuré les clés du bureau de secteur après avoir appris que des gens avaient été tués le 22 avril alors qu’ils cherchaient refuge dans ce lieu. C’est lui qui a pris contact avec BWANAKEYE, rapporte l’accusé, contredisant la déclaration de Mme MUJAWAYEZU. Cependant il est globalement d’accord avec les propos de cette dame, notamment sur le fait que son mari RUGANZU est accusé à tort tout comme lui. Le président observe qu’en résumé, l’accusé demande à la Cour de croire tout ce qui va dans son sens et de tenir le reste pour faux.

Monsieur MUNYEMANA dit qu’il ne connaissait pas les personnes à qui il ouvrait le bureau de secteur pour les protéger mais qu’il n’a pas pu ouvrir au groupe de Rango comme le dit Mme NIKUZE car il aurait rendu les clés le 15 mai. Il reprenait le travail et l’arrestation de ces hommes serait postérieure à cette date. Selon lui, le groupe de KAGERUKA est le dernier à qui il a ouvert.

Quoi qu’il en soit, il nie catégoriquement avoir ouvert le bureau de secteur pour la sortie des personnes qui y auraient trouvé refuge. L’accusé n’aurait été chargé que de leur ouvrir pour qu’ils entrent et c’est BWANAKEYE qui était chargé de les faire sortir et d’organiser leur transfert vers un endroit sûr avec KANYABASHI. Néanmoins, il reconnaît au terme de l’audition avoir été présent lorsque BWANAKEYE a fait sortir le groupe de Vincent KAGERUKA.

Monsieur MUNYEMANA explique encore avoir été très vigilant lorsqu’il ouvrait le bureau de secteur et déclare n’avoir jamais remarqué une utilisation du bureau de secteur à d’autres fins que de protéger les Tutsi entre le 25 avril et le 15 mai 1994.

Il explique qu’une confusion est faite entre le bureau de secteur et la zone du secteur car au Rwanda on désigne souvent les lieux en se référant à des bâtiments connus. Ce n’est pas parce que les témoins disent avoir entendu que des gens étaient conduits au bureau de secteur que c’était le cas. Les tueurs ne passaient pas par le bureau de secteur mais se rendaient aux nombreuses fosses situées dans le secteur.

Monsieur MUNYEMANA affirme que si tout le monde avait fait sa petite part pour sauver des Tutsi comme lui, il n’y aurait pas eu de génocide.

Audition de madame Josépha MUJAWAYEZU, citée par la défense, selon le pouvoir discrétionnaire du président.

Madame MUJAWAYEZU, commence par déclarer qu’elle connaît bien monsieur MUNYEMANA et qu’en tant qu’amie de la famille, ce dernier ne peut qu’être innocent. « Il a fait des choses que peu de gens ont faites. Il a porté secours à des personnes qu’il ne connaissait pas et qui étaient chez moi. » Pour elle, l’accusé est un héros.

À la question de savoir si les témoins mentent, la témoin répond que, au Rwanda, tout le monde est coupable: « Si tu étais un intellectuel hutu, tu étais coupable. » Pour elle, les gens ont peur de contredire l’idéologie officielle: « Si tu n’étais pas pro-FPR, tu étais génocidaire. Quelqu’un comme MUNYEMANA était naturellement bon, tu ne peux pas en faire une marionnette. C’est pour cela qu’il s’est opposé aux miliciens. Le pouvoir actuel en veut à Sosthène MUNYEMANA qui ne partage pas ses idées.

La témoin habitait Tumba, pas très loin de chez l’accusé. Elle quittera le Rwanda en juillet (NDR. Elle ne parle pas de sa fuite mais comme elle évoque plus loin la présence de Tutsi dans les camps, on peut supposer qu’elle a fui par le Congo.) Pendant le génocide, elle était en contact régulier avec MUNYEMANA. Des gens étaient cachés chez elle et l’accusé le savait: c’était la belle-mère du cousin de son mari, gravement blessée et sortie des cadavres de Rango. Les tueurs l’avaient ramenée chez elle car elle leur avait promis de l’argent. Elle a fait appel à Sosthène MUNYEMANA pour qu’il l’aide à trouver la somme exigée (20 000 francs). Le médecin venait souvent voir la blessée. « Je ne peux pas le considérer comme un génocidaire » ajoutera-t-elle.

Sur questions de monsieur le président, la témoin confirme qu’elle a participé à la réunion du 17 avril au cours de laquelle a été organisé le système de rondes. Hutu et Tutsi y participaient au début. Par contre, il n’a pas été question d’installer des barrières. Elle ne sait pas si Sosthène MUNYEMANA était là car il y avait beaucoup de monde. Par contre, il n’y avait pas de barrières à proximité immédiate de chez le docteur. Ni avant, ni après le génocide, le témoin n’a entendu un mot de travers contre les Tutsi de la part de l’accusé. Pour elle, il y avait deux situations concernant la population: il y avait ceux qui fuyaient les miliciens et ceux qui fuyaient le FPR. Même des Tutsi fuyaient le FPR.

Le bureau de secteur? « Il y avait beaucoup de gens autour. A un moment donné, le bureau a été ouvert et la nuit des miliciens sont venus chercher de jeunes personnes pour les tuer. Ceux qui étaient enfermés étaient là pour être protégés. » Monsieur le président fait remarquer au témoin que ce n’est pas l’avis de Vincent KAGERUKA: les gens qui étaient enfermés attendaient leur exécution. Le témoin ne partage pas du tout cet avis. Pour elle, on n’a pas forcé les Tutsi à entrer dans le bureau. « Je sais que Sosthène MUNYEMANA avait la clé. Les gens lui faisaient confiance » , ajouta-t-elle.

Les idées politiques de l’accusé? Il voulait un changement démocratique mais il n’appartenait pas au MDR Power.

Quant à elle, elle a bien apporté à manger à deux jeunes filles au bureau de secteur. Elle leur donnait la nourriture par la fenêtre. Elle écoutait Radio Rwanda, mais pas la RTLM.

Alors que Sosthène MUNYEMANA s’était rendu chez un homme qui voulait se suicider, des miliciens lui auraient dit: «  Nous sommes en train de tuer les gens du FPR et vous vous les soignez? »

Le témoin affirme qu’on devrait décerner une médaille à Sosthène MUNYEMANA pour tous les actes de bravoure qu’il a accomplis. Pendant deux ans, après le génocide, MUNYEMANA était considéré comme un héros. Des instructions auraient alors été données par des gens qui n’étaient pas de Tumba pour le diaboliser:  «Si tout le monde avait fait comme lui, il n’y aurait pas eu de génocide. »

A la question de maître TAPI qui demande quel intérêt les Tutsi auraient eu de s’opposer au FPR, le témoin répond que dans les camps il y avait des Tutsi (NDR. Le témoin semble ignorer que les militaires et les miliciens qui ont fui au Congo ou ailleurs ont entraîné avec eux une forte population, Hutu comme Tutsi, comme bouclier humain.) Pour elle, le Tutsi n’était pas l’ennemi du pays, c’était le FPR! A MURAMBI, les Tutsi ont été rassemblés pour y être exécutés, lui rappelle l’avocat. Elle n’a jamais entendu parler de Murambi!

Sur questions de l’avocate générale, le témoin précise que la dénommée Rose s’est réfugiée chez elle car elle était l’épouse du cousin de son mari qui était lui-même menacé pour des raisons politiques. Pour elle, les rondes ont cessé après le 21 avril, ce que démentent beaucoup de témoins, l’accusé lui-même.

Madame Sophie HAVARD lui fait remarquer que le témoignage qu’elle a donné en faveur de MUNYEMANA devant la CNDA était en contradiction avec celui du docteur, ce qui lui ôte toute crédibilité.

Sur questions de maître BOURG, le témoin déclare que si SEKWARE a fait des déclarations à charge alors que l’accusé lui était venu en aide plusieurs fois, c’est qu’on lui a dit de le faire. Quant à Vincent KAGERUKA, il n’est ni plus ni moins qu’un menteur et un escroc.

Maître DUPEUX en rajoute une couche:  « Spéciose était Tutsi et MUNYEMANA est venu la soigner. Si les miliciens l’avaient appris, quelles en auraient été les conséquences? « C’était très dangereux » réplique le témoin. L’avocat a obtenu la réponse qu’il voulait. (NDR. MUNYEMANA est bien un héros!)

Audition de monsieur Emmanuel NDAGIJIMANA, témoin cité à la demande de Survie, partie civile.

Le témoin, qui n’a jamais été entendu au cours de la procédure, commence par évoquer des faits qui se sont déroulés à l’hôpital. Monsieur le président lui fera remarquer que l’accusé a obtenu un non-lieu pour ces faits. Évoquant la réunion du 17 avril, il ajoute que c’est son grand frère qui y était et qui lui a rapporté les propos de MUNYEMANA: il fallait tuer les Tutsi.

Monsieur NDAGIJIMANA raconte ensuite qu’un groupe de six personnes est venu chez eux en menaçant de détruire la maison s’ils n’ouvraient pas. C’était en fait chez son frère NDAMAGE Tharcisse. C’est MUNYEMANA qui était le chef de l’équipe.

Dernier événement: deux de ses frères ont été emmenés au bureau du secteur pour y être protégés. Personne ne les reverra. De son côté, il est allé se réfugier dans une famille de Cyarwa, le secteur tout près de Tumba. Sosthène MUNYEMANA serait venu à la tête d’un groupe de tueurs. Avec de deux miliciens qu’il avait payé, il a pu fuir au Burundi.

Monsieur le président fait remarquer au témoin qu’il est le seul à évoquer la tenue d’une réunion le 19 avril. Il s’étonne aussi qu’il se soit décidé si tard à témoigner. Monsieur NDAGIJIMANA dira qu’il était à Kigali et qu’il n’a pas suivi ce qui se disait à Tumba. Et puis, comme il avait perdu six frères et sœurs, c’était difficile pour lui de témoigner. Un témoignage que MUNYEMANA contestera en bloc, bien sûr.

Lecture d’un certain nombre de documents.

À la demande de l’accusation, le président accepte que soient lus des extraits de Jean KAMBANDA à l’Université Nationale du Rwanda le 14 mai 1994, discours dans lequel il demande aux intellectuels de s’engager davantage dans le génocide et dans la formation au maniement des armes, regrettant qu’il y ait si peu de barrières à Butare.

Suivra l’intervention du docteur Eugène RWAMUCYO, après celle du recteur NTAHOBARI dans lequel il déclare que l’université soutient le gouvernement. RWAMUCYO est le responsable du Cercle des Intellectuels de Butare. (NDR. Eugène RWAMUCYO est déféré devant la cour d’assises pour génocide mais son procès n’est pas encore fixé au calendrier de cette instance judiciaire. Il est poursuivi en justice depuis une plainte déposée par le CPCR). Dans l’Agenda de Jean Kambanda, qui sera évoqué un peu plus loin, il est indiqué que RWAMUCYO s’exprimait au nom de quatre partis politiques: le MRND, le MDR, la CDR et le PSD.

Alphonse KAREMERA prononcera à son tour une allocution dans laquelle il se déclare d’accord avec les autres.

Seront lus ensuite des extraits de l’audition de Vincent NTEZIMANA, professeur jugé en Belgique au printemps 2001 et condamné à 15 ans de prison. Il reproche à RWAMUCYO d’avoir voulu parler au nom de l’APARU dont il est président.

Une autre lecture sera consacrée aux déclarations de MUNYEMANA devant l’OFPRA le 20 septembre 2006. La série des lectures se terminera par celle des déclarations de Alphonse KAREMERA.

Monsieur MUNYEMANA est alors invité à réagir à ces différents documents dont il vient d’être question. Il déclare n’avoir pas du tout adhéré au discours de Jean KAMBANDA. Il s’est abstenu d’intervenir. C’est là qu’il a commencé à prendre conscience de la « dérive » du Premier Ministre. Il ajoute que KAREMERA, d’accord avec RWAMUCYO, n’était pas le porte-parole du MDR au sein du Cercle des Intellectuels. L’accusé affirme de nouveau que tous ces intellectuels étaient des gens de Huye alors que lui résidait à Tumba. Il faisait d’ailleurs l’objet de menaces.

Sur question de maître FOREMAN, l’accusé confirme que le Cercle des Intellectuels n’était pas à l’origine de cette rencontre. Il n’a eu connaissance de cette réunion que par voie d’affichage. KAMBANDA ne l’a pas du tout informé de son intervention. Il se dit en contradiction totale avec RWAMUCYO. « Le discours de KAREMERA était une copie conforme de ceux de KAMBANDA et RWAMUCYO, et il ne vous dit rien, insiste l’avocat? Et c’est lui que vous allez chercher comme témoin de moralité? »

Puis, en fin de journée, seront évoqués les propos d’un autre médecin de Butare, monsieur BUGINGO, à la demande de maître DUPEUX. Ce médecin tutsi ne tarit pas d’éloges à l’égard de l’accusé: « Après le multipartisme, Sosthène MYNYEMANA avait adhéré au MDR. Ce n’était pas un extrémiste. Il était apprécié de ses étudiants. » Il ne dira pas la même chose de RWAMUCYO.

La série des lectures se terminera par le témoignage de Rony ZACHARIAS, de l’association Médecins Sans Frontière, qui raconte comment des malades de l’hôpital ont été évacués et tués. Il évoque aussi les difficultés qu’il a eues pour rejoindre la frontière du Burundi où il traverse plus d’une vingtaine de barrières auprès desquelles gisent des cadavres. (NDR. Le docteur ZACHARIAS avait longuement témoigné au procès des « Quatre de Butare » au printemps 2001 à Bruxelles, procès auquel mon épouse et moi-même avons assisté pendant plusieurs jours.). (Fin).

Dossier réalisé par Alain GAUTHIER, président du CPCR ; Margaux MALAPEL, bénévole ; et Jacques BIGOT, présentation et notes.