Procès pour génocide de Bucyibaruta à Paris. 18 mai 2022. J8

Mémorial de Kibeho

  • Audition de monsieur Innocent BAKUNDUKIZE, en visioconférence. détenu à la prison de Mpanga.
  • Audition de madame Théodette MUKAMURARA, rescapée de l’école Marie-Merci. Partie civile.
  • Audition de monsieur Second TWAKIRAMUKIZA, rescapé de l’église de Kibeho. Partie civile.
  • Audition de madame Agnès KAMAGAJU, rescapée de Kibeho. Partie civile.

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A la reprise, il est procédé au remplacement d’un juré qui doit cesser sa mission pour des raisons de santé.

Audition de monsieur Innocent  BAKUNDUKIZE, en visioconférence. détenu à la prison de Mpanga.

Déclaration spontanée :

Ce que je sais sur BUCYIBARUTA Laurent, au moment du génocide, il était préfet. Je sais que c’était un homme calme et posé, qui respectait la législation du pays. Je l’ai rencontré lorsqu’il me faisait prêter serment pour devenir bourgmestre de la commune de MUBUGA. C’était en juin 1994. C’est à ce moment-là que j’ai prêté mon serment d’être à la tête de MUBUGA. Je remplaçais alors le bourgmestre NYIRIDANDI Charles qui venait de décéder. C’est Laurent BUCYIBARUTA qui m’a fait prêter serment en sa qualité de préfet de GIKONGORO. Avant, il m’avait invité dans son bureau, m’informant que le gouvernement intérimaire m’avait nommé bourgmestre de la commune de MUBUGA. C’est à ce moment-là que le préfet m’a dit que je devais me présenter à la population au mois de juin. C’était en période de guerre, le pays était pris par les militaires du FPR [1]. À ce moment-là, les gens étaient en train de fuir en masse. C’est à cette époque-là que j’ai vu pour la dernière fois le préfet Laurent BUCYIBARUTA.

Président : quel a été votre parcours personnel ? Si j’ai bien compris, vous avez démarré votre carrière en tant que fonctionnaire, agronome à la commune de MUBUGA ?

Innocent BAKUNDUKIZE : c’est exact, j’ai commencé mes activités professionnelles en 1977 comme agronome de MUBUGA.

Président : vous y restez à peu près 2 ans ?

Innocent BAKUNDUKIZE : oui, juste après, je suis devenu agronome de la sous-préfecture de MUNINI

Président : ça c’est de 1980 à 1982 ?

Innocent BAKUNDUKIZE: c’est exact

Président : ensuite vous êtes désigné bourgmestre de la commune de MUBUGA

Innocent BAKUNDUKIZE: c’est exact, de 1982 à 1987

Président : qui vous a proposé pour exercer ces fonctions ?

Innocent BAKUNDUKIZE: je ne saurai pas dire. J’ai d’abord été agronome de cette commune, d’où j’étais originaire.

Président : vous étiez connu de tout le monde à cette époque, vous faisiez partie du MRND [2] ?

Innocent BAKUNDUKIZE : c’est exact

Président : pourquoi êtes-vous désigné bourgmestre de la commune en 1982? Et ces fonctions cessent en 1987 ?

Innocent BAKUNDUKIZE : à l’époque, le critère était qu’on choisissait des gens originaires de telle ou telle commune ou alors des personnes qui y résidaient. On tenait compte de leur comportement.

Président : vous vous êtes porté candidat pour être bourgmestre ?

Innocent BAKUNDUKIZE : je ne l’avais pas demandé. Je ne sais pas qui l’a suggéré. À l’époque on ne demandait pas votre avis, on regardait juste le comportement de la personne.

Président : c’est parce qu’on l’a observé, qu’on l’a estimé apte à exercer les fonctions de bourgmestre ?

Innocent BAKUNDUKIZE : à l’époque, il y avait comme un programme gouvernemental qui désignait comme bourgmestre les agronomes dans le but de faire augmenter les activités agricoles de la commune. Je crois que c’est ce critère qui a prévalu.

Président : donc, selon vous, c’est seulement vos qualités professionnelles qui ont prévalu ? Quoi de vos activités politiques ?

Innocent BAKUNDUKIZE : à l’époque, quand j’étais bourgmestre, j’étais en même temps président de la commune du parti MRND.

Président : donc bourgmestre et président de la section locale du MRND?

Innocent BAKUNDUKIZE: c’était le système de l’époque

Président : en vigueur avant le multipartisme ?

Innocent BAKUNDUKIZE : oui

Président : à cette époque, vous avez connu Laurent BUCYIBARUTA en tant que bourgmestre de MUSANGE ou sous-préfet ?

Innocent BAKUNDUKIZE : je l’ai connu quand il était sous-préfet à la préfecture.

Président : quel poste ?

Innocent BAKUNDUKIZE : à l’époque il était chargé des affaires administratives et politiques

Président : il était à GIKONGORO ?

Innocent BAKUNDUKIZE : sous-préfet à GIKONGORO, chargé des affaires administratives et politiques. SI je me rappelle bien, il était sous-préfet attaché au respect de la loi.

Président : pourquoi cessez-vous vos fonctions de bourgmestre ?

Innocent BAKUNDUKIZE : j’ai cessé mes activités de bourgmestre en 1987 à l’expiration de mon mandat de 5 ans

Président : que devenez-vous ?

Innocent BAKUNDUKIZE : j’ai continué mes activités d’agronome mais cette fois-ci dans l’usine à thé de MATA, dans l’ancienne commune de RWAMIKO.

Président : votre successeur en 1987 est Charles NYIRIDANDI ?

Innocent BAKUNDUKIZE : oui

Président : Charles NYIRIDANDI fait aussi parti du MRND ?

Innocent BAKUNDUKIZE : oui, le système était tel que le bourgmestre était aussi le président du parti au niveau communal

Président : que pouvez-vous dire de vos activités d’agronome à l’usine à thé ? Elles durent jusqu’à ce que vous soyez à nouveau bourgmestre ?

Innocent BAKUNDUKIZE: je suis resté agronome de l’usine à thé de MATA jusqu’en juin 1994 jusqu’à ma nomination en tant que bourgmestre

Président : le président de l’usine à cette époque était Juvénal NDABARINZE?

Innocent BAKUNDUKIZE : c’était lui

Président : que pouvez-vous nous dire à son sujet ?

Innocent BAKUNDUKIZE : je ne vois rien d’autre à dire à part qu’il était notre chef en tant que directeur de l’usine

Président : c’était une personnalité originaire du Nord du RWANDA, il était lié à la famille du Président Juvénal HABYARIAMANA ou de sa femme ?

Innocent BAKUNDUKIZE : je sais qu’il était originaire du Nord du pays. En ce qui concerne la filiation avec HABYARIMANA ou son épouse, je n’en sais rien ?

Président : Juvénal NDABARINZE était un homme politiquement engagé ?

Innocent BAKUNDUKIZE : à y voir de près, on constate que ce sont ces gens qui étaient originaires du Nord qui étaient beaucoup dans la politique et qui dirigeaient.

Président : est-ce que ses activités politiques l’ont mené à soutenir l’entrainement militaire de jeunes ? Vous avez été informé de ce genre d’activités ?

Innocent BAKUNDUKIZE : ce que je sais, c’est qu’à MATA, il y avait des militaires de l’école des sous-officiers qui y entrainaient des jeunes dans le but de les envoyer se battre au front.

Président : mais l’usine à thé de MATA n’est pas une école militaire. Quel lien entre l’usine à thé et l’école militaire ?

Innocent BAKUNDUKIZE : on avait exproprié la population pour y installer un camp militaire, même avant l’attaque du FPR.

Président : mais le camp militaire ne dépend pas de l’usine à thé de MATA ? Les jeunes qui sont allés suivre une formation militaire n’étaient pas militaires eux-mêmes ? Est-ce que les jeunes envoyés là-bas étaient envoyés aussi pour des raisons d’ordre politique ? Par engagement politique ?

Innocent BAKUNDUKIZE : même avant, on formait des militaires démobilisés. Par après, avec l’attaque du FPR, on a commencé à informer des gens qu’on voulait les envoyer au front pour se battre.

Président : les jeunes formés dans ce camp étaient Hutu ou Tutsi ?

Innocent BAKUNDUKIZE: c’était des Hutu puisque l’armée était en général composée de Hutu

Président : que pouvez-vous nous dire des changements entrainés par le multipartisme ?

Innocent BAKUNDUKIZE : il y a eu des changements. Du temps du parti unique, on n’était pas libre, pas d’émancipation. Avec l’avènement du multipartisme, chacun a pu adhérer au parti politique de son choix. Généralement, tout ceci a été accompagné de troubles. Il y a eu une période de racolage, des personnes qu’on prenait de force d’un parti pour qu’ils adhèrent à un autre parti.

Président : c’est le Kubohoza ?

Innocent BAKUNDUKIZE: oui

Président : à cette époque, le bourgmestre de MUBUGA a fait l’objet de pressions ?

Innocent BAKUNDUKIZE: à l’époque, les bourgmestres du MRND subissaient des pressions pour qu’ils soient débauchés.

Président : Charles NYIRIDANDI a changé de parti ?

Innocent BAKUNDUKIZE : non il est resté membre du MRND

Président : vous, vous avez changé de parti ?

Innocent BAKUNDUKIZE : moi j’ai changé pour adhérer au PSD.

Président. : Il y a eu beaucoup de troubles comme vous l’avez dit à cette époque. Vous vous souvenez du sous-préfet Damien BINIGA ?

Innocent BAKUNDUKIZE : je me souviens de lui, il était sous-préfet de MUNINI. Il était lui aussi membre du MRND

Président : il a fait face à des situations difficiles ?

Innocent BAKUNDUKIZE: c’était quelqu’un de très virulent pour le MRND, il ne s’entendait pas bien avec les autres partis. Chacun voulait avoir le maximum d’adhérents.

Président : est-ce qu’à un moment, les tensions ont été telles qu’il a dû fuir ?

Innocent BAKUNDUKIZE : tout le monde a fui

Président : je ne parle pas de fuir en 1994, mais avant ?

Innocent BAKUNDUKIZE : non, il a toujours résidé là-bas.

Président : nous verrons qu’un certain nombre de documents font état de troubles et que le sous-préfet BINIGA a dû partir à KIGALI car il ne se sentait pas en sécurité. Il y a aussi un certain nombre d’assassinats d’hommes politiques à cette époque. Qu’en savez-vous ?

Innocent BAKUNDUKIZE: dans notre localité je ne vois pas qui a été tué mais ailleurs il y en a eu.

Président : je vais être plus précis. Vous avez dit que vous étiez du PSD, vous vous souvenez de Félicien GATABAZI ?

Innocent BAKUNDUKIZE: oui j’allais justement parler de lui, il est mort à cause de ces troubles-là. Il était parmi les membres du PSD au niveau national.

Président : c’était en effet un dirigeant du PSD au niveau national et sauf erreur de ma part, ministre des transports ?

Innocent BAKUNDUKIZE : oui

Président : quand a-t-il été assassiné et pourquoi ?

Innocent BAKUNDUKIZE : je ne me souviens pas des dates. Il a été victime de la politique, ce sont des choses dont j’ai entendu parler.

Président : apparemment, il a été assassiné le 21 février 1994. À la suite de cet assassinat, il y a un autre assassinat, celui de Martin BUCYANA ?

Innocent BAKUNDUKIZE : oui

Président : que savez-vous de cet assassinat ? Où, par qui, comment ?

Innocent BAKUNDUKIZE : ce que je sais c’est qu’il est mort dans le cadre de ses activités de partisan. Il était aussi président du CDR [3]. (NDR. Tué près de Butare en représailles de l’assassinat de Félicien GATABAZI.)

Président : on peut décrire le parti CDR comme extrémiste Hutu ?

Innocent BAKUNDUKIZE: oui

Président : vous souvenez-vous s’il y a eu des troubles dans la préfecture de GIKONGORO à la suite de ces assassinats ?

Innocent BAKUNDUKIZE: je n’en connais pas.

Président : est-ce qu’il y a eu, avant avril 1994, des conflits entre Hutu et Tutsi ? Donc d’ordre ethnique.

Innocent BAKUNDUKIZE : dans la localité où j’habitais, il n’y en a pas eu. Tout ce que je sais c’est que de Tutsi ont été arrêtés au début de l’attaque du FPR car ils étaient complices.

Président : donc ça c’était en 1990 ?

Innocent BAKUNDUKIZE : oui

Président : donc vous nous dites qu’en 1994, la situation est calme ?

Innocent BAKUNDUKIZE : la situation était calme, la cohabitation des gens était pacifique. Par contre les troubles commencent après la mort du Président HABYARIMANA.

Président : que pouvez-vous dire sur la façon dont les troubles vont se développer après la mort du Président HABYARIMANA ?

Innocent BAKUNDUKIZE : après sa mort, on a passé un communiqué comme quoi tout le monde devait rester à la maison, Hutu comme Tutsi. Mais dans la commune voisine de RWAMIKO, on a commencé à incendier des maisons.

Président : quand ?

Innocent BAKUNDUKIZE : l’avion est tombé le 6 et vers le 8/9, dans la localité citée, on a entendu que les domiciles des Tutsi étaient incendiés.

Président : avez-vous vu à cette époque-là des Hutu prendre les armes et attaquer leurs voisins Tutsi ?

Innocent BAKUNDUKIZE : c’était la guerre qui régnait et les informations venant de MURAMBA disaient que la CDR était en train d’incendier les maisons des Tutsi.

Président : des employés de l’usine à thé de MATA ont participé à ces premières attaques ?

Innocent BAKUNDUKIZE : non

Président : que faisaient les employés de l’usine à thé de MATA ?

Innocent BAKUNDUKIZE : eux aussi restaient chez eux pendant cette période.

Président : par exemple Thomas GAKUMBA, Callixte NDAYISABA,  Ildephonse, Philippe KIMONYO, Julien, Vincent MUVINI, tous ces gens sont restés chez eux tranquillement ?

Innocent BAKUNDUKIZE : c’est le personnel qui travaille avec moi à l’usine. Ils habitaient des logements de fonction, sur place ; alors que moi je travaillais dans la plantation de thé mais je rentrais chez moi dans le secteur KIBEHO.

Président : donc vous ne savez pas ce qu’ils ont fait ?

Innocent BAKUNDUKIZE : je ne sais pas ce qu’ils ont fait pendant cette période.

Président : est-ce vous êtes sorti de chez vous à un moment, est-ce que vous avez vu quelque chose ?

Innocent BAKUNDUKIZE : il y a eu une réunion au secteur KIBEHO, organisée par le bourgmestre Charles NYIRIDANDI ainsi que le conseiller de secteur KIBEHO, Mathias GASHUMBA. Nous y avons participé ainsi que la population du secteur parce qu’il y avait également des Tutsi qui avaient trouvé refuge à la paroisse de KIBEHO. Certains de ces Tutsi ont participé à la réunion.

Président : qu’est-ce qu’il s’est dit à cette réunion ?

Innocent BAKUNDUKIZE: on nous a dit que nous devions assurer la sécurité, faire des rondes afin de repousser ces attaques venant des autres secteurs.

Président : attaques de qui ?

Innocent BAKUNDUKIZE : c’était pour repousser les attaques de MURAMBA pour que ces troubles n’arrivent pas chez nous.

Président : mais qui attaque qui ?

Innocent BAKUNDUKIZE : comme on avait commencé à incendier les maisons des Tutsi à MURAMBA, les Tutsi de chez nous avaient eu peur et se sont enfuis à la paroisse. C’est la raison pour laquelle nous les avions convoqués à la réunion, pour repousser les attaques.

Président : lors de cette réunion on convoque les Tutsi pour leur dire « On va faire des rondes ensemble pour éviter que vous soyez attaqués », c’est ça ?

Innocent BAKUNDUKIZE : oui c’est ça car les Tutsi de chez nous n’avaient pas encore été attaqués, les troubles étaient encore localisés à MURAMBA.

Président : je suppose que pendant cette réunion on a expliqué que les Tutsi n’étaient pas l’ennemi ?

Innocent BAKUNDUKIZE : on n’en a pas parlé.

Président : pourquoi, alors que justement les gens s’enfuient ?

Innocent BAKUNDUKIZE : parce que ces troubles étaient encore localisés à MURAMBA, pas chez nous et on considérait qu’on pouvait régler ça ensemble.

Président : donc si on est ensemble on ne considère pas le Tutsi comme ennemi ?

Innocent BAKUNDUKIZE : chez nous, nous pensions que nous étions pareil, tous les mêmes. On entendait que c’était les CDR qui brûlaient les maisons, il n’y en avait pas chez nous.

Président : il va y avoir des troubles à KIBEHO et pourquoi ?

Innocent BAKUNDUKIZE: les troubles sont arrivés à KIBEHO car les gendarmes étaient à ce lieu-là à MURAMBA et d’autres à  MUNINI. Ces gendarmes sont venus nous dire que les Tutsi venus trouver refuge chez nous étaient là avec le plan de nous attaquer.

Président : c’est en effet ce qu’il a indiqué dans sa déclaration – D10365.

Innocent BAKUNDUKIZE : oui

Président : que se passe-t-il ensuite ?

Innocent BAKUNDUKIZE : on nous a dit de chasser ces Tutsi qui avaient trouvé refuge à KIBEHO

Président : « chasser », que cela veut dire ?

Innocent BAKUNDUKIZE : les déloger de là pour partir ailleurs

Président : pour les « déloger », il fallait s’équiper, s’armer ?

Innocent BAKUNDUKIZE : nous devions nous équiper d’armes traditionnelles

Président : c’était la façon de chasser ou tuer ?

Innocent BAKUNDUKIZE: ils nous avaient demandé de les chasser. C’était une confrontation car ils n’allaient pas se laisser chasser comme ça, c’était un combat entre nous et eux.

Président : c’est les Tutsi qui ont provoqué ce combat ? Qui est le responsable de cet affrontement ?

Innocent BAKUNDUKIZE : ce sont des Hutu qui ont commencé ces combats car les Hutu ont attaqué.

Président : quand ils attaquent, leur but c’est quoi ? Chasser ou tuer ?

Innocent BAKUNDUKIZE: le but était de les chasser mais cela a changé car ils se défendaient donc cela s’est transformé en tuerie.

Président : j’imagine que si je vois des attaquants Hutu avec des armes traditionnelles, si je suis Tutsi c’est peut-être normal que je me défende ?

Innocent BAKUNDUKIZE: oui c’est ça. Cette fois-là ils nous ont repoussés, ils ont été plus forts que nous, nous avons fait demi-tour.

Président : quel a été le rôle des gendarmes, des autorités administratives, de l’usine à thé ?

Innocent BAKUNDUKIZE : le rôle des gendarmes est que ce sont eux qui nous ont conduits dans cette attaque. Ils étaient armés de fusils. Le rôle des autorités, bourgmestres, gendarmes ou policiers communaux, ils étaient tous dans l’attaque.