Photo groupe des participants
L’Association de Coopération, de Recherche et de Développement (ACORD) Branche du Rwanda, a organisé un atelier d’une journée pour des associations de femmes œuvrant pour la protection de l’environnement et la réduction de l’impact négatif du changement climatique, selon le Directeur de ACORD/Rwanda, François Munyentwari.
« L’objectif de cet atelier est de réunir les associations de la Société Civile pour leur parler d’un important problème de lier le changement climatique et ses effets sur les femmes et les filles. Il n’a pas été nécessaire de réaliser une étude approfondie. L’important est de comprendre la nature du problème, partir de la réalité du problème, et non de l’étude, et ainsi lier le changement climatique et les problèmes auxquels font face les femmes et les filles. Le constant est que la majorité de femmes, 70 % à 80 %, prestent dans l’agriculture. On devrait leur accorder plus d’importance ici, surtout que l’agriculture constitue pour 20 % de la pollution de l’atmosphère. Les femmes souffrent des effets nocifs des pesticides utilisés dans l’agriculture. Ce sont elles qui cherchent l’eau et le bois pour la cuisson des aliments. Un tel atelier s’avère alors opportun pour faire le contour des problèmes et arrêter de stratégies », a-t-il indiqué.
Le Directeur de ACORD/Rwanda, François Munyentwari
Il a tenu ces propos lors de l’ouverture d’un atelier regroupant trente femmes et vingt hommes issus des organisations de la Société Civile, du Parlement, des directions des écoles secondaires, et des médias, et qui se penche sur les liens entre Genre, Environnement et Climat (GEC). C’est cela l’objectif du présent projet dénommé « Projet FACE » ou Programme Féministes pour des Alternatives Climat et Environnement.
A la question de savoir ce qui est préconisé pour protéger les femmes œuvrant dans le secteur agricole et exposées aux pesticides issues des industries, avec des conséquences sur leur santé reproductive, Munyentwari répond que ces femmes doivent être en première ligne dans la recherche des solutions, au lieu que ce soit les hommes qui proposent ces solutions.
« Les femmes sont dans la cuisine pour préparer les repas de la famille. Elles cherchent et utilisent le bois de chauffage. Elles coupent les forêts. Elles puisent de l’eau. Elles sont exposées à beaucoup de dangers dont les viols, les inondations destructrices, la faim en famille. Notre rôle est de les préparer à témoigner sur des problèmes visibles. Les hommes doivent avoir confiance que leurs épouses proposent les meilleures solutions dans cette rencontre. Ce que l’on demande aux femmes est aussi ce qui est demandé aux hommes afin qu’on trouve des réponses à la protection de l’environnement et de la biodiversité », a poursuivi le Directeur de ACORD/Rwanda.
Il a ajouté que ce qu’on attend du Ministère de l’Agriculture et des Ressources Animales (MINAGRI) est d’harmoniser les politiques actuelles visant une plus grande productivité de la récolte tout en protégeant l’environnement, les ressources naturelles et les droits menacés des femmes. Le MINAGRI n’est pas invité dans l’atelier, car les associations de la Société Civile ont préféré d’abord échanger entre elles.
Vue partielle des participants dans la salle.
Sélectionner les projets des associations
Dans la suite, l’on sélectionne les projets que présentent ces associations et qui sont liés au genre et au changement climatique.
Une association peut présenter un projet valant 20 millions Frw pour ses activités afin de réduire l’impact du changement climatique.
Parmi les bailleurs de ces projets, l’Agence Française de Développement (AFD) est le premier sponsor qui a fourni environ 6 millions d’euros pour démarrer des projets sur le même thème dans 14 pays africains.
Le Rwanda bénéficiera d’une enveloppe de 800 mille euros de ces fonds pour les trois prochaines années.
Les projets présentés ont trait à :
-La recherche des réponses durables aux défis du changement climatique ;
-L’utilisation de moins de charbon de bois pour la cuisson des aliments ;
-La bonne utilisation des eaux de pluie ;
-Le recours aux bonnes semences ;
-Le recours aux fertilisants organiques ;
-L’utilisation des pesticides non dangereuses pour l’environnement.
Notons que ces projets exigent que les hommes rejoignent les femmes dans la mise en œuvre de ce programme afin que le ménage soit bien protégé des effets néfastes du changement climatique.
« Nous voulons que les hommes et les femmes travaillent ensemble pour le succès du projet. Nous voulons mobiliser plus de fonds auxquels auront accès des nombreuses associations », a promis Munyentwari. (Fin)