By Khalid Cherkaoui Semmouni (photo), Enseignant à la Faculté de Droit à Rabat et à l’ISIC
Ces derniers jours, nous avons constaté un nouvel élan dans les relations maroco-françaises. La déclaration du Ministre Français de l’Europe et des Affaires Étrangères, Jean Yves Le Drian, jeudi dernier, lors d’un entretien en visioconférence, avec son homologue Marocain, M. Nasser Bourita, au sujet de la qualité de la coopération sécuritaire entre la France et le Maroc et la réitération de la position de soutien de son pays au Plan d’Autonomie marocain pour le Sahara, nécessite une lecture plus approfondie.
Aucun ne pourrait douter aux relations bilatérales très denses et historiques entre la France et le Maroc, malgré les groupes de lobbing en France, comme par exemple les partis politiques à tendance nationaliste et les médias, et l’attachement de la France aux positions de l’Union Européenne, qui ont influé sur ces relations pendant les dernières années.
En effet, la coopération sécuritaire entre les deux pays, notamment en matière de lutte contre le terrorisme, a joué un rôle principal dans leur rapprochement pour donner un nouvel élan à la diplomatie franco-marocaine et consolider les relations.
Or, la coopération franco-marocaine dans le domaine de la lutte contre le terrorisme a déjà fait ses preuves. Les autorités françaises ont pu interpeller cinq femmes, soupçonnées d’avoir voulu commettre des actes terroristes , le 4 avril à Béziers dans le sud de la France , sachant que la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST) au Maroc a fourni des informations précises et détaillées à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) en France, avant de procéder à l’arrestation des présumées.
A rappeler aussi qu’en novembre 2015, les services de la DGST ont joué le même rôle pour neutraliser des auteurs des attentats de Paris, principalement le belgo-marocain Abdelhamid Abaaoud, organisateur présumé des actes terroristes qui ont endeuillé la France.
On peut dire que l’approche sécuritaire anticipatrice a permis au Maroc de jouir d’une reconnaissance mondiale en la matière, d’autant plus, la DGST occupe actuellement une position privilégiée au sein de la communauté international, ce qui a conduit plusieurs pays pour établir des coopérations avec le Maroc en matière d’échanges d’informations et d’expertises et alerter sur les dangers terroristes pouvant menacer ces pays.
D’autre part, faut-il dire, les précieux renseignements fournis par les services de la DGST du Maroc à leur homologue français pour entreprendre des actions anticipatives afin d’éviter des attentats terroristes ont rendu service à la diplomatie marocaine ?
En effet, le Maroc et la France souhaitent ainsi approfondir leurs relations politiques, économiques, culturelles, de même que leur coopération en matière de lutte contre le terrorisme , sachant que pour le Maroc, le rapprochement avec la France constitue un choix fondamental de politique étrangère.
Dans ce contexte, le parti de la majorité présidentielle ” La République En Marche” (LREM) a décidé de créer ses deux comités à Dakhla et Agadir dans le cadre du renforcement du maillage du parti dans la circonscription du Maghreb et de l’Afrique de l’Ouest.
Or, la création du comité de LREM à Dakhla, situé dans les provinces du Sud marocain, est très significative de point de vue politique, d’où on peut prévoir que le moment d’ouverture d’un Consulat Général par la France dans la ville de Dakhla n’est pas loin.
Il est certain que l’ouverture d’un Consulat français à Dakhla fera « honneur » à la profondeur des relations entre le Maroc et la France qui se sont réchauffées de plus belle.
Le Maroc est un précieux allié stratégique et un partenaire incontournable de la France, que ce soit sur le plan économique ou sécuritaire. (Fin)