Les corps des Banyamulenge tuées à Minembwe
Quatre femmes et un jeune homme ont été tués hier soir à Minembwe, territoire de Fizi dans la province du Sud-Kivu (est de la République Démocratique du Congo). La société civile pointe du doigt des militaires de la 12ème brigade postée à Minembwe. Elle les accuse d’être à l’origine du crime.
Selon Serukiza, un des responsables locaux à Minembwe, un jeune homme connu sous le nom de Bitengwe a été tué à Madegu-centre. Quatre femmes ont également succombé aux blessures par balles infligées sur le pont de Minembwe. « Nous déplorons aussi la disparition de plusieurs personnes », s’est inquiété M. Serukiza.
Selon le Collectif SOS Médias Burundi qui livre cette information, les femmes assassinées habitaient toutes le village d’Ilundu. Elles rentraient d’une manifestation qui dure plusieurs semaines pour exiger la libération d’un certain Beau-Fils Rutebuka, son épouse et leur nourrisson détenus par l’armée depuis le 12 juin.
M. Rutebuka et sa femme sont poursuivis dans une affaire de vente illégale d’armes et d’appartenance à un mouvement rebelle.
Un porte-parole des FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo) dans la région n’était pas disponible pour réagir. Mais des sources militaires qui ont témoigné sous couvert d’anonymat, affirment que les militaires à l’origine de ces crimes vont être traduits devant la justice.
Depuis le début de cette année, au moins 11 civils de la communauté Banyamulenge ont été tués par des éléments des FARDC. Deux ont été assassinés à Lusenda, trois à Mugorore, au moment où six autres sont morts à Minembwe-centre.
Outre l’armée, des Banyamulenge sont aussi la cible pour des groupes armés locaux et étrangers, surtout les Maï-Maï et les Red Tabara, des rebelles burundais.
Depuis avril dernier, plus de dix mille habitants de cette communauté ont fui une trentaine de villages brûlés et pillés par des groupes armés.
Des représentants de Banyamulenge ont dernièrement sorti une déclaration, exigeant la protection de la part des autorités congolaises contre ce qu’ils qualifient de « plan d’expulsion de leur territoire ». (Fin)