Vue aérienne de Butembo
La cheffe de la Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUSCO) s’est rendue vendredi à Butembo, dans l’est du pays, où un hôpital participant à la riposte à Ebola a été attaqué le 19 avril dernier.
Un épidémiologiste de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait été tué dans cette attaque qui a contraint de nombreuses organisations humanitaires à réduire et revoir leur présence et activités sur le terrain.
Lors de cette visite de quelques heures à Butembo, la cheffe de la MONUSCO, Leila Zerrougui, a condamné les attaques armées contre le personnel luttant contre Ebola.
«C’est vraiment incroyable que l’on puisse s’attaquer à celui qui vient vous soigner ! », a déclaré Mme Zerrougui aux journalistes de RTVH/Butembo après sa rencontre avec le Maire de Butembo.
Accompagnée du gouverneur intérimaire de la Province du Nord-Kivu, la Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en RDC a appelé la population de Butembo à collaborer avec les équipes de la riposte à Ebola et à ne pas se fier aux fausses informations relayant la non-existence du virus dans la région.
«Je sais qu’il y a eu beaucoup de rumeurs et beaucoup d’histoires», a déploré Mme Zerrougui. « Quand Ebola a éclaté dans la province de l’Equateur, l’épidémie a duré trois mois parce qu’il y a eu une collaboration, une solidarité de tout le monde », a rappelé l’envoyée de l’ONU en référence à la précédente épidémie en dans le nord-ouest de la RDC (mai-juillet 2018).
En Equateur, « on a eu une centaine de personnes décédées. Ici (dans l’est de la RDC) on en est à 1.600 victimes !», a-t-elle déploré.
La cheffe de la MONUSCO a qualifié de « délire total » les rumeurs faisant état des mauvaises intentions du personnel médical déployé dans l’est de la RDC.
«On dit: ‘il n’y a pas de maladie, on veut nous empoisonner, on est venu pour gagner de l’argent sur nous’ », mais « les gens qui viennent ici on les supplie (de venir) ! Ils risquent d’être au contact des groupes armés, d’Ebola, loin de tout. Vous croyez que c’est facile ? », a-t-elle demandé.
Pour la Représentante spéciale, la population de la région de Butembo, et plus particulièrement les leaders d’opinions et les responsables des communautés, doivent changer d’attitude et de posture face à la riposte à Ebola. C’est seulement à cette condition que les équipes qui luttaient contre le virus et «qui sont parties peuvent revenir » pour éradiquer l’épidémie, a-t-elle prévenu. (Fin)