Un centre de traitement d’Ebola à Beni, dans l’Est de la RDC
Kigali: L’épidémie de maladie à virus Ebola (Ebola) dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri en République démocratique du Congo (RDC) se poursuit au milieu d’une crise complexe.
«Béni reste l’épicentre de l’épidémie », a déclaré Dr Michael Ryan, Directeur exécutif chargé du Programme OMS de gestion des situations d’urgence sanitaire lors d’un point de presse ce vendredi à Genève.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) continue ainsi d’observer « une transmission locale soutenue et un nombre élevé de cas ».
L’Agence onusienne s’est particulièrement inquiétée de la situation dans la zone de santé de Beni où a été comptabilisée plus de la moitié des nouveaux cas signalés au cours des trois dernières semaines, ainsi que pour un certain nombre de cas et de contacts ayant voyagé dans d’autres zones de santé.
Dans la période de 21 jours (du 3 au 23 juillet 2019), 242 cas confirmés ont été signalés, dont la majorité provenaient des zones de santé de Beni (53%).
« Il s’agit de la deuxième vague de l’épidémie dans la zone sanitaire de Beni », précise l’OMS, rappelant qu’elle est plus importante en nombre de cas et dure plus longtemps que la première.
De plus, de nouveaux agents de santé et des infections nosocomiales continuent d’être signalées à Beni et dans d’autres zones de santé touchées, malgré les efforts considérables déployés par de nombreux organismes pour prévenir et combattre les infections au cours de la dernière vague de l’épidémie. U total de 141 (5% du total des cas) a été rapporté à ce jour.
Au total, 2612 cas ont été signalés (2518 cas confirmés et 94 cas probables) à la date 23 juillet 2019, dont 1756 personnes sont décédées.
Entre le 3 et le 23 juillet 2019, 64 zones de santé sur 18 ont signalé sur une période de trois semaines de nouveaux cas, soit 10% des 664 zones de santé des provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.
« Nous avons l’occasion d’aller de l’avant et réagir » (Dr Ryan, OMS)
Plus largement, le responsable de l’OMS décrit une situation délicate, rendue plus compliquée encore par l’insécurité et parfois la résistance des communautés locales.
« Parfois, ça prend des semaines et même des mois pour établir des opérations de santé publique. Mais ça peut prendre des minutes pour perdre des acquis », a ajouté Dr Ryan, interrogé sur le renforcement de la confiance entre les équipes de riposte et les populations locales.
Par ailleurs, le suivi intensif des contacts du cas confirmé qui est arrivé à Goma le 14 se poursuivra jusqu’à la fin de la période de 21 jours. En réponse à ce cas, 19 agents de santé ont été déployés à Goma pour apporter un soutien. Les rumeurs selon lesquelles ses contacts se seraient rendus à Bukavu, dans le Sud-Kivu, ont été examinées et écartées par les équipes d’intervention.
Selon l’OMS, aucun nouveau cas n’a été signalé à Goma à ce jour et il n’existe actuellement aucun cas confirmé de maladie à virus Ebola en dehors de la RDC.
De façon générale, l’Agence onusienne insiste sur le fait le combat contre Ebola demande « plus de temps, beaucoup plus de travail ».
« Ce n’est pas le moment de rester les bras croisés et nous avons l’occasion d’aller de l’avant et réagir pour venir à bout du virus. Et nous avons besoin du soutien de la communauté internationale. C’est un appel à l’action », a indiqué le Directeur exécutif chargé du Programme OMS de gestion des situations d’urgence sanitaire.
De son côté, le Programme alimentaire mondial (PAM) va intensifier ses opérations dans les zones touchées par le virus Ebola en République démocratique du Congo (RDC). « Le PAM va doubler l’aide alimentaire fournie aux personnes touchées par le virus Ebola, mais aussi aux contacts », a déclaré Herve Verhoosel, porte-parole du PAM à Genève. (Fin)