Le major Joseph Kaminzobe Rugenerwa de la communauté Banyamulenge a été assassiné de façon barbare jeudi en début d’après-midi dans la province du Sud-Kivu à l’est de la RDC.
D’après le Collectif SOS Médias Burundi qui livre cette information, des habitants de la localité de Lweba, secteur Tanganyika en territoire de Fizi, l’ont brûlé vif avant de manger son corps sous le regard complaisant de ses frères d’armes.
Selon des témoins, cet officier des FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo) a été soustrait d’une ambulance. Il était avec cinq autres militaires quand le fait a eu lieu. Ils accompagnaient un colonel des FARDC qui se rendait dans la ville d’Uvira en provenance de Baraka pour se faire soigner.
«Ils l’ont sorti de l’ambulance, l’ont lapidé, brûlé vif et mangé son corps. Ses frères d’armes n’ont pas réagi, ils n’ont rien fait vraiment pour le protéger ou le sauver», dénoncent des membres de sa famille.
Le major Kaminzobe est de la communauté Banyamulenge, Tutsi congolais originaires de la province congolaise. Ses assassins auraient agi ainsi par vengeance. Récemment, un groupe armé de Banyamulenge a été soupçonné d’avoir tué cinq jeunes de la localité. L’armée congolaise a condamné l’acte le qualifiant de barbarie. Elle indique qu’une enquête a été ouverte dans ce cadre.
Les Banyamulenge, littéralement « ceux qui viennent de Mulenge » (sur les hauts-plateaux du Massif de l’Itombwe), sont un groupe rwandophone installés dans la plaine de Ruzizi en RDC. Ils vivent essentiellement dans la province du Sud-Kivu dans la zone proche de la frontière avec le Rwanda et le Burundi.
Ils ont été les premiers à soutenir (ou à être forcé de soutenir) la rébellion AFDL de Laurent Désiré Kabila car ils ont été aussi victimes des massacres faits contre eux après le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994.
Ces massacres furent commis par les rebelles hutu rwandais-ex-FAR et les Interahamwe qui furent le fer de lance du génocide des Tutsi au Rwanda-, les rebelles hutu burundais repliés au Sud-Kivu après l’assassinat en 1993 du Président Hutu élu Melchior Ndadaye, ainsi que les autres communautés congolaises organisées en milices qui les accusent d’être des étrangers ou des Rwandais et qui veulent les chasser des hauts plateaux du Sud-Kivu. (Fin)