Des enfants déplacés au Nord-Kivu, en RDC Photo : UNICEF/Olivia Acland
La poursuite des affrontements, qui ont éclaté le 22 mai dernier entre l’armée congolaise et les rebelles du M23 à Jomba dans le territoire de Rutshuru et à Kibumba dans le territoire de Nyiragongo, ont entraîné le déplacement de milliers de civils, a annoncé mercredi le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA).
Selon l’agence onusienne, les combats à Kikumba, situé à 25 km au nord de Goma, auraient forcé environ 10.000 personnes à fuir vers Rugari dans le Territoire de Rutshuru et Kibati, à environ 8 km de Goma.
« A en croire les partenaires de protection, environ 26.000 personnes ont été déplacées depuis la reprise des violences le 22 mai à Rutshuru », a détaillé l’OCHA, dans son dernier rapport de situation sur l’Est de la RDC.
Les 24.000 restants sont répartis dans les villages de la zone de santé de Rwanguba, où ils vivent dans des sites improvisés, notamment des églises et des écoles, et ont un besoin urgent de nourriture et d’articles non alimentaires.
D’autres civils ont décidé de franchir les frontières internationales congolaises. Plus de 1.500 personnes ont ainsi fui vers l’Ouganda, rejoignant environ 19.000 autres qui s’y trouvaient déjà lorsque les affrontements ont éclaté en mars dernier.
Les humanitaires examinent un plan de contingence/préparation aux urgences
Cette nouvelle confrontation est la cinquième entre l’armée congolaise et des « présumés combattants du M23 » depuis mars 2022 dans le territoire de Rutshuru.
Les précédents affrontements avaient occasionné le déplacement de quelque 65.000 personnes. Celles-ci n’ont pu retourner chez elles suite à la récurrence d’affrontements et restent cantonnés soit dans des écoles, des églises et d’autres centres collectifs, soit en familles d’accueil dans la Zone de Santé de Rutshuru.
Dans la région, les activités socio-économiques de base sont paralysées autour de Jomba depuis le début des combats. « Selon des sources humanitaires, au moins 19.000 personnes ont été privées d’aide vitale suite à la suspension des activités humanitaires dans les localités proches de Bunagana, où des combats ont été signalés le 23 mai », a indiqué l’OCHA.
Cependant, les activités humanitaires se poursuivent dans certaines zones non combattues de Rwanguba. Les acteurs humanitaires craignent l’extension des affrontements à ces zones avec la poursuite des combats.
Face à ces derniers développements, la communauté humanitaire s’est réunie à Goma cet en début de semaine pour discuter du plan de contingence/préparation aux urgences incluant ces derniers développements. L’OCHA prévoit une mission à Rutshuru d’ici la fin de la semaine pour soutenir les efforts de coordination sur le terrain.
Une réponse humanitaire était déjà en cours dans les secteurs de sécurité alimentaire, santé, protection, abris, articles ménagers essentiels, nutrition et eau, hygiène et assainissement. Mais selon l’ONU, cette aide pourrait ne pas être suffisante en raison des nouveaux besoins que ces nouveaux affrontements pourraient créer. « La poursuite des combats risque également d’affecter les interventions humanitaires en cours, et entraîner la suspension de l’aide », a alerté l’OCHA.(Fin)