La semaine dernière, le nombre de cas de la maladie à virus Ebola a nettement augmenté en République démocratique du Congo(RDC), indique l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans son dernier bulletin.
Au 2 avril, 1.100 cas confirmés et probables de la maladie à virus Ebola ont été signalés, dont 690 sont décédés. Sur les 1.100 cas signalés, 58% sont des femmes et 29% des enfants âgés de moins de 18 ans. Le nombre d’agents de santé touchés est passé à 81 (7% du total des cas), dont 27 décès. À ce jour, 338 patients atteints de la maladie à virus Ebola qui ont reçu des soins dans des centres de traitement Ebola, ont été libérés.
L’augmentation du nombre de cas d’Ebola cette semaine met en évidence l’environnement complexe dans lequel l’épidémie évolue, ainsi que la multitude de défis auxquels la riposte doit faire face au quotidien. Une approche holistique impliquant la mise en œuvre rigoureuse de mesures éprouvées pour rompre les chaînes de transmission, un suivi minutieux des contrats, la vaccination continue des contacts à haut risque et des efforts persistants en matière de sensibilisation des communautés doivent être poursuivis pour limiter la propagation du virus en RDC.
Programme de soins oculaires
Dans le cadre d’un programme plus vaste visant à fournir des soins aux survivants d’Ebola et à renforcer les capacités d’intervention locales et durables, un programme et une clinique de formation aux soins oculaires ont été mis au point cette semaine à Beni, grâce aux efforts conjugués de l’OMS, du ministère de la santé congolais et d’une équipe d’ophtalmologistes de l’Université Emory d’Atlanta et de l’Université de Caroline du Nord.
252 survivants de la maladie à virus Ebola ont été dépistés dans la clinique ophtalmologique et 10 ophtalmologistes congolais ont été formés pour fournir des soins ophtalmologiques de niveau supérieur dans leurs communautés. L’équipe a noté que les complications telles que l’uvéite ont des taux inférieurs à ceux observés lors de l’épidémie du virus Ebola en Afrique de l’Ouest en 2014-2016.
Stratégies de mobilisation à la réponse au virus Ebola
Une réunion des partenaires pour la communication sur les risques et la participation des communautée s’est tenue à Goma du 25 au 26 mars. Plus de 80 participants représentant les différents partenaires participant à la riposte à Ebola y ont participé. La discussion a porté sur les stratégies de mobilisation qui ont fonctionné dans le passé, sur ce qui fonctionne actuellement sur le terrain et sur ce qui doit être amélioré pour tirer parti des gains actuels et relever les défis futurs.
Un meilleur engagement avec les communautés
Le récent changement d’orientation de la stratégie de réponse à Ebola visant à promouvoir un engagement et une appropriation accrus des communautés touchées commence à produire des résultats. Tandis que la réticence et la méfiance des communautés persistent dans certaines zones autour de Butembo et de Katwa, dans d’autres zones, la résistance à la présence d’agents de santé a sensiblement diminué.
Les efforts déployés pour discuter avec les comités communautaires par le biais d’un dialogue direct ont abouti à la réouverture du centre de traitement de Katwa, ce qui porte à six le nombre total d’installations opérationnelles fournissant des soins à Beni, Butembo, Goma, Komanda, Mangina. Six centres de transit existe désormais à Beni, Bunia, Katwa, Kayna, Bwanasura et Oicha. Une approche plus proactive des enquêtes et de la résolution des incidents dans les communautés est également mise en place afin de minimiser les risques de malentendus et d’atténuer les sources potentielles de méfiance entre les résidents locaux et les prestataires de soins de santé.
L’OMS surveille en permanence l’évolution de la situation épidémiologique et du contexte de l’épidémie pour s’assurer que l’appui à la riposte est adapté à l’évolution de la situation. La dernière évaluation a conclu que les niveaux de risque national et régional restent très élevés, tandis que les niveaux de risque mondiaux restent faibles.
Les assauts contre les centres de traitement à Katwa et à Butembo en février dernier, constituaient les premières attaques à grande échelle et organisées ciblant directement la riposte à Ebola. En outre, la persistance de poches de méfiance envers la communauté, exacerbées par les tensions politiques et l’insécurité, a entraîné une suspension temporaire récurrente et des retards dans les enquêtes sur les cas et les activités d’intervention dans les zones touchées et a réduit l’efficacité globale des interventions.(Fin)