Rukomo, Nyagatare: Le Centre Biomédical du Rwanda (RBC) a lancé depuis Rukomo dans le district de Nyagatare, centre de Rukomo, une campagne de sensibilisation de la population et des jeunes en particulier afin de renforcer la lutte contre de nouvelles infections de VIH/SIDA chez les jeunes, selon Aimé Ernest Nyirinkindi en charge de la sensibilisation et de l’éducation au changement de comportement au sein de RBC.
“Selon une recherchée publiée en 2019 au Rwanda, la Province de l’Est a réduit les nouvelles infections au VIH/SIDA de 66%, alors que dans les autres Provinces, cette réduction est de 75 %. Cette hausse résulte du fait que toutes les personnes infectées ne prennent pas les ARV. Ou aussi que les gens ne se font pas tester. Ou encore que les personnes testées positives ne prennent pas correctement les ARV. Le constat est que la Province de l’Est n’a pas encore réduit le virus du VIH dans le sang. Une autre possibilité est que la jeunesse n’a pas une information fiable pour se protéger contre le VIH. Raison pour laquelle RBC a lancé une campagne pour disséminer une information sûre chez les jeunes surtout scolarisés”, a-t-il indiqué.
Il a tenu ces propos en plein marché de Rukomo devant un public dont des jeunes qui suivaient des messages d’un théâtre qui mobilise à lutter contre le VIH.
Aimé Ernest Nyirinkindi en charge de la sensibilisation et de l’éducation au changement de comportement au sein de RBC.
Nyilinkindi a prôné des relations sexuelles protégées, des tests pour détecter le virus du VIH en cas de test positif, se mettre sous le régime des ARV. Il a conseillé de recourir à la circoncision dans des centres de santé.
Il a annoncé qu’à Rukomo, RBC ouvrira un coin des jeunes qui dispensera des services de VIH à la jeunesse. “C’est une solution pour construire un secteur de Rukomo à l’abri du VIH/SIDA”, a-t-il rassuré.
Dans l’échange avec la population, il a été constaté que les gens qui ont besoin de condoms n’ont pas là où les acheter, et que sous l’effet de l’alcool on est amené à pratiquer les relations sexuelles non protégées.
Pourquoi lancer une campagne contre le VIH/SIDA à Nyagatare ?
Nyirinkindi indique que les nouvelles infections au VIH/SIDA sont en hausse dans la Province de l’Est et dans la Mairie de la Ville de Kigali (MVK), surtout chez les jeunes. La campagne sera effectuée dans trois sites de Nyagatare, (Rukomo, Karangazi et Rwimiyaga). Elle continuera dans deux sites (Kabarore et Kiramuruzi de Gatsibo). Puis dans deux autres sites de Kayonza (Rwinkwavu et Kabarondo).
Ensuite dans des sites de Rwamagana, Ngoma et Kirehe, Bugesera et Kigali. Cette première phase s’étendra à tout le pays, en précisant des endroits qui dispensent des services de VIH/SIDA.
“L’étude de 2019 a montré que les stratégies de lutte contre le VIH/SIDA ont atteint leurs objectifs. Le pays a stabilisé les infections à 3%. Les personnes entre 15 et 49 ans sont infectées à 2,6 %. Les personnes entre 15 et 64 ans sont infectées à 3 %. Ceci représente 227 mille personnes infectées dans le pays et qui sont sous le régime des ARV. Un pas a été franchi en réduisant en 2011 de 11 % la transmission des infections de la mère à l’enfant à 2 % actuellement. Un autre pas important est qu’en 2013, on avait 27 infections pour dix mille personnes, soit 0,27 % de nouvelles infections par an. C.-à-d. huit personnes sur dix mille. En 2019, l’étude a démontré que les nouvelles infections ont régressé, passant de 0,27 % en 2013 à 0,08 % en 2019. Ce qui confirme un grand pas”, a révélé Nyilinkindi.
Un grand pas a été aussi franchi en réduisant de 11 % la transmission des infections de la mère à l’enfant à 2 % actuellement. Seulement un problème particulier persiste. On remarque de nouvelles infections chez les jeunes de 16 ans. Chez les jeunes filles entre 25 et 29 ans, les infections sont trois fois plus élevées que chez les garçons du même âge.
“Le Rwanda dispose de tous les services de lutte contre le VIH/SIDA. Ces services sont gratuits. Mobiliser les jeunes à recourir à ces services est une solution pour éveiller les jeunes à se protéger et à contrer le VIH/SIDA”, a ajouté le chargé du changement de comportement au sein de RBC. (Fin)